"Rien n'est plus proche du Vrai ... que le Faux"

Catégorie : Japon 2019 Page 9 of 11

Fukushima : le difficile retour…

Fukushima : le difficile retour des habitants

Il y a huit ans, un tsunami s’abattait sur les côtes japonaises et la centrale nucléaire de Fukushima, provoquant le plus grave accident depuis la catastrophe de Tchernobyl. Désormais, le gouvernement nippon assure que les habitants peuvent rentrer chez eux.

avatar
France2
FranceTélévisions

Mis à jour le 11/03/2019 | 21:32 publié le 11/03/2019 | 21:3212

Depuis la catastrophe nucléaire, une partie de la ville est toujours interdite d’accès. Namie (Japon) était une ville fantôme où beaucoup pensaient que la vie ne reprendrait jamais, mais depuis un an, l’espoir renaît. Certains quartiers sont décontaminés et des habitants autorisés à revenir s’installer, comme Toyotaka Kanakura. Depuis 2011, beaucoup ont tourné la page, mais lui voulait rentrer coûte que coûte. Il était fleuriste. Dans cette ville de 21 000 habitants, ses affaires marchaient bien, jusqu’à l’ordre d’évacuation.

Attirer des habitants et des entreprises

Namie a subi une triple catastrophe : tremblement de terre, tsunami et accident nucléaire. La centrale de Fukushima n’est qu’à 6 km. Le nettoyage prend du temps. Aujourd’hui, seulement 1/5 de Namie est décontaminé, et des appareils de mesure de radioactivité sont toujours là pour rassurer. À la mairie, les 200 employés, qui ont eux aussi fait le choix de revenir, travaillent d’arrache-pied pour faire renaître Namie. Il faut attirer des gens et surtout des entreprises. Il y a quand même des signes de reprise qui ne trompent pas. Mitsuhiro Hirosaka, promoteur immobilier né à Namie, court de chantier en chantier. Et dire que le gouvernement avait fait une croix sur cette commune deux fois plus grande que Paris. Aujourd’hui, la vie reprend. 

Les riverains de Fukushima…/

Les riverains de Fukushima n’osent pas revenir dans les zones officiellement décontaminées

Par Loïc Chauveau le 11.03.2019 à 15h57

Depuis la catastrophe du 11 mars 2011, l’IRSN suit les évolutions de l’opinion des citoyens directement impactés. Revenir dans son ancienne ville après la décontamination n’est pas une décision simple à prendre.

Fukushima
La centrale de Fukushima photographiée le 11 mars 2016, 5 ans après la catastrophe.
© NEWSCOM/SIPA

CONFIANCE. Ce programme qui allie l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et l’université japonaise Tokyo Tech s’appelle « Shinrai » soit « confiance » en japonais. Depuis 2014, il s’attache à comprendre les rapports qui se nouent entre les autorités en charge des conséquences de l’explosion des réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima et les habitants. Officiellement, tout se déroule au mieux. Selon la Préfecture de Fukushima, la zone d’évacuation totale n’est plus que de 371km² soit 2,7% de la surface de la Préfecture. De 165.000 évacués en 2012, on est tombé en décembre 2018 à près de 43.000 personnes qui ne peuvent toujours pas retrouver leur maison.

Au huitième anniversaire de la catastrophe, Shinrai publie un nouveau rapport qui montre combien le retour des populations dans leur ancien lien de vie est dans la réalité difficile. Les chercheurs suivent pas à pas 120 personnes via des entretiens personnalisés et recueillent leurs réactions aux décisions des autorités. Ils constatent ainsi que les retours vers la ville d’origine sont peu nombreux. En moyenne, 15% seulement des habitants sont revenus après la décontamination de leur quartier et l’autorisation des pouvoirs publics. À l’exception de la ville de Tamura qui a vu 80% de retour, d’autres agglomérations comme Kawauchi (28,5%) ou Naraha (31,8%) ont des taux bien plus faibles et dans des villes partiellement évacuées comme Tomokia et Namie, 4% seulement des habitants se sont réinstallés bien que les autorités assurent qu’il n’y a désormais plus de danger pour la santé.

Les anciens reviennent, pas les jeunes

MEDECINS. Le rapport Shinrai confirme ce que le gouvernement japonais redoutait. Le taux de retour des enfants des 9 municipalités concernées est de 8,6% seulement. La tendance est clairement identifiée par l’Agence publique de reconstruction : plus la personne concernée est jeune, moins elle a envie de revenir. Dans les entretiens, les maires semblent ne plus se faire d’illusions : les familles avec des enfants en bas âge ne se réinstalleront probablement pas. Le portrait du « revenant » est donc celui d’un homme d’environ 50 à 60 ans, en bonne santé, autonome, ayant une voiture, capable d’entretenir des relations de voisinage et dont les enfants sont adultes et vivent ailleurs.

Fukushima : huit ans…/

Fukushima : huit ans après, le coût astronomique de la décontamination de l’eau

Première publication : 11/03/2019 – 16:53

Des employés de la compagnie exploitante Tepco près du réacteur numéro 3 de la centrale de Fukushima, le 31 janvier 2018.
Des employés de la compagnie exploitante Tepco près du réacteur numéro 3 de la centrale de Fukushima, le 31 janvier 2018. Behrouz Mehri, AFP

Texte par :Stéphanie TROUILLARDS

Huit ans après l’accident nucléaire de Fukushima, au Japon, le site regorge toujours d’eau contaminée. Les opérations de décontamination sont en cours et pourraient durer des dizaines d’années pour un coût exorbitant.PUBLICITÉ

11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 frappe au large des côtes de l’île de Honshu. Il provoque un puissant tsunami qui déferle sur près de 600 kilomètres de côtes au Japon. Une vague atteint la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, mettant hors service le système de refroidissement principal et provoquant la plus grande catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl.

Huit ans plus tard, le site reste un énorme chantier. Le gouvernement japonais et la compagnie d’électricité Tokyo Electric Power (Tepco), chargée du démantèlement de la centrale nucléaire, ont déclaré que la décontamination pourrait durer entre 30 et 40 ans et coûter près de 180 milliards d’euros, comme le rapporte le Washington Post.

Mais en 2015, Akira Ono, le chef de la centrale de Fukushima, estimait de son côté auprès du Times que ces opérations pourraient prendre jusqu’à 200 ans. Le Japan Center of Economic Research envisage également que la facture de la décontamination pourrait atteindre de 400 à 570 milliards d’euros, toujours selon le Washington Post.

A lire aussi : À Fukushima, même les robots ne survivent pas à l’intensité des radiations

Que faire de l’eau contaminée ?

Le chantier le plus problématique est celui de l’eau contaminée. L’eau, c’est au départ celle du tsunami qui a ravagé les installations, eau qu’il a fallu pomper, assainir et stocker. C’est ensuite celle qui sert à refroidir les réacteurs et enfin celle qui tombe du ciel et descend de la montagne en amont et se contamine au passage. 

Cette eau contaminée, qui réprésente au total 1,12 million de m3, est conservée dans des citernes sur le site, mais la capacité maximum (1,37 million de m3) sera atteinte fin 2020. L’eau est traitée par un système de décontamination qui élimine les éléments radioactifs, à l’exception du tritium. Mais Tepco a reconnu en fin d’année dernière que 85 % de l’eau était en fait toujours porteuse d’une teneur trop élevée concernant les 62 radionucléides censés être supprimés. La société a donc décidé de la filtrer une deuxième fois.

Un mur de glace souterrain faisant barrière et des pompes sont censés limiter la quantité d’eau contaminée par les installations. « Elle a diminué à 220 m3 en moyenne par jour en 2017-2018, contre 470 m3 quatre ans plus tôt, et nous pensons la faire descendre à 150 m3/jour en 2020 », a ainsi indiqué Akira Ono. Mais en 2016, Tepco a aussi reconnu que ce mur de glace ne faisait que ralentir la contamination, mais ne l’empêchait pas.

Que faire ensuite de cette eau encore contaminée ? « Cette eau est traitée pour en réduire la radioactivité, mais il n’en reste pas moins qu’elle est encore radioactive, et on ne sait pas quel sera le devenir de ces eaux. Les locaux comme les pêcheurs n’ont pas envie de voir de nouveaux rejets de déchets radioactifs provenir de la centrale », a expliqué à France Inter Thierry Charles, le directeur adjoint chargé de la sûreté à l’IRSN, l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. « La solution la plus logique serait donc d’aboutir à un rejet maîtrisé et contrôlé dans l’environnement. Mais pour cela, il faut que Tepco démontre que cette solution est celle qui serait la plus raisonnable compte tenu des possibilités existantes », précise cet expert.

Rejeter l’eau dans l’océan ?

D’après Yumiko Hata, directrice de la gestion des déchets de Fukushima au ministère japonais de l’Industrie, cité par l’AFP : « Plusieurs solutions (injection dans les couches profondes de la Terre, rejet en mer, évaporation dans l’air, etc.) sont examinées par un groupe d’études constitué d’experts, mais nous n’avons encore rien décidé ».

Le rejet dans l’océan serait la meilleure solution, a estimé Toyoshi Fuketa de l’Autorité japonaise de régulation du nucléaire (ARN) auprès du Japan Times. Mais cette option suscite bien entendu l’inquiétude de la population locale, notamment des pêcheurs, qui se remettent à peine de la catastrophe nucléaire. Si Tepco rejette cette eau contaminée, « tout le monde va tomber en dépression », a ainsi affirmé un capitaine de pêche au quotidien japonais.

Avant la tragique date du 11 mars 2011, la ville de Fukushima était également connue pour ses plages. Elle était même un endroit prisé par les surfeurs et avait été envisagé pour accueillir les épreuves de surf lors des Jeux olympiques de 2020. Huit ans après la catastrophe, les amateurs de ce sport ont déserté ces plages, comme le décrit au Japan Times, Yuichiro Kobayashi, qui tient un magasin de surf. Si l’on rejette cette eau, « cela finira par éloigner la prochaine génération d’enfants de l’océan », conclut avec tristesse cet habitant de la région.

Fukushima: le jeu des « JO de la reconstruction »

Fukushima: des évacués refusent de jouer le jeu des « JO de la reconstruction »

AFP

Modifié le 08/03/2019 à 13:19 – Publié le 08/03/2019 à 11:30 | AFP

Fukushima: des évacués refusent de jouer le jeu des
Fukushima: des évacués refusent de jouer le jeu des « JO de la reconstruction » © AFP / Martin BUREAU

« Tokyo 2020: JO de la reconstruction », clame le gouvernement japonais, mais huit ans après le tsunami et l’accident nucléaire de Fukushima, les habitants qui ont fui ne sont pas tous disposés à rentrer, même si les autorités les y poussent.

Pour le Premier ministre Shinzo Abe, l’événement sportif international est l’occasion de montrer au monde la santé recouvrée de la région dévastée par le raz de marée meurtrier (plus de 18.500 morts) et le désastre atomique du 11 mars 2011.

Mais pour la citoyenne Kazuko Nihei, qui a fui sa maison de la ville de Fukushima (à environ 70 km de la centrale) avec ses deux filles, pas question de rentrer, JO ou non, même si les subventions gouvernementales qu’elle recevait ont été coupées.

« Je ne vacille pas du tout », dit cette femme à l’AFP, rencontrée à Tokyo où elle a emménagé en 2011 avec ses enfants, aujourd’hui âgés de 11 et 9 ans.

« Volontaires »

A la suite d’explosions dans la centrale Fukushima Daichi qui ont entraîné des rejets massifs de substances radioactives, le gouvernement avait ordonné l’évacuation d’une vaste zone alentour peuplée de plus de 140.000 personnes.

Mais des habitants de localités limitrophes, officiellement non concernés par ces injonctions, ont aussi décidé de partir, dont Mme Nihei. Son mari et ses beaux-parents sont restés à Fukushima, avec tous les préjudices moraux et financiers qu’occasionne une soudaine séparation dans de telles conditions tragiques.

« Aujourd’hui, toute mon énergie passe dans le travail », assure Mme Nihei, qui trime sept jours sur sept pour nourrir sa famille.

Pendant six ans, elle a bénéficié d’un logement payé grâce aux subventions gouvernementales, mais le soutien accordé aux évacués que les autorités appellent « volontaires » a pris fin en mars 2017.

Elle a déménagé dans un autre logement et peine à débourser les 130.000 yens (un peu plus de 1.000 euros) de loyer mensuel.

La vie est dure, les fins de mois difficiles, mais elle préfère cela au retour à Fukushima, même si l’Etat certifie que la zone est sûre.

Cette mère s’inquiète « pour la santé des enfants, qu’il s’agisse d’un risque accru de cancer ou de conséquences génétiques ».

« Si on avait droit à un bilan de santé annuel complet, je pourrais envisager de rentrer, mais ce qui est proposé actuellement ne suffit pas, cela ne concerne que le dépistage du cancer de la thyroïde », précise-t-elle.

Le gouvernement japonais a lancé un ambitieux programme de décontamination des routes, des champs, des aires de jeu, des bâtiments et de leurs alentours (le reste, essentiellement des forêts, est impossible à assainir) et, jugeant la tâche accomplie, les ordres d’évacuation ont été levés dans la majeure partie de la région sinistrée.

Coûteux JO

Mais cette politique est loin d’avoir convaincu l’opinion: un sondage réalisé en février par le quotidien Asahi Shimbun et la TV de Fukushima, KFB, a révélé que 60 % des habitants de la région craignaient toujours les radiations.

Une partie du doute vient de la décision de relever le niveau acceptable d’exposition aux rayonnements. Originellement de 1 millisievert (mSv) par an, il a été porté à 20 mSv/an, équivalent à celui autorisé pour les travailleurs des installations nucléaires.

L’argument: même un tel niveau d’exposition entraîne des risques de cancer beaucoup plus faibles que le tabagisme ou l’obésité. Il est « comparable » au risque dû au stress résultant de l’évacuation, argue encore l’Etat.

La Commission internationale de protection radiologique fixe une dose maximale de 1 mSv/an en situation normale et une fourchette de 1 à 20 mSv/an en situation post-accidentelle (qui ne doit pas s’éterniser). Or, la radioactivité actuelle va durer des décennies selon les experts et, insistent des ONG comme Greenpeace, on ne peut exposer quelqu’un à de telles doses sur une aussi longue période.

Malgré l’incertitude, la préfecture de Fukushima prévoit de stopper toutes les subventions au logement d’ici la fin du mois de mars 2021, ce qui revient à forcer le retour de personnes dans leur maison désertée parce qu’elles n’ont plus les moyens de vivre ailleurs.

« Nous craignons que les réductions de subventions ne provoquent (…) des suicides et ne jettent des individus à la rue, faute de travail disponible et lucratif dans la région », s’insurge Daisaku Seto, secrétaire général du Centre de coopération pour le 11 mars 2011, une ONG qui soutient les personnes évacuées.

Ces dernières veulent souvent au moins attendre que leurs enfants soient adultes avant de rentrer, « mais c’est le gouvernement qui arbitrairement fixe le délai », dénonce-t-il.

Pourquoi investir de l’argent dans les préparatifs olympiques – des épreuves de baseball seront organisées dans la région – au lieu de maintenir les subventions pour tous les réfugiés de Fukushima, s’interroge Noriko Matsumoto, 57 ans, partie en 2011 avec sa fille de Koriyama (préfecture de Fukushima).

« Je pense qu’il y a d’autres choses à faire avant d’accueillir les JO. »

08/03/2019 13:17:59 –         Tokyo (AFP) –         © 2019 AFP

Fukushima : les droits bafoués

Catastrophe nucléaire de Fukushima : les droits bafoués

Le 8 mars 2019

Huit ans après le début de la catastrophe nucléaire de Fukushima, un rapport de Greenpeace Japon dénonce les violations des droits humains de la part du gouvernement japonais. Celui-ci fait appel à des travailleurs sous-payés et non protégés pour décontaminer des zones radioactives et lève des ordres d’évacuation malgré des niveaux de radioactivité très élevés, au mépris des risques sanitaires et des recommandations internationales. La crise sanitaire et humaine qui frappe le Japon est loin d’être terminée.

Des employés sous-payés et mal protégés face aux radiations

L’enquête menée par Greenpeace Japon dans les zones de décontamination autour de Fukushima est édifiante : les travailleurs et travailleuses en charge de décontaminer des zones où le gouvernement veut réinstaller des familles interviennent dans des conditions inacceptables. « Dans des zones où certain-es de ces employé-es opèrent, les niveaux de radiation enregistrées auraient déclenché une procédure d’urgence s’ils avaient été relevés à l’intérieur d’une installation nucléaire, s’alarme Shaun Burnie, expert en nucléaire pour Greenpeace Allemagne. Ces employé-es n’ont reçu quasiment aucune formation en radioprotection, sont sous-payé-es, exposé-es à des niveaux élevés de radiation et risquent de perdre leur emploi s’ils parlent. Les rapporteurs spéciaux des Nations unies sur les droits humains ont raison de mettre en garde le Japon sur ces risques et violations. »

Des zones censées être décontaminées sont encore fortement radioactives, dont des écoles, dans les environs de Fukushima. © Shaun Burnie / Greenpeace

L’ONU dénonce des « conditions de travail risquées »

En août 2018, un groupe d’experts des Nations unies appelaient déjà le gouvernement japonais à prendre des mesures urgentes pour assurer la protection de ces travailleur-euses du nucléaire, dont beaucoup sont des migrant-es, demandeur-ses d’asile et sans-abris. Ces rapporteurs onusiens se disaient « profondément préoccupés par le fait que [ces employé-es] seraient exploités en n’étant pas informés des risques d’exposition aux rayonnements, qu’ils seraient forcés d’accepter des conditions de travail dangereuses en raison des difficultés économiques et par le caractère inadéquat des mesures de formation et de protection ». Des « préoccupations » confirmées ces derniers mois par l’enquête menée sur place par Greenpeace Japon : recrutement de personnes en difficulté, absence de formation appropriée, falsification d’identité et de certificats médicaux, enregistrements officiels non fiables, interventions dans un environnement fortement radioactif…

Risque nucléaire et traitement inhumain

« Une personne comparait cela à de l’esclavage, raconte un ancien travailleur de décontamination nucléaire, Minoru Ikeda, qui a témoigné pour le rapport de Greenpeace Japon. Je veux faire savoir au monde ce qui est en train de se passer. Je veux appeler le gouvernement japonais à respecter la santé des travailleurs, à arrêter d’envoyer des gens pour occuper ces emplois dangereux, et à apporter un soutien approprié à ces travailleuses et travailleurs. »

Le gouvernement a levé l'ordre d'évacuation dans des zones comme à Iitate, près de Fukushima, où la radioactivité est encore élevée, y compris dans des écoles © Shaun Burnie / Greenpeace

L’évacuation levée malgré des taux de radioactivité élevés

Ces opérations de « décontamination » vont de paire avec une levée des ordres d’évacuation et un encouragement au retour des personnes qui avaient été évacuées au lendemain de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Or, les niveaux de radioactivité relevés dans la zone d’exclusion et dans les zones de Namie et Iitate où l’ordre d’évacuation a été levé montrent que les risques pour le public sont encore importants, et plus particulièrement pour les enfants, davantage sensibles à la radioactivité. Les niveaux enregistrés sont cinq à cent fois supérieurs aux recommandations internationales maximales et ils le resteront pendant plusieurs décennies encore.

Une présentation biaisée des risques à Fukushima

« Dans son rapport remis aux Nations unies, le gouvernement donne délibérément une image fausse de l’échelle, de la complexité et des risques de radiation dans les zones autour de Fukushima », dénonce Kazue Suzuki, chargée de campagne Energie de Greenpeace Japon, qui déplore aussi le mépris des autorités pour les questions de bien-être et de santé des enfants. Les recommandations du Comité des Nations unies sur les droits des enfants, publiées début février 2019, si elles avaient été suivies, auraient dû conduire le gouvernement japonais à cesser de lever les ordres d’évacuation, à proposer des compensations totales aux personnes évacuées et à respecter pleinement les droits humains de ces personnes et des travailleurs-euses. Le 11 mars 2019, huit ans jours pour jour après le début de la catastrophe nucléaire de Fukushima, on est très loin du compte…

Fukushima: l’énorme chantier

L’énorme chantier de la centrale de Fukushima

08 mars 2019 07:25

Quatre des six réacteurs de la centrale ont été endommagés. (photo: AFP)

Huit ans après le tsunami de mars 2011 qui a dévasté la côte nord-est du Japon et mis en péril la centrale nucléaire Fukushima Daiichi, le site reste un énorme chantier.

Le risque immédiat à la centrale de Fukushima semble écarté mais où les tâches ardues et les imprévus continuent. Voici les trois principaux enjeux:

Le combustible nucléaire 

Quatre des six réacteurs de la centrale ont été endommagés. Les cœurs des tranches 1 à 3 ont fondu au moment de l’accident et l’on sait désormais que le combustible est en quasi-totalité tombé au fond de l’enceinte de confinement primaire de chaque unité, enceinte qu’il a même en partie entamée.

Des manipulations récentes avec un robot dans l’enceinte du réacteur 2 ont permis de constater que ce combustible pouvait en partie être soulevé par petits morceaux à plusieurs endroits. Ce n’est qu’un tout début pour étudier des moyens concrets de l’extraire, une opération extrêmement délicate qui ne débutera pas avant 2021 au mieux, ont récemment confirmé la compagnie exploitante Tepco et le ministère de l’Industrie.

Par ailleurs, dans ces mêmes réacteurs 1 à 3, des centaines d’assemblages de combustible usé sont toujours dans les piscines de refroidissement situées en haut des bâtiments. «En raison de différents problèmes, les opérations de retrait ont pris du retard dans le réacteur 3, elles ne débuteront pas ce mois-ci comme prévu. Et s’agissant de la piscine du réacteur 1, elle est couverte de détritus qu’il va falloir enlever, une opération que nous ferons avec une extrême prudence», expliquait à la presse fin février Akira Ono, directeur de la filiale de Tepco chargée du démantèlement. 

L’eau contaminée, les déchets

Le site regorge d’eau contaminée, «même si les différentes dispositions prises ont permis d’atténuer» le problème, selon M. Ono. L’eau, c’est au départ celle du tsunami qui a ravagé les installations, eau qu’il a fallu pomper, assainir et stocker. C’est ensuite celle qui sert à refroidir les réacteurs et enfin celle qui tombe du ciel et descend de la montagne en amont et se contamine au passage. Au total, environ 1,12 million de m³ d’eau sont conservés dans des citernes sur le site, mais la capacité maximum (1,37 million) sera atteinte fin 2020. 

Problème: Tepco a reconnu en fin d’année dernière que 85% de l’eau était en fait toujours porteuse d’une teneur trop élevée concernant les 62 radionucléides censés être supprimés. La société a donc décidé de la filtrer une deuxième fois. Tepco prévoit de stocker aussi sur le site 750 000 mètres cubes de déchets solides d’ici 2029, dont une partie radioactifs.

La main-d’œuvre

Environ 4/5 000 personnes travaillent chaque jour sur le site, un nombre presque deux fois moins important qu’il y a quatre ans. En moyenne, l’exposition des travailleurs aux radiations est désormais inférieure à 5 mSV par an, mais ce seul chiffre masque les fortes disparités entre individus en fonction de leurs tâches.

«Nous avons tous un carnet de suivi des radiations, mais cela n’est regardé que par notre employeur (dans mon cas, un sous-traitant de sous-traitant de sous-traitant d’une filiale de Tepco), mais nous ne sommes pas suivis spécialement par le gouvernement, ce n’est pas normal», se plaint Minoru Ikeda, un ex-travailleur du site.
(L’essentiel/afp)

Fukushima: récit d’une catastrophe

« Fukushima », récit d’une catastrophe

6 mars 2019 – 06:07 par Patrick Tardit

C’est par le biais d’une fiction que le cinéaste japonais Futoshi Sato raconte cet effroyable gâchis, qui a menacé le pays.

Le film raconte ces journées dramatiques, qui ont fait trembler le Japon, à travers plusieurs personnages.
Le film raconte ces journées dramatiques, qui ont fait trembler le Japon, à travers plusieurs personnages.

Le 11 mars 2011 a débuté « la plus grave crise du Japon depuis la guerre » ; d’abord un tremblement de terre, un « grand séisme », un grondement sourd suivi d’une vague géante, un tsunami, qui déclenche des réactions en chaîne dans la centrale nucléaire de Fukushima. C’est ce jour et les jours suivants que raconte le cinéaste japonais Futoshi Sato dans son film, « Fukushima, le couvercle du soleil » (sortie le 6 mars). Si, dans sa fabrication, cette fiction présente quelques maladresses, elle a le mérite de raconter cet effroyable gâchis d’après plusieurs points de vue, et de rappeler quel incroyable raté ce fut pour le gouvernement japonais.

Le récit se fait en effet par l’intermédiaire de plusieurs personnages, dont le directeur adjoint du cabinet du Premier ministre, auteur plus tard d’un livre sur le sujet, matière première de ce film ; un journaliste, accrédité à la résidence du Premier ministre Naoto Kan, le cœur du pouvoir ; l’épouse du journaliste, seule avec leur enfant, et dans l’inconnu de ce qui se passe, comme l’ensemble de la population ; des habitants des villages proches de Fukushima, dont un jeune employé de la centrale, théoriquement en congé mais qui va rejoindre son lieu de travail, par sens du devoir.

Ce que montre ce film, c’est avant tout l’agitation en salle de crise, les erreurs, les lourdeurs administratives, l’incompétence, ces fonctionnaires impuissants réduits à se prendre la tête dans les mains, et le gouvernement complétement désemparé, toujours en retard sur l’information. Le Premier ministre quitte ainsi son QG pour aller au siège de la compagnie d’électricité privée, qui contrôle la centrale nucléaire (!?), bien mieux informée de la situation que le gouvernement lui-même.

Secousses à répétition, vague géante, incendie, explosion, la dégradation progressive entraîne un état d’urgence surs les côtes japonaises, jusqu’à menacer Tokyo, un enchainement diabolique aux conséquences aussi dramatiques qu’inconnues. Bien sûr, « Fukushima, le couvercle du soleil » n’est pas rassurant quant à la sécurité nucléaire, et rempli alors sa fonction d’alerte, attention : danger !

Patrick TARDIT

« Fukushima, le couvercle du soleil », un film de Futoshi Sato (sortie le 6 mars).

Une projection aura lieu le dimanche 17 mars à 16h15 au Caméo Saint-Sébastien à Nancy, séance suivie d’un débat avec la présence exceptionnelle de Tamiyoshi Tachibana, producteur et ancien conseiller régional de la préfecture d’Okayama, Kolin Kobayashi, journaliste indépendant, président de l’Association Echo Echanges, membre du comité d’organisation du Forum social mondial antinucléaire, représentant du film en France, et le CLANCHE, Comité Lunévillois Anti Nucléaire et Contre l’Hérésie de l’Enfouissement.

Le Japon peine…

Le Japon peine à mener sa transition énergétique

Par Rédacteur  le 03.03.2019 à 11h00

Huit ans après la catastrophe de Fukushima, les énergies renouvelables ont du mal à se développer dans l’archipel, faute de volonté politique. Cet article est extrait du magazine n°865 (mars 2019).

La centrale solaire de Setouchi Kirei a été mise en service fin 2018.
La centrale solaire de Setouchi Kirei a été mise en service fin 2018.
THE ASAHI SHIMBUN/GETTY IMAGES

Le Japon, durement frappé par la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, ne parvient toujours pas à redéfinir sa politique énergétique. Seuls neuf réacteurs nucléaires ont été redémarrés sur les 50 mis à l’arrêt en raison de la lenteur des examens de sûreté et d’une opinion publique très hostile à leur remise en fonction. Et ces neuf réacteurs fournissent à peine… 2 % de la production totale d’électricité.

Premier ministre Shinzo Abe veut faire du nucléaire un axe de sa politique énergétique

Or, pour atteindre ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre comme promis lors de la COP21 à Paris en 2015 (-26 % en 2030 par rapport à 2013), Tokyo table sur une part du nucléaire de 20 à 22 % dans son mix énergétique (contre 22-24 % pour les énergies renouvelables). Concrètement, cela impose de relancer une trentaine de réacteurs et le Premier ministre Shinzo Abe n’a jamais caché sa volonté de faire du nucléaire un axe de sa politique énergétique, arguant qu’il permet de réduire la dépendance japonaise vis-à-vis du Moyen Orient. Ce qui l’oppose à sa population, 75 % des Japonais s’étant déclarés en 2018 pour la sortie immédiate ou progressive du nucléaire. Les entreprises, de leur côté, ne sont pas en reste. En juillet 2018, plus de 100 organisations privées et publiques ont lancé la Japan Climate Initiative (JCI) pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C. Ses actions : des conférences et du lobbying auprès du gouvernement.

S’il ne parvient pas à imposer sa politique, le gouvernement risque de faire davantage appel aux énergies fossiles plutôt qu’à une part plus importante d’énergies renouvelables. Car le développement de ces dernières, qui n’assurent aujourd’hui que 14 % de l’électricité du pays, est freiné par de multiples obstacles. En particulier la forte opposition des lobbys de la pêche à l’éolien offshore et des opérateurs d’électricité qui refusent de laisser utiliser leurs infrastructures aux nouveaux acteurs du renouvelable.

L’éolien offshore comme alternative la plus crédible

Quelles sont les alternatives ? Avec des montagnes couvrant près des deux tiers du territoire, et des plaines très peuplées, le Japon manque de place pour le solaire. Une solution : déployer les panneaux photovoltaïques sur les toits. Selon le ministère de l’Environnement, la puissance cumulée pourrait atteindre 185 gigawatts (GW) (l’équivalent de 185 réacteurs nucléaires). Côté géothermie, avec 23 GW, le Japon, dispose de la troisième capacité géothermique théorique du monde. Mais la construction de centrales entre en concurrence avec l’exploitation des sources thermales.

Le point de vue de Yasuko Kameyama, chercheuse à l’institut National des Études environnementales à Tsukuba. 

« L’énergie renouvelable qui a le plus de potentiel au Japon est l’éolien. Notamment l’éolien offshore, qui est la clé pour augmenter la part du renouvelable dans le mix énergétique. Mais son développement ne pourra se faire sans une mobilisation des politiques afin de répondre à l’opposition des pêcheurs locaux. L’autre levier sur lequel il est indispensable de jouer est le prix du carbone, qui doit augmenter au Japon pour rendre le renouvelable compétitif face aux énergies fossiles. Il faudrait aussi développer un système de stockage d’électricité pour lisser la production. Tout cela est techniquement possible, il manque juste la volonté politique. Par ailleurs, pour le nucléaire, le chiffre fixé par le gouvernement (20-22 % du bouquet énergétique d’ici à 2030) ne tient pas compte du déclin démographique du pays. En réalité, il n’est probablement pas nécessaire de relancer autant de centrales pour répondre à la demande. La dépendance énergétique du Japon est un problème qui devrait être résolu par le développement des renouvelables. »

Yuta Yagishit

Fukushima: nucléaire civil

2 mars 2019

Fukushima et le nucléaire civil au Japon 

Voici des informations sur le Japon nucléaire transmises par Kolin Kobayashi, président de l’association Echo Echanges et correspondant du « Days Japan » à Paris. Selon lui, la préparation des JO de Tokyo est en train de faire oublier Fukushima alors que la centrale de Daiichi est toujours en état d’urgence. Vous pourrez le rencontrer dans toute la France lors de débats organisés autour du film de Futoshi Sato « Fukushima, le couvercle du soleil » (voir les dates et lieux dans l’agenda).

Carte des 54 réacteurs du Japon en activité en mars 2011. Les réacteurs entourés en rouge sont ceux qui sont en activité actuellement (d'après une carte de l'OCDE de 2010, actualisée par le blog de Fukushima)

Carte des 54 réacteurs du Japon en activité en mars 2011. Les réacteurs entourés en rouge sont ceux qui sont en activité actuellement (d’après une carte de l’OCDE de 2010, actualisée par le blog de Fukushima)

Le nucléaire civil au Japon, Fukushima

Chiffres 

Nombre total de centrales : 19 centrales

Nombre total de réacteurs : 54 réacteurs actifs avant Fukushima.

Nombre de fermetures décidées : 21 réacteurs

Nombre de  réacteurs redémarrés : 9 au 1er déc 2018 (Ikata, Sendaï, Takahama, Ooi, Genkaï)

Nombre de réacteurs passés au contrôle de la nouvelle norme : 9

Nombre de réacteurs en construction : 3 (Oma, Totsu, Shimané)

L’Arrêt total de toutes les centrales :

Zéro réacteur pendant presque deux ans entre mai 2012 et août 2015. Pendant cette période, le Japon a utilisé des centrales de charbon et de fuel, mais l’augmentation de consommation de charbon n’a pas dépassé 10 %. Le gaz naturel +9 %

La part du l’électronucléaire avant Fukushima : 30 %

L’augmentation de production solaire : 45 milliards KWh qui dépasserait celle de l’électronucléaire (17 milliards).

Les préoccupations avant la 8ème année (le 11 mars 2019) de la catastrophe de Fukushima

L’accident continue et on est toujours sous l’état d’urgence. On ne réussit pas encore à confiner la radioactivité.

Retour des habitants

Depuis le printemps de 2017, les zones de préparation de l’ouverture sont ouvertes et le gouvernement et le département de Fukushima préconisent de faire retourner les habitants dans leurs zones contaminées. M. Shunichi Tanaka, ancien président de la commission de régulation nucléaire, originaire de Fukushima, s’installe à Iitaté pour montrer qu’il n’y a pas de risque radioactif. La commune de Iitaté (40-50 km Nord-Ouest de Fukushima-Daiichi) est un lieu stratégique à la fois pour les pronucléaires qui voudraient effacer ce mauvais souvenir de Mars 2011 et les antinucléaires qui voudraient démontrer qu’il peut y avoir une contamination importante même si on est éloigné de 40 km. Les villageois n’ont pas été informés que leur village a été massivement contaminé. Un mois plus tard, tous les résidents ont été évacués.

Les lobbys japonais et français travaillent de conserve pour accréditer le mythe de la sécurité face à la radioactivité, dans la continuité du projet Ethos en Belarus, pour faire revenir les habitants.

La propagande des lobbys japonais et français prévoit d’organiser un voyage d’études au Japon avec les lycéens internationaux, y compris les lycéens français, à  Fukushima et aussi au site de Fukushima-Daiichi, pour persuader que la radioactivité n’est pas très grave. Une propagande organisée par les scientifiques japonais et français liés à la sphère Ethos du lobby international.

Rejet de l’eau contaminée dans l’océan Pacifique :

La quantité des eaux contaminées dépasse aujourd’hui 1 120 000 tonnes avec plus de 1000 réservoirs. La limite de la marge du stockage dans le site de Fukushima sera atteinte dans deux ans.

On constate que ces eaux contiennent non seulement plus de 1000 billions de Bq en total de tritium mais aussi du césium 137 et 134 et du strontium. TEPCO et les autorités japonaises préconisent d’en rejeter dans l’Océan Pacifique. Ils ont organisé trois auditions publiques au cours desquelles les habitants et surtout les pêcheurs se sont montrés farouchement opposés à cette solution. La commission citoyenne du nucléaire (organisation associative des scientifiques indépendants) préconise d’en stocker dans les grands réservoirs pour 100 ans. Pour le moment la décision est suspendue. 

Réutilisation des terres contaminées : 

Le recyclage des déchets de moins de 8000 Bq/kg est autorisé.

Après les travaux de décontamination, les déchets contaminés sont stockés dans les sacs plastiques  et il y a aujourd’hui 16 millions 50 000 sacs : 1100 dépôts temporaires, 137 000 dépôts sur les lieux. Dans les communes d’Okuma et Futaba, on construit les deux sites de stockage intermédiaire qui doivent recevoir finalement 22 millions de sacs jusqu’en 2020. Pour éviter que le nombre de stockage augmente, les autorités japonaises autorisent de recycler/réutiliser les terres contaminées de moins de 8000 Bq/kg.

Le PDG de Veolia a déclaré qu’il a l’intention de faire un commerce de déchets en exportant vers le Japon ceux de France de moins de 8000 Bq/kg.

Suppression des indicateurs publics de dosimétrie :

Le département de Fukushima voudrait supprimer les indicateurs de dosimétrie publics. Il y a des auditions publiques et là aussi, les habitants s’opposent à cette décision.

JO de Tokyo :

La situation créée par la préparation des JO de Tokyo est terrifiante. Elle est en train de faire oublier Fukushima. La banalisation de la radioactivité et la propagande éthosienne. Il faudrait informer le public et le comité des JO français de la réalité de la contamination.

Les conséquences sanitaires :

A Minami-Soma, dans le département de Fukushima, d’après les statistiques* locales de l’hôpital municipal, le nombre des cas de cancers de la thyroïde est 29 fois supérieur au niveau d’avant l’accident, les cas de leucémie 10,8 fois, de cancers du poumon 4,2 fois, de cancers d’enfants 4 fois, de pneumonie 3,98 fois.

*Cela ne représente pas la situation globale du département de Fukushima, mais c’est significatif.

Kolin Kobayashi

Fukushima: 3,4 millions d’euros

Fukushima: 3,4 millions d’euros de dédommagement pour les évacués après la catastrophe nucléaire

TSUNAMI  La décision a été rendue publique par la justice nipponne ce mercredi

20 Minutes avec AFP

Le site de la centrale nucléaire Fukishima en mars 2011.
Le site de la centrale nucléaire Fukishima en mars 2011. — Ho/Tepco/AFP

Près de huit ans après les faits, elles pourront être dédommagées. Elles, ce sont les populations qui habitaient dans le nord-est du Japon et qui ont dû fuir leur maison après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011. La justice nippone a ordonné mercredi le paiement de 3,4 millions d’euros de dommages-intérêts pour l’ensemble des habitants concernés.

Le tribunal de district de Yokohama (banlieue de Tokyo) a condamné le gouvernement et la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) à verser 419,6 millions de yens à 152 résidents évacués, a déclaré une porte-parole du tribunal.

Un accident évitable

C’est la cinquième fois qu’une décision judiciaire impute en partie au gouvernement la responsabilité de cette catastrophe atomique, la plus grave depuis celle de Tchernobyl en Ukraine en 1986. Selon les détails donnés par la chaîne publique NHK, le juge Ken Nakadaira a estimé que l’accident aurait pu être évité si le gouvernement et Tepco« avaient pris des mesures » face à la menace de tsunami.

C’est un raz-de-marée de 14 mètres de haut qui a provoqué le désastre en déferlant sur la centrale. Parmi les nombreux recours en justice déposés par des milliers de personnes évacuées, plusieurs autres décisions antérieures ont également abouti à établir la responsabilité conjointe du gouvernement et de Tepco, ou de Tepco seule.

Page 9 of 11

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén