Japon : l’erreur d’un employé fait croire à un incident nucléaire

Ph. L. avec AFP|19 juin 2019, 14h24|MAJ : 19 juin 2019, 15h59

Le site nucléaire Kashiwazaki-Kariwa dans la préfecture de Niigata, est opéré par la même compagnie que le site de Fukushima, ravagé par le séisme et le tsunami de 2011.  AFP

A la suite du séisme de mardi, l’employé a coché la mauvaise case sur un rapport adressé par fax aux autorités locales. La compagnie Tepco, la même qu’à Fukushima, s’est confondue en excuses.

La compagnie d’électricité japonaise Tepco a failli créer la panique dans la nuit de mardi à mercredi en signalant des anomalies sur un site nucléaire à la suite d’un séisme. Il s’agissait en fait d’une erreur d’un employé.PUBLICITÉ

L’employé de Tokyo Electric Power, connue dans le monde entier comme exploitante de la centrale de Fukushima accidentée en mars 2011, avait coché la mauvaise case sur un fax, outil de communication encore fréquemment utilisé au Japon entre organismes officiels.

L’employé étourdi avait coché une case qui signifiait « présence d’anomalie », concernant les équipements de refroidissement d’un bassin de combustible d’un des sept réacteurs du site. Un second employé a vérifié avant d’envoyer, sans remarquer la gaffe.

Une gaffe «pitoyable », selon le maire qui l’a remarquée

Le tout s’est produit 30 minutes après le séisme de magnitude 6,4 enregistré près de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, dans la préfecture de Niigata. C’est le maire d’une des municipalités destinataires de cette information qui a remarqué l’erreur : Masahiro Sakurai s’est empressé de faire appeler Tepco pour avoir des détails sur ce rapport.

La compagnie a compris sa bourde et l’a rectifiée 17 minutes plus tard. Un porte-parole a présenté les excuses de l’entreprise et promis qu’elle serait plus vigilante. Jugeant « pitoyable le fait de se tromper sur une information aussi importante en pleine crise », le maire a protesté pour cette gaffe auprès de Tepco.

Déjà affectée par un tremblement de terre meurtrier en 2007, la centrale Kashiwazaki-Kariwa, la plus importante du Japon, est actuellement à l’arrêt. Elle ne pourra redémarrer que si elle se met en conformité avec les nouvelles normes de sûreté durcies après l’accident de Fukushima.

La direction de Tepco dit étudier le démantèlement de ses réacteurs 1 à 5 mais espère pouvoir relancer les unités 6 et 7. Le séisme de mardi soir, en dépit de sa force, n’a fait que des dégâts mineurs et 26 personnes ont été blessées, dont deux sérieusement.