Il y a 32 ans : Tchernobyl

Il y a tout juste 32 ans, se produisait l’accident nucléaire de Tchernobyl. A l’occasion de cet anniversaire, j‘édite une collection d’articles qu’on a pu lire au jour le jour dans la presse régionale de l’Est de la France. J’avais à l’époque conservé tous les articles paraissant sur la catastrophe dans deux journaux régionaux, La Liberté de l’Est, aujourd’hui disparu, et L’Est Républicain.

L’accident s’est produit le 26 avril 1986. Les informations n’ont commencé à émerger qu’à partir du 29 avril. Mais même si peu d’infos arrivaient, paradoxalement, les « experts européens » qui avaient analysé le nuage radioactif qui arrivait sur l’Europe avaient mieux communiqué publiquement la situation qu’en 2011 pour Fukushima car dès le 30 avril 1986, soit quatre jours après l’explosion, La Liberté de l’Est annonçait : « L’accident survenu à la centrale nucléaire soviétique de Tchernobyl près de Kiev (Ukraine), est bien dû à la fonte du cœur du réacteur (…) ». En 2011, il a fallu attendre 74 jours – oui vous avez bien lu –  pour que Tepco avoue que trois cœurs avaient fondu, et c’est seulement après cette date que les « experts européens » ont reconnu la fusion des cœurs. Pourtant ceux-ci avaient accès aux informations via le réseau international d’analyse des composants nucléaires de l’atmosphère et donc connaissaient la gravité de l’accident. Cependant, ils n’ont rien dit.

Je vous laisse apprécier les différents titres qui se succédèrent dans les 3 premières semaines, du 26 avril au 17 mai 1986, en particulier ceux de L’Est Républicain du 3 mai : « France : aucune mesure sanitaire n’est nécessaire » et du 6 mai 1986 : « Tchernobyl, c’est fini ». La Liberté de l’Est, quant à elle, ne publia rien sur la catastrophe le 6 mai !

Aujourd’hui, un accident nucléaire serait-il plus difficile à cacher ? On le voit avec la pollution au ruthénium 106 de l’automne dernier, le village nucléaire mondial a toujours du mal à communiquer et on ne sait toujours pas officiellement, 6 mois plus tard, ce qui s’est passé !

Pierre Fetet