Japon: l’AIEA à Fukushima pour évaluer le plan de rejet en mer des eaux contaminées

Quelque 1,27 million de tonnes d'eau contaminée sont stockées dans plus d'un millier de citernes sur le site de la centrale de Fukushima.
Quelque 1,27 million de tonnes d’eau contaminée sont stockées dans plus d’un millier de citernes sur le site de la centrale de Fukushima. AP – Tomohiro Ohsumi

Le Japon a décidé de rejeter dans l’océan Pacifique plus d’un million de tonnes d’eau contaminée à la suite de l’accident nucléaire de Fukushima. L’opération doit débuter en 2023 sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Une délégation de l’agence de Vienne est arrivée a Tokyo pour évaluer avec les autorités japonaises leur plan de déversement.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a intégré des experts chinois et sud-coréens dans le groupe de travail chargé de vérifier la transparence et la sécurité du projet japonais. Le Japon va rejeter dans l’océan Pacifique plus d’un million de tonnes d’eaux issues du refroidissement des réacteurs endommagés de la centrale de Fukushima et des eaux souterraines qui s’infiltrent dans les sous-sols des bâtiments des réacteurs.

L’eau sera acheminée au moyen d’un conduit sous-marin de 2,5 m de diamètre avançant d’environ un kilomètre dans l’océan, a annoncé fin août l’opérateur Tepco, précisant que la construction de celui-ci devrait commencer d’ici mars prochain.

Le tritium impossible à éliminer

Chaque jour, le volume de cette eau augmente d’environ 140 tonnes. Des systèmes de retraitement permettent d’éliminer tous les radionucléides qu’elle contient, sauf un : le tritium. L’agence de Vienne veut s’assurer que l’eau filtrée sera diluée pour que le niveau de tritium qu’elle contient soit abaissé.

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Le Japon promet de rejeter l’eau traitée à partir de 2023 de façon très progressive : en trente ou quarante ans, soit la durée prévue du démantèlement de la centrale.

Une pratique courante

L’agence de Vienne explique que les centrales de la plupart des autres pays rejettent, chaque semaine, en mer ou dans des fleuves de l’eau chargée en tritium. La Chine, Taïwan, la Corée du Sud en déversent aussi mais critiquent la décision japonaise.

À la centrale de Fukushima, les capacités de stockage de l’eau dans plus d’un millier de réservoirs vont atteindre leur limite. L’opérateur Tepco dépense chaque année près de 800 millions d’euros pour maintenir et surveiller le stockage de l’eau.