Les torches et médailles des JO de Tokyo seront fabriquées à partir d’aluminium de Fukushima

Cérémonie d’ouverture des jeux olympiques de la jeunesse à Buenos Aires, le 6 octobre 2018. (AFP)

Le Japon a décidé de rendre un hommage à la catastrophe de Fukushima pour les Jeux olympiques d’été 2020 qu’il organise.

Par  L’Obs Publié le 02 janvier 2019 à 16h56

  • « Il est temps de passer à l’action », l’appel pour le climat de la gouverneure de Tokyo 
  • 10 choses à savoir sur la nouvelle ministre des Sports, Roxana Maracineanu 

Un beau symbole pour un événement tout aussi symbolique. L’agence de presse Kyodo News vient en effet de révéler, citant un média local, que les quelque 10.000 torches olympiques, qui seront utilisées pour porter la flamme d’Olympie à Tokyo en vue des Jeux olympiques d’été de 2020, seraient confectionnées à partir de pièces d’aluminium recyclées provenant des logements temporaires de la préfecture de Fukushima.

Les 5.000 médailles qui seront attribuées aux athlètes devraient elles aussi comporter du métal recyclé à partir d’appareils électroniques de la région de Fukushima.

Un soutien symbolique aux personnes qui ont perdu leur logement lors de la terrible catastrophe de 2011. Bien entendu, l’organisation des JO travaillera en collaboration avec la préfecture afin de déterminer quels métaux dont la région n’a plus l’utilité pourront être recyclés.

Mais il ne s’agira pas du seul hommage à la tragédie du tremblement de terre et du tsunami. En avril 2018, le comité olympique avait annoncéque le parcours de la flamme aurait pour thème « L’espoir éclaire notre chemin » (« Hope lights our way »). La flamme olympique traversera en effet trois régions touchées par le tremblement de terre de 2011 : Fukushima, Iwate et Miyagi. Elle terminera son parcours dans le New National Stadium de Tokyo le 24 juillet 2020 pour la cérémonie d’ouverture.

Tokyo-2020 est cependant confronté à des défis majeurs, en premier lieu les fortes chaleurs qui tuent chaque été au Japon plusieurs centaines de personnes.

Les organisateurs ont reconnu la semaine dernière que les mesures pour contrer le climat extrême, comme l’installation de brumisateurs mobiles ou le recouvrement des routes avec un revêtement spécial absorbant la chaleur du soleil, allaient peser sur les comptes.

Malgré tout, ont-ils assuré, la prochaine version du budget, qui doit être dévoilée plus tard dans le mois, ne dépassera pas l’enveloppe fixée précédemment à 1.350 milliards de yens (10,3 milliards d’euros).

Explosion des dépenses

Des inquiétudes étaient apparues récemment après un avertissement du Comité d’audit japonais, soulignant que les dépenses du gouvernement central dépassaient largement le montant prévu initialement. Les organisateurs avaient répondu en affirmant que de nombreux coûts mentionnés dans le rapport n’étaient en réalité pas directement liés aux Jeux.

Le chef de la commission de coordination du CIO, John Coates, a appelé à distinguer « les coûts opérationnels des Jeux et les investissements dans les infrastructures qui seront un héritage » de l’événement.

L’organisation des Jeux eux-mêmes « ne puisera pas dans les fonds publics », a-t-il insisté, sur fond de désaffection populaire de nombreuses villes à l’égard des JO.