Plus radioactives que Tchernobyl et Fukushima, ces îles du Pacifique sont des victimes de la guerre froide

L’analyse d’échantillons de sol a révélé que les îles Marshall, situées au beau milieu de l’océan Pacifique, gardent de profonds stigmates des essais nucléaires que l’armée américaine y a menés. Les taux de radioactivité de cette zone dépassent ainsi ceux de Tchernobyl et de Fukushima.

Les taux de radioactivité des îles Marshall, sur lesquelles les États-Unis ont effectué plus de 65 tests nucléaires pendant la guerre froide, sont supérieurs à ceux de Tchernobyl et de Fukushima, révèle une récente étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Columbia et évoquée dans le New York Post.

Les chercheurs ont analysé des échantillons de sol prélevés sur quatre îles inhabitées, concluant que le taux d’isotopes radioactifs y était «nettement» plus élevé que celui autour de Tchernobyl et Fukushima.

Cette étude a été menée en lien avec le «potentiel de repeuplement d’au moins certains des atolls des Îles Marshall», a expliqué David Krofcheck, du département de physique de l’Université d’Auckland.

Selfies à Tchernobyl ou le boom touristique dans la zone d’exclusion autour de la centrale

© Sputnik . StringerSelfies à Tchernobyl ou le boom touristique dans la zone d’exclusion autour de la centraleEntre 1946 et 1996, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont effectué des centaines d’essais nucléaires sur des îles du Pacifique.

Les Américains ont notamment réalisé plus de 100 tests, dont 67 entre 1946 et 1958, sur les atolls de Bikini et d’Enewetak, dans les Marshall, à mi-chemin entre l’Australie et Hawaï.

La bombe «Cactus», qui a explosé en 1958 sur l’île de Runit, y a laissé un profond cratère. Deux décennies plus tard, l’armée américaine a déversé dans celui-ci les déchets contaminés de dizaines d’autres tests. Le tout a été recouvert en 1979 d’un vaste dôme circulaire de béton de 115 mètres de diamètre et de 45 centimètres d’épaisseur.

Cette solution de stockage devait être temporaire. Pour des raisons de coûts, le fond du cratère n’a pas été isolé à l’aide d’une couche de béton, engendrant les craintes d’un lessivage des matières radioactives.