Fukushima : sept ans après, l’amer retour en terre radioactive

Le 9 mars 2018

 

Le 11 mars 2011, un séisme et un tsunami dévastateurs frappaient le Japon. Une catastrophe nucléaire majeure débutait avec la fusion de trois réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, exploitée par TEPCO. Sept ans après, la catastrophe continue de se dérouler sous nos yeux, entraînant à la fois une contamination de l’environnement et des souffrances humaines intolérables.

Des taux de radioactivité élevés

 

Suite à l’accident nucléaire de Fukushima, des dizaines de milliers de personnes ont dû quitter leurs terres et leurs maisons et se réfugier dans d’autres territoires japonais afin d’éviter l’exposition à des niveaux de radiations trop élevées. On dénombrait 120 000 déplacés en 2016. Le gouvernement japonais souhaite désormais le retour rapide des personnes déplacées dans leurs territoires d’origine.

Pourtant, les dernières mesures de radioactivité menées par les experts en radioprotection de Greenpeace dans la zone d’exclusion de Namie, à une trentaine de kilomètres de la centrale de Fukushima, montrent que le retour des populations ne saurait être à l’ordre du jour dans cette zone avant de très nombreuses années. La décontamination des zones habitées est partielle. Les zones de forêts à proximité par exemple ne peuvent être décontaminées ce qui ne permet pas un retour à la vie normale.

Le 1er mars dernier, Greenpeace a mis en ligne une analyse des résultats de la campagne de mesureeffectuée dans la région de Namie. Bien que le contenu de ce rapport soit très technique, c’est avant tout des vies et des terres des déplacés qui en est le principal sujet.

« On a volé leur ville aux enfants »

La ville de Namie, dans la préfecture de Fukushima, a été évacuée à la suite de l’accident nucléaire. Elle est encore fortement contaminée. © Christian Åslund / Greenpeace

C’est par exemple l’histoire de Mme Kanno et de ses voisins, résidente de Tsushima, dans la région de Namie, et de personnes déplacées depuis sept ans. Contrainte de vivre à plusieurs centaines de kilomètres de Fukushima, où se trouve sa maison, cette survivante de l’accident nucléaire continue de témoigner.A l’occasion d’une visite avec une équipe de Greenpeace, de retour dans la ville qu’elle a dû quitter, elle tente de contenir ses larmes : « On a volé leur ville aux enfants, les habitants ont perdu leurs moyens de subsistance à cause de l’accident nucléaire. Je trouve cela profondément triste et déplorable. J’espère que personne n’aura jamais à vivre ce que nous avons vécu. »

Je me demande sincèrement si, dans le monde, nous devrions continuer à produire de l’électricité générant des déchets radioactifs que personne ne sait gérer.

MME MIZUE KANNO, SURVIVANTE ET ÉVACUÉE DE FUKUSHIMA