Pour éviter le pire à Fukushima, il a fallu bafouer le « culte de la passivité »
Deux livres, dont le témoignage du directeur de la centrale de Fukushima, reviennent sur la gestion de la catastrophe de 2011. Posant à la fois un regard acéré sur la société japonaise et la question du libre arbitre en situation de crise.
Et s’il fallait, pour « penser » la catastrophe, commencer par en faire le récit le plus authentique et honnête possible ? Sept ans après le tsunami, consécutif à un tremblement de terre majeur, qui a dévasté la côte nord-est du Japon et détruit la centrale nucléaire de Fukushima, Les Fantômes du tsunami, du journaliste britannique Richard Lloyd Parry, et Un récit de Fukushima, témoignage de Masao Yoshida (directeur de la centrale), recueilli par Franck Guarnieri et Sébastien Travadel, apportent deux regards essentiels sur la société japonaise. Et, au-delà, sur l’action de l’homme en situation de survie.
11 mars 2011, 14 h 46 mn 23 s, une secousse se produit à Tokyo. Depuis 1995, date à laquelle il s’est installé au Japon, Richard Lloyd Parry en a vécu 17 257. Cette fois, c’est interminable –six minutes – et d’une violence inédite. L’immeuble de douze étages où il travaille vacille. Dans les heures qui suivent, aucune nouvelle n’arrive plus de la côte de Tohoku, dans le nord-est du Honshu, île principale du Japon. On sait aujourd’hui que ce tremblement de terre a été le plus violent jamais subi par l’archipel. Le tsunami qui le suit tue plus de dix-huit mille personnes. Et submerge la centrale de Fukushima Daiichi.
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