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Mois : janvier 2023

Fukushima : Les eaux contaminées très faiblement au tritium, bientôt rejetées en mer par le Japon

CATASTROPHE Le tritium est un radionucléide ne pouvant être traité par les technologies actuellement disponibles, mais sa dilution en mer est déjà pratiquée au Japon et à l’étranger par des installations nucléaires en activité

20 Minutes avec AFP – 
Un employé de Tepco à Fukushima, le 16 décembre 2022.
Un employé de Tepco à Fukushima, le 16 décembre 2022. — Kentaro Tominaga/AP/SIPA

Polémique en cours. Les conséquences du tsunami du 11 mars 2011 se font encore bien sentir au Japon. Le gouvernement nippon a reconfirmé vendredi qu’il comptait démarrer cette année le rejet dans l’océan Pacifique d’eaux contaminées de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi, un projet controversé localement et critiqué aussi par des pays voisins.

Plus d’un million de tonnes d’eau contaminée au tritium sont actuellement entassées dans plus d’un millier de citernes sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (nord-est du Japon), dont les capacités de stockage arrivent à saturation. Les pêcheurs locaux redoutent des conséquences négatives de cette opération sur la réputation de leurs prises auprès des consommateurs. Et le projet a aussi été critiqué par des pays voisins comme la Chine et la Corée du Sud, ainsi que par des organisations environnementales comme Greenpeace.

Une dilution en mer déjà pratiquée ailleurs

Ce projet a déjà reçu des avis favorables de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui le supervise, et du régulateur nucléaire japonais l’an dernier. Prévue pour s’étaler sur plusieurs décennies, l’opération devrait débuter « ce printemps ou cet été », après un « rapport complet » de l’AIEA ainsi que l’achèvement et la vérification des préparatifs sur place, a déclaré vendredi devant la presse le porte-parole du gouvernement Hirokazu Matsuno. « L’ensemble du gouvernement fera les plus grands efforts pour garantir la sûreté (du processus, NDLR) et prendre des mesures préventives contre les fausses rumeurs », a-t-il ajouté.

Le tritium est un radionucléide ne pouvant être traité par les technologies actuellement disponibles. Cependant sa dilution en mer est déjà pratiquée au Japon et à l’étranger par des installations nucléaires en activité.

Pas de danger pour les humains à faible dose

La quantité d’eau tritiée accumulée à Fukushima est toutefois impressionnante. Car elle provient de la pluie, de nappes souterraines ou des injections d’eau nécessaires pour refroidir les cœurs de plusieurs réacteurs nucléaires de Fukushima Daiichi entrés en fusion à cause du tsunami du 11 mars 2011, qui avait heurté la centrale de plein fouet.

L’opérateur de la centrale, Tepco, est en train de construire un conduit sous-marin d’environ un kilomètre de long pour évacuer les eaux tritiées plus loin de la côte. Selon des experts, le tritium n’est dangereux pour les humains qu’à hautes doses concentrées, une situation a priori exclue en cas d’un rejet en mer étalé sur une très longue période. L’AIEA a aussi déjà estimé que ce projet allait se faire « en pleine conformité avec les normes internationales » et qu’il ne causerait « aucun dommage à l’environnement ».

Japon : quelle est la situation à Fukushima, 12 ans après la catastrophe ?

Douze ans après le séisme et le tsunami ayant provoqué un accident nucléaire à Fukushima, les environs sont en cours de décontamination. La centrale fait l’objet d’un démantèlement qui va durer plusieurs décennies

 

La cheminée démontée et l'état du réacteur à Fukushima
Philippe Dova – édité par Pierre Petitcolin

Près de douze ans plus tard, ce sont 4.000 à 5.000 personnes qui participent aux travaux de démantèlement des installations, et de décontamination d’un site aussi protégé qu’une base militaire. RTL a exceptionnellement pu se rendre sur le site de la centrale de Fukushima, à l’occasion d’une campagne de communication du gouvernement et de l’opérateur TEPCO.

Leur objectif : communiquer sur l’efficacité de la politique de protection des personnels exposés aux radiations. Mais aussi montrer l’état d’avancement d’un chantier titanesque, et revaloriser l’image d’une région dont l’évocation du nom provoque toujours autant de réactions de frayeurs, près de douze ans après le drame.

Pour pouvoir accéder au site de l’ancienne centrale, les mesures de sécurité sont draconiennes. Multiples contrôles d’identité, passages de sas, briefings : il faut plus d’une heure pour revêtir sa combinaison de protection et un boitier détectant la présence de radiations, pour enfin accéder au site.

Les dégâts sont bien visibles sur les quatre réacteurs endommagés, au bord du Pacifique. La force du tsunami est présente dans les esprits. Isamu Okaï, directeur général d’ABLE Corp, était sur le site le 11 mars 2011 : « J’étais à l’intérieur de l’un de ces bâtiments, il y a eu le tremblement de terre et nous avons évacué les lieux. Nous avons échappé de justesse au tsunami. »

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