Que vont devenir les eaux contaminées par la catastrophe nucléaire de Fukushima ?

 

Huit ans après la catastrophe, les autorités japonaises poursuivent le nettoyage du site de la centrale Fukushima. Mais une récente déclaration du ministre de l’environnement japonais concernant le recyclage des eaux polluées par l’incident inquiète les responsables.

Des réservoirs à l’étroit

Plus d’un million de litres d’eau de mer servant au refroidissement de la centrale (et bien entendu contaminés par la radioactivité du site) sont stockés jour après jour dans de grands réservoirs depuis l’accident survenu en mars 2011. Mais un nouveau problème se pose pour les autorités : les sites de stockage pourraient manquer de place d’ici 2022.

Les autorités ont essayé de traiter les eaux mais ne parviennent pas à filtrer le tritium, un isotope d’hydrogen radioactif. – IAEA Imagebank

Une déclaration qui fait bondir les plus hauts responsables

Dans un récent communiqué, le ministre de l’environnement Yoshiaki Harada, a annoncé que la compagnie propriétaire de la centrale, la société Tokyo Electric Power Tepco envisagerait de déverser l’eau radioactive directement dans l’océan Pacifique :

La seule option sera de la drainer vers la mer et de la diluer.

L’annonce eu l’effet d’une étincelle dans une poudrière au sein de l’exécutif qui a vu d’un très mauvais oeil cette éventualité. Le gouvernement de son côté attend le retour des experts, évaluant à la fois les impacts d’une telle mesure mais explorant également d’autres solutions comme la transformation à l’état gazeux ou le stockage dans la terre pour une période donnée.

Personne n’en veut

Le ministre n’a pas précisé les quantités d’eau qui pourraient être déversées dans la mer, mais une nouvelle étude indique qu’il faudrait 17 ans au Japonpour traiter, diluer et déverser les eaux correctement. Sur le plan local, une telle mesure mettrait en colère les pêcheurs qui essaient déjà tant bien que mal de reconstituer leur activité sur les côtes depuis l’accident. Sur le plan frontalier, la Corée du Sud a exprimé ses inquiétudes auprès du pays du soleil levant notamment pour le risque de contamination des aliments issus de la mer au sein de sa population.

Des mesures à prendre rapidement

Les autorités japonaises devraient se réunir prochainement pour débattre et prendre une décision, la pression ne cessant de monter sachant que le pays sera très occupé par l’accueil des Jeux olympiques à l’été 2020 mais aussi la coupe du monde de rugby qui s’y tiendra au mois d’octobre. Il y a 6 ans, lorsque le Japon a proposé sa candidature pour accueillir l’évènement sportif le plus populaire au monde, le premier ministre avait assuré que la situation à Fukushima était sous contrôle.

• Par la rédaction