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Catégorie : Régional 2019

Transports en commun gratuits… pour les jeunes

Parisien·ne·s

Des transports en commun gratuits pour les jeunes Parisien·ne·s

De nouvelles mesures pour le 1er septembre

Plusieurs mesures pour les jeunes Parisiens vont être mises en place dès le 1er septembre 2019. Elles sont destinées à accompagner et à accélérer la transition écologique en incitant les jeunes parisiens et leurs familles à utiliser les transports collectifs mais aussi à soutenir le pouvoir d’achat des familles parisiennes. Tour d’horizon.

De nouvelles mesures pour le 1er septembre

Remboursement intégral de l’abonnement Imagine R des jeunes Parisiens scolarisés en maternelle ou en primaire pour l’année 2019-2020 

Les familles parisiennes souscrivant un abonnement Imagine R pour leur(s) enfant(s), scolarisés de la maternelle au CM2 pour l’année scolaire 2019-2020, pourront se faire rembourser par la Ville de Paris l’intégralité du coût de cet abonnement.

Pour pouvoir bénéficier de cette aide, les enfants doivent être domiciliés à Paris. Les familles peuvent effectuer une demande de remboursement par enfant.

Environ 160 000 jeunes Parisiens sont potentiellement touchés par ce dispositif. Le tarif actuel de l’abonnement Imagine R pour les enfants scolarisés en maternelle ou en primaire est de 350 euros

Remboursement à 50 % de l’abonnement Imagine R.des élèves du secondaire, collégiens et lycéens

Les collégiens et lycéens domiciliés à Paris souscrivant un abonnement Imagine R pourront se faire rembourser par la Ville de Paris 50 % du coût de cet abonnement, dont les frais de dossier.

Environ 135 000 jeunes Parisiens sont visés par cette mesure

Accès gratuit aux transports en commun pour les jeunes Parisiens de moins de 20 ans en situation de handicap 

Alors que dans le cadre du Pass Paris Access, les Parisiens en situation de handicap de 20 ans et plus bénéficient de la gratuité intégrale des transports en commun, seuls les déplacements liés à leur scolarité ou à leurs études sont aujourd’hui gratuits pour les parisiens de moins de 20 ans en situation de handicap. 

Environ 6 000 jeunes Parisiens en situation de handicap, qui n’entrent pas dans le champ du dispositif visant les jeunes Parisiens scolarisés en maternelle ou en primaire, sont concernés par la mesure.

L’attribution d’une aide financière équivalente au coût de l’abonnement Vélib’ « V-Plus jeune » mécanique des Parisiens âgés de 14 ans à 18 ans

Le vélo est une solution complémentaire aux transports collectifs très efficace pour les déplacements parisiens. Pour faire découvrir Vélib’ aux Jeunes parisiens, il est proposé aux jeunes âgés de 14 ans à 18 ans domiciliés à Paris souscrivant un abonnement Vélib’ une aide financière d’un montant égal au coût initial de l’abonnement Vélib’ « V-Plus jeune » mécanique.

La mesure touchera environ 105 000 jeunes Parisiens et le coût initial de l’abonnement « VPlus jeune » mécanique est actuellement de 27,60 euros par an.

Paris à trottinette

De nouvelles mesures pour réguler l’usage des trottinettes électriques

  • Mis à jour le 6 juin 2019

ACTIVER LA VOCALISATION De nouvelles mesures pour réguler l’usage des trottinettes électriques

Ce jeudi 6 juin, la Ville de Paris a annoncé de nouvelles mesures face à la multiplication anarchique dans la capitale des services de trottinettes électriques et des comportements dangereux : interdiction du stationnement sur les trottoirs, limitation de la vitesse, stabilisation du nombre de trottinettes et renforcement des appels au civisme. Ces mesures seront mises en place pour début juillet 2019.

Depuis un an, les services de trottinettes électriques se sont multipliés à Paris, de façon anarchique, en l’absence d’un cadre légal clair. Paris compte aujourd’hui 12 opérateurs et près de 20 000 trottinettes électriques en circulation. Les prévisions laissent entendre que, sans régulation, le nombre de trottinettes électriques pourraient atteindre 40 000 d’ici 2020.

En aucun cas, il ne s’agit pas de clouer au pilori ce mode de déplacement. Il fait partie des nouvelles formes de mobilité et contribue à réduire l’usage de la voiture polluante. Mais la Ville de Paris souhaite réguler encore davantage ce moyen de déplacement pour assurer la sécurité routière et pour pacifier les rues et les trottoirs.

Ce que la Ville de Paris a déjà fait

La Ville de Paris a déjà mis en place ces derniers mois des mesures, comparables à celle des autres villes françaises concernées par les trottinettes électriques, notamment à Bordeaux, Nantes ou encore Lyon. Par ailleurs, dès l’été 2018, Anne Hidalgo a alerté le Gouvernement sur la nécessité de réglementer l’usage des trottinettes électriques par une loi, car les pouvoirs actuels des maires sont limités.

La loi mobilités devait être examinée par le Parlement à la rentrée 2018. Elle a malheureusement été reportée plusieurs fois et tout laisse penser que les décrets d’application n’arriveront pas avant la rentrée 2019.

Ainsi, Anne Hidalgo et d’autres maires de France ont décidé de prendre des mesures sans attendre, bien que les bases juridiques soient fragiles. Ainsi, à Paris, plusieurs mesures ont déjà été prises ces derniers mois :

Mais force est de constater que cette régulation ne suffit pas et que des infractions continuent à être commises. Chaque semaine est marquée par un fait divers : une personne handicapée empêchée de circuler sur un trottoir, une mère de famille et son enfant bousculés en traversant la rue, une femme percutée dans un jardin et victimes de plusieurs fractures à la main. La Ville de Paris estime à juste titre que son rôle de maire est de défendre ces victimes et d’éviter qu’il y en ait davantage.

Les nouvelles mesures en vigueur au 1er juillet 2019

La maire de Paris, en lien avec les maires d’arrondissement et la Préfecture de Police, a donc décidé ce jeudi 6 juin de prendre de nouvelles mesures :

  • Interdiction du stationnement des trottinettes électriques sur tous les trottoirs. La maire de Paris propose au Préfet de Police de signer ensemble un arrêté. Les trottinettes électriques devront stationner sur les places de stationnement situées sur la chaussée et déjà utilisées par les voitures et les deux-roues motorisés.
  • Limitation de la vitesse.  La Ville de Paris propose aux opérateurs que toutes les trottinettes électriques voient leur vitesse bridée à 20km/h dans toute la capitale et à 8km/h dans les aires piétonnes et les zones de rencontre [le seuil national est de 25km/h]. La circulation des trottinettes sera par ailleurs interdite dans tous les parcs et jardins.
  • Stabilisation du nombre de trottinettes dans Paris. La maire de Paris demande aux opérateurs de ne plus augmenter leur flotte jusqu’à l’adoption de la loi mobilités qui créera enfin le cadre légal nécessaire. Pour rappel, Paris compte aujourd’hui 12 opérateurs et près de 20 000 trottinettes électriques en circulation. 
  • Renforcement des appels au civisme. La Mairie de Paris va recommander le port du casque aux usagers et accentuer les campagnes de prévention des accidents de la route. 
  • Création d’un observatoire de la sécurité routière, associant la Préfecture de Police et l’AP-HP afin d’évaluer précisément l’accidentologie.

Les mesures une fois le cadre national fixé

Dès que le Gouvernement aura fixé le cadre national par la loi et par décret, la Ville de Paris lancera un appel d’offres pour limiter à 3 le nombre d’opérateurs. Cet appel d’offres fixera aussi un nombre maximum de trottinettes électriques autorisées sur le territoire de la ville. Enfin, cet appel d’offres comportera des clauses sociales et environnementales, car cette nouvelle activité économique doit être en phase avec les défis du XXIe siècle, que sont la lutte contre le travail précaire et la protection de l’environnement.

Dernière mise à jour le jeudi 6 juin 2019 Crédit photo : Joséphine Brueder / Ville de Paris

Vélib: Acte 3

Les deux roues, électriques ou physiques, n’en finissent plus de fleurir dans les rues de Paris.

Après le « Vélib 1 », 100% mécanique, remplacé par « Vélib 2 », avec un parc mécanique et électrique, épaulé par divers autres opérateurs de vélos libres services (Goby, Oto, oBike, Smovingo etc) dont certains n’auront fait qu’une brève apparition, voici apparaitre deux nouveaux fournisseurs de « VAE » (vélo assistance électrique).

Comme leurs prédécesseurs, ils fonctionnent avec une application sur les smartphones (en téléchargement sur « Apple Store » et « Google Play »)

L’un d’eux, leader dans le transport de personnes, ainsi que dans la livraison de repas à domicile sous le label « Uber » et « Uber-Eats », ce dernier se lance dans le vélo électrique en libre service baptisé « Jump » by Uber. De couleur très vive, il permet d’être rapidement détecté aussi bien par les clients potentiels que par les autres utilisateurs des voies de circulation.

Présentation de JUMP


JUMP Bike action photo 2

Les vélos JUMP

Les vélos JUMP sont équipés d’une assistance électrique au pédalage. Plus vous pédalez, plus vous allez vite. Ils sont également dotés d’un antivol et d’un GPS intégré. Ils sont ainsi faciles à trouver à proximité et à utiliser pour vous rendre où vous souhaitez.

Allez plus loin, plus vite, de façon plus amusante.

Comment ça marche ?

Étape 1

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Trouvez un vélo

Ouvrez l’application et choisissez Vélo pour en déverrouiller un. Ils sont situés à proximité.

Étape 2

Card 2

Choisissez un vélo

Vous obtenez un code pour déverrouiller un vélo JUMP. Les prix varient selon les villes. Apprenez-en plus sur les tarifs pratiqués dans votre ville, en accédant au site Web JUMP

Étape 3

Card 3

Le petit plus dans les montées

Le moteur vous aide à avancer lorsque vous pédalez. Vous gravirez les collines sans effort.

Étape 4

Card 4

Verrouillez-le

Utilisez l’antivol en U pour attacher le vélo JUMP à n’importe quel range-vélos public prévu à cet effet dans votre ville. Vérifiez les exigences locales concernant les lieux de stationnement autorisés pour votre vélo JUMP.

Un autre opérateur se lance dans ce secteur avec un parc de vélos électriques uniquement de couleur bleu, se prénommant Oribiky


Les avantages des VAE ORIBIKY

  • Vos trajets en vélo à assistance électrique à partir de 0,10 € la minute d’utilisation
  • Des abonnements pour les utilisateurs réguliers
  • Des équipements de sécurité de hautes qualités : freins à disque, lumières LED avant et arrière, pneus anti-crevaison
  • Un confort de conduite unique : selle hydraulique, support pour smartphone, chargeur de téléphone portable
  • Le respect de la ville : la géolocalisation des emplacements de parking à vélos directement dans l’application !
  • Un service client directement joignable à partir de l’application

Poitiers : les fleurs de Fukushima…

Poitiers : les fleurs de Fukushima s’épanouissent au Confort Moderne

Publié le 19/03/2019 à 04:55 | Mis à jour le 19/03/2019 à 04:55

Pour le vernissage de son installation, la cinéaste Ana Vaz propose une lecture-performance avec Olivier Marboeuf.
Pour le vernissage de son installation, la cinéaste Ana Vaz propose une lecture-performance avec Olivier Marboeuf. 
© Photo NR

A l’écran, une Japonaise vient arroser les fleurs de son jardin. Geste simple, mais loin d’être anodin dans la zone d’exclusion délimitée autour de la ville de Fukushima, après l’accident nucléaire du 11 mars 2011. Fukushima comme archétype de la toxicité. Et symbole de la résilience d’un territoire.
Un long-métrage à venir en 2020 Depuis 2016, l’artiste brésilienne Ana Vaz travaille autour de cette question de la toxicité et multiplie les allers-retours vers le Japon, afin de nourrir un futur long-métrage qui devrait être finalisé l’an prochain. Parmi les étapes de travail figure le court-métrage intitulé « Atomic garden », qui sera présenté au Confort Moderne, dès ce mercredi et jusqu’au 28 avril, dans le cadre de l’exposition « The Voyage out (notes pour un film à venir) ». « J’aime bien l’idée que la fragilité même du processus de création soit visible du public », explique l’artiste qui sera en résidence à Poitiers, durant tout le mois d’avril, pour travailler au montage de son film. « J’envisage ce projet comme une cosmologie ancrée dans le cinéma, poursuit-elle. Le long-métrage en sera une version possible, mais sans doute pas la seule. »
Si l’artiste part d’une situation réelle, quasi documentaire, elle l’élargit sur une trame fictionnelle : « La fiction révèle ce que le documentaire ne peut pas montrer », glisse-t-elle. Une dualité qui sera également palpable à travers la lecture-performance qui marquera le vernissage de l’exposition, mercredi soir. Pour cet événement intitulé « Aux ancêtres futurs », Ana Vaz sera rejointe par le producteur et penseur Olivier Marboeuf. « Nous avons tous les deux une ligne de travail partagée, souligne Ana Vaz. Il n’est pas seulement producteur : nous utilisons ce temps de résidence comme un temps de recherche. J’envisage cette lecture à deux voix comme une proposition pour un cinéma sans images. » On est tenté de la suivre… les yeux fermés.
Mercredi 20 mars, à 18 h 30, vernissage et performance à l’entrepôt du Confort Moderne, 185, rue du Faubourg du Pont-Neuf, à Poitiers. Entrée libre. www.confort-moderne.fr

A Sens… la machine à broyer…

A Sens , la machine à broyer les agents de la maire (LR)

5 MARS 2019 par LUCIE DELAPORTE

Mais je ne suis pas une garce ! 

À Sens, sous la houlette de la maire (LR) et ancienne députée Marie-Louise Fort, des agents de la ville sont broyés et humiliés depuis des années. Un rapport externe fait état d’un véritable « harcèlement institutionnel ». Plusieurs agents se sont confiés à Mediapart.

« J’ai la trouille », admet Olivier*, préférant « ne pas parler au téléphone ». Après avoir subi en silence diverses pressions et humiliations visant à le forcer à quitter ses fonctions de directeur au sein de l’agglomération, il a porté plainte contre X ce vendredi 22 février au commissariat de Sens pour « harcèlement moral ». « Depuis début février, c’est devenu l’horreur. Si je n’avais pas été soutenu par mes proches, je me serais tiré une balle dans le caisson », lâche ce cadre administratif. 

À Sens, l’omerta dure depuis des années. La situation sociale des agents de la Ville, dirigée par la maire LR Marie-Louise Fort qui effectue son deuxième mandat, est pourtant critique. Au cours de notre enquête, nous avons rencontré une dizaine de personnes, des agents broyés et terrorisés à l’idée d’évoquer leur situation, persuadés de subir les foudres de l’élue ou de son entourage s’ils osent briser la loi du silence.

La maire LR de Sens Marie-Louise Fort. © Reuters
La maire LR de Sens Marie-Louise Fort. © Reuters

Le rapport rédigé par le cabinet indépendant Res-Euro Conseil en novembre dernier sur l’évaluation des risques psychosociaux à Sens et dans l’agglomération, que s’est procuré Mediapart, fait pourtant un bilan accablant de la situation.

« Je suis rabaissée, humiliée dans les missions qui me sont confiées et qui n’ont rien à voir avec mon métier. Dialogue impossible sans cris de la part du chef, je suis ignorée, je ne suis pas saluée », confie une agente citée par le rapport, quand un autre dénonce une « forme d’intimidation » ou du « harcèlement moral dissimulé ». « On me dit de ne pas revenir d’arrêt maladie, de toute façon, on n’a rien pour moi », affirme un autre. « On me demande quand est-ce que je compte partir », ajoute un autre agent auprès du cabinet.

« À travers des propos et des comportements de la hiérarchie, les agents ont l’impression d’être rabaissés », note le rapport, qui précise que le « manque de considération passe par exemple par la gestion des horaires de travail (“Ils font venir pour une heure de travail, repartir pour revenir”), par des convocations par SMS, par une mise sous pression psychologique en dépréciant un agent devant ses collègues (création du sentiment de culpabilité) ».

La conclusion du cabinet est sans appel. « Nous soulevons l’hypothèse d’un “harcèlement institutionnel” […] qui découlerait d’une stratégie de gestion, ou plutôt d’une absence de stratégie », indique le document, qui précise que « la violence s’exerce quel que soit le niveau de hiérarchie, allant de l’agent de catégorie C à des cadres A directeurs ». 

Malgré sa grande sévérité, le rapport est encore loin des situations individuelles que nous avons pu rencontrer et qui décrivent une méthodique machine à broyer ceux qui, pour une raison ou pour une autre, n’ont pas l’heur de plaire à la maire Marie-Louise Fort. Celle qui a été députée de la 3e circonscription de l’Yonne pendant dix ans a entamé en 2014 son second mandat de maire et de présidente de la communauté d’agglomération du Grand Sénonais.

« Je suis élue d’une ville de 26 000 habitants, avec 850 agents. Je ne considère pas qu’il y ait grand monde de très malheureux… Après il y a toujours des cas particuliers », évacue la maire de Sens lorsqu’on l’interroge sur le climat social dans son administration. Lorsqu’on lui évoque quelques-uns des cas que nous avons eu à connaître, Marie-Louise Fort coupe court : « Je n’ai pas à vous répondre. Si j’ai des choses à dire et à régler, je le fais en interne. »

Olivier* est un de ces « cas particuliers ». Il y a un an, ce directeur des grands projets et de l’aménagement du territoire dans l’agglomération, cadre A+, se voit signifier par Thierry Cot, le nouveau directeur général des services, qu’on souhaite qu’il quitte son poste. « Je dis alors que je comprends, mais que je demande du temps et les moyens de partir. À mon niveau, il n’est pas évident de retrouver un poste rapidement. Je demande aussi qu’on respecte mon intégrité », se souvient Olivier*.

En fait, la machine à l’exclure est selon lui déjà lancée. « Progressivement, je constate que mes équipes ne me mettent plus en copie. On ne me m’associe plus aux projets stratégiques. » Comme il se rebiffe, l’équipe de la maire passe à la vitesse supérieure. Rapidement, il dit avoir compris que l’exécutif était en train de monter un dossier contre lui. « Le 4 février, je suis convoqué à la DRH et on me dit que deux personnes ont témoigné contre moi. Ils sont allés voir deux collaboratrices, dont une contractuelle et dont le contrat arrivait à échéance, pour les faire témoigner contre moi », affirme Olivier*, qui ne nie pas avoir eu des relations parfois tendues avec l’une d’elles principalement. « Pour me détruire, tous les moyens sont bons », juge-t-il.

L’entretien qui se tient deux jours plus tard va le lui confirmer. Olivier* voit débarquer dans son bureau Alain Peretti, adjoint au maire chargé de l’urbanisme. Il vient lui expliquer que Charles-Hervé Moreau, le premier adjoint au maire, vice-président de l’agglomération et responsable des RH dans les deux collectivités, lui a demandé de l’aider à monter un dossier contre lui.

Muté à un poste consistant à exhumer des corps au cimetière

Olivier* lui demande des précisions. Selon les éléments matériels en notre possession, le dialogue se poursuit ainsi : 

« Ce que je voulais savoir exactement, c’est ce qu’il[Charles-Hervé Moreau, premier adjoint au maire en charge des RH] vous a demandé.

— Il m’a demandé des arguments contre vous. Point, c’est clair. Qu’est-ce que je peux faire pour vous détruire.                                                                                                          

— Ça ne vous est pas possible d’écarter cette demande en disant la vérité ? En disant qu’il n’y a pas de problème avec monsieur X.

— Non, ce que je peux faire, c’est une réponse circonstanciée en disant il y a ça qui est négatif, mais il y a ça qui est positif. Pas seulement faire du négatif…

— Oui mais le négatif, c’est quoi M. Peretti ? », s’agace alors Olivier.

L’homme évoque un problème relationnel avec les deux collaboratrices, ce à quoi Olivier répond qu’il ne peut se fonder sur des bruits de couloir et doit parler de ce qu’il sait de son travail. L’adjoint au maire répond que pour lui, il n’y a effectivement « pas de problème ». Le vrai problème, admet Alain Peretti, c’est qu’il subit des pressions pour témoigner contre lui.

« Non mais il faut que je fasse une réponse. Si j’en fais pas, ça va être pire que si j’en fais une.

— Pourquoi ce serait pire ?

— Parce qu’on va me faire dire des choses tout ça, etc., je suis à peu près sûr. Donc je préfère faire ma réponse. […] Donc je préfère faire une réponse plus nuancée.

— Moi je ne comprends pas cette obligation. 

— Moi je la ressens très fort. […] On va me pousser très fort. On va me pousser très fort.

— C’est compliqué pour moi […] c’est pas des méthodes…

— Ben non », répond l’adjoint au maire, visiblement très embarrassé.

Contacté par téléphone, M. Peretti a refusé de commenter ces propos (voire Boîte noire). Il nous a finalement répondu par SMS que sur « le cas du seul agent sur les 850 collaborateurs dont j’ai récemment eu a connaître : une plainte pénale a été déposée. L’instruction est en cours et ne me permet pas de m’exprimer ». Le 1er adjoint en charge des RH, Charles-Hervé Moreau, n’a pas non plus donné suite à nos demandes d’explication sur la signification de cet échange. 

Très impliqué dans son travail, et apprécié des élus – nous avons pu en avoir confirmation auprès de certains –, Olivier* continue de s’interroger sur les motifs de son éviction. Il comprend qu’il a déplu à la maire Marie-Louise Fort en impliquant un peu trop les élus de l’agglomération dans ses projets, lesquels commencent à poser un peu trop de questions à l’élue. « J’ai beaucoup travaillé avec Olivier*, qui a fait un énorme travail et était très proche et très respectueux des élus », témoigne Johan Bloem, maire de Saligny, une petite commune de l’agglomération, qui a interrogé – sans succès – la mairie sur les raisons de la mise à l’index du directeur en charge du rayonnement de l’agglomération.

« Quand on s’intéresse et qu’on veut poser des questions, on est rapidement perçus comme des opposants », témoigne Dominique Chapuis, présidente de l’association des maires ruraux de l’Yonne et vice-présidente de l’agglomération.

« Marie-Louise Fort fait partie d’un vieux monde avec de vieilles méthodes. Ce qu’elle a fait à certaines personnes est terrifiant », ajoute un élu qui préfère rester anonyme mais qui décrit, lui aussi, une machine à broyer en place depuis des années. Avec un sentiment de parfaite impunité…

Le « cas » de Gilles* est à cet égard édifiant. Il ressemble à une fulgurante descente aux enfer. Il y a encore quatre ans, celui qui a précédemment exercé la profession de journaliste pendant trente ans et a notamment créé la radio locale de Sens, exerce la fonction de responsable du service relations publiques à la mairie.

Peu après l’arrivée de la maire pour son second mandat, Gilles se voit proposer une évolution de carrière bien particulière. Il se retrouve affecté à creuser des trous pour le service des fontaines de la ville. « Statutairement, je suis agent de catégorie C. Ils m’ont donc affecté à ce poste de manœuvre », explique l’ancien journaliste. Il est arrêté pour « état dépressif » pendant quatre mois, jusqu’en avril 2015.

« Marie-Louise Fort m’avait demandé d’être sur sa liste, puis à la com’ de la mairie et j’ai refusé parce que je ne partage pas ses idées », avance-t-il, laissant penser que de là viendrait la volonté de le détruire.

« Le jour où je suis viré, je ne comprends pas ce qui m’arrive. L’entourage de la maire me dit qu’il y a un rapport contre moi, qu’il y a eu des lettres anonymes mais qu’ils les ont détruites… », raconte-t-il. Finalement, en l’absence de tout élément à charge, aucune sanction n’est prise contre lui, mais il reste bien affecté à creuser des fontaines.

Gilles engage une procédure au tribunal administratif qui, dans un jugement rendu en mars 2016, annule la décision de mutation de la Ville et ordonne sa réintégration à son poste précédent. Mais la Ville fait la sourde oreille. En janvier, Gilles dépose un recours pour « non-exécution du délibéré ».

Peu après, il postule « pour [se] sortir du trou » à un poste d’adjoint au cimetière, « en pensant qu’il y avait une partie administrative. En fait, je me suis retrouvé à exhumer des corps sans gants, sans aucune formation ». En juin dernier, le tribunal administratif confirme une nouvelle fois son délibéré et reconnaît l’existence d’agissements de harcèlement à son encontre.

Nouvelle « promotion », Gilles est désormais muté « coordonnateur de la propreté » et s’occupe de superviser le travail des femmes de ménages. « J’ai de très bonnes relations avec elles, mais ce n’est pas mon métier », soupire-t-il, manifestement épuisé. « Ça fait quatre ans. Ma femme n’en peut plus. Ça me mine la vie et celle de mes proches », insiste-t-il.

Pour Sylvain*, aucun « dossier » n’a été établi. « Je suis placardisé depuis trois ans », raconte cet homme de quarante ans qui, avant d’être méthodiquement « cassé », était directeur des finances de la Ville. Poste sur lequel il avait d’ailleurs été recruté par Marie-Louise Fort lors de son premier mandat. « À l’époque, je dirigeais une association. Elle m’a dit qu’elle savait qu’on n’était pas du même bord politique, mais qu’elle pensait qu’on pouvait travailler ensemble », rapporte-t-il.

Pour son second mandat, la maire a manifestement changé d’avis. Pour avoir ouvertement contesté sa décision de brutalement fermer la MJC de la Ville (la maire fera changer les serrures dans la nuit pour récupérer le local, provoquant la stupéfaction des agents), Sylvain est perçu comme un ennemi de l’intérieur.

« Mais je ne suis pas une garce ! »

Avec la mutualisation – la fusion des services entre la Ville et l’agglomération –, il passe d’abord de directeur à directeur adjoint. Sauf que le directeur, en dépression, ne prendra jamais ses fonctions et que Sylvain assume tout seul la charge de travail. « J’ai fait un gros burn out en mars 2016, car j’avais évidemment beaucoup trop de travail à assumer tout seul », explique-t-il.

Fragilisé, il commence à douter de lui-même. « Je suis allé voir le DGS pour lui dire que ma charge de travail était trop importante. Il m’a répondu que c’était moi qui n’étais pas à la hauteur », se souvient-il. Au bout d’un moment, la Ville lui propose de le rétrograder comme chargé de mission, soit dans son propre service, soit d’être dans un autre domaine. « J’ai quand même un peu d’amour-propre, j’ai donc préféré prendre un autre poste de chargé de mission, ailleurs, même si j’avais compris que c’était un placard », assure-t-il.

Nouvelle humiliation : après avoir mis en doute ses capacités professionnelles, la Ville lui demande de former son successeur pendant six mois, ce qui est « psychologiquement difficile », admet-il.

Pourquoi n’a-t-il pas protesté ? « Je suis un bon petit soldat », assure celui qui décrit par ailleurs un « fonctionnement par la terreur » à la mairie et dans l’agglomération.

Isolé dans un local situé dans la ZUP, Sylvain n’a que très peu de travail à faire et sur un secteur qu’il connaît mal. Il demande à garder un bureau dans l’agglomération pour pouvoir continuer à échanger avec ses collègues. « Ils m’ont changé cinq fois de bureau en deux ans. J’ai même eu un poste – pendant quinze jours – dans un couloir, sans Internet », raconte-t-il.

Sylvain a récemment candidaté à un nouveau poste, plus en adéquation avec son profil. La hiérarchie lui dit que « la marche est trop haute » pour lui et que sa mobilité n’est pas pour demain. « J’ai fait une crise d’angoisse après cette entrevue avec une forte douleur au thorax. J’ai été admis aux urgences dans la nuit du 29 au 30 janvier », nous détaille-t-il. Il est depuis en arrêt maladie.

Dès le premier mandat de Marie-Louise Fort, Églantine* se souvient des méthodes peu orthodoxes de la maire pour lui faire quitter son poste de directrice à l’office du tourisme. « Ils m’ont virée parce que la maire voulait installer son gendre à ma place, assure-t-elle. Ils ont fait pression sur les agents de l’office pour qu’ils témoignent contre moi. Aucun n’a accepté », poursuit-elle.

Elle quitte finalement la mairie pour aller travailler au conseil général, et y revient en 2009 en tant que « responsable des affaires foncières », alors que la mairie est dirigée par le maire DVG Daniel Paris. Dès le retour à l’hôtel de ville de Marie-Louise Fort, en 2014, on lui fait à nouveau comprendre qu’on souhaite qu’elle quitte ses fonctions. « Ils ont voulu me mettre “secrétaire à la voirie”. J’ai pris un avocat et les choses se sont un peu calmées », rapporte Églantine.

Fin janvier, elle a pourtant « subi » un entretien des plus dérangeants avec un « consultant » censé faire un audit dans son pôle. De professionnelle, la conversation avec ce « consultant » mandaté par la mairie et rémunéré, selon nos informations, 27 000 euros, dérape gravement.

Selon les éléments matériels à notre disposition, après avoir évoqué avec elle ses goûts cinématographiques, Églantine est en effet sommée de s’expliquer sur son rapport aux hommes. « Je le soupçonne chez vous, je pense que vous avez plaisir à amener les gens avec qui vous avez décidé de jouer à la pavane, qui constitue tout ce qu’un homme fait autour d’une femme. C’est de la malice, de l’espièglerie. Le regard, la posture », s’égare celui qui rencontre cette fonctionnaire d’une soixantaine d’années pour la première fois.

« Les femmes influencent la décision des hommes. Vous savez nous approcher. Vous connaissez tous nos défauts. On est prévisibles », disserte-t-il en évoquant des exemples dans l’Histoire de « garces absolues comme il y a des salauds absolus ». « Mais je ne suis pas une garce ! », se trouve contrainte de répondre Églantine. « C’était très gênant. Je me suis sentie salie. L’entretien s’est fait sur un ton mielleux, frisant la drague par moment », raconte cette cadre que nous avons rencontrée à Sens, comme les autres agents.

Marie-Louise Fort. © Auxerre TV
Marie-Louise Fort. © Auxerre TV

Ces cas, pour extrêmes qu’ils soient, sont loin d’être isolés, comme le montre le rapport sur les risques psychosociaux. Marie-Louise Fort, dont plusieurs agents et élus nous ont raconté les coups de sang homériques et les « humiliations publiques », le sait pertinemment.

Quand on lui parle du harcèlement moral dont nous ont fait état plusieurs agents, elle rétorque que le « harcèlement, c’est un mot très fort que je n’emploie jamais ». Pour elle, le rapport sur les risques psychosociaux relevait que 77 % des agents étaient satisfaits de travailler pour la collectivité. Un chiffre abondamment relayé par la mairie, mais qui ne dit rien du climat délétère dans son administration. « Quand ça va vraiment très mal, il y a des grèves », avance l’élue LR, qui souligne que la Ville a augmenté « les plus bas salaires » et a revalorisé les Ticket-Restaurant. « Qu’il y ait des cas particuliers… On serait les seuls à ne pas en avoir ! », s’agace-t-elle.

Quand on presse la maire de nous répondre sur certaines situations évoquées dans cet article, Marie-Louise Fort finit par invoquer, devant notre insistance, son « droit de retrait » (sic). Un droit qui autorise en théorie un salarié à quitter son poste face à un danger grave et imminent…

Pourquoi ces affaires, d’une rare gravité, ne sont-elles jamais sorties dans la presse locale ? Le rédacteur en chef de L’Indépendant de l’Yonne, Alain Chaboteau, qui a publié ce vendredi une enquête sur le cas d’Olivier*  a sa petite idée. Pour s’être montré un peu trop impertinent avec l’édile, son journal s’est vu en 2015 brutalement retirer tous les budgets publicitaires de la Ville et de l’agglomération.

Le journal n’est alors non seulement plus convié aux points presse de la mairie, mais le journaliste se fait même exclure manu militari lorsqu’il tente de s’y rendre. « Ils ont voulu tuer le journal », raconte Alain Chaboteau, qui constate que les responsables de la mairie refusent de lui parler en public. À l’époque, Marie-Louise Fort avait assumé la coupe du budget publicitaire à L’Indépendant par une formule sans ambiguïté : « Nous avons un budget contraintjustifiait la députée-maire à France TVEt je ne vais pas m’autoflageller. La presse locale, ce qu’on lui demande, c’est aussi d’être un peu partenaire. » 

Car Marie-Louise Fort n’aime pas trop la contradiction, ni les lourdeurs du dialogue social. Le 5 novembre dernier, lors d’un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail dont Mediapart s’est procuré le procès-verbal, l’élue s’irrite de l’inutilité de ce rendez-vous légal, arguant qu’il n’y a pas grand-chose à discuter. « Le dialogue social n’est pas une obligation à ma connaissance, nous pourrions le supprimer », lance-t-elle. Une preuve de plus de sa conception bien particulière des ressources « humaines ». 

Tous les agents cités ont été rencontrés à Sens. La maire Marie-Louise Fort a été interrogée par téléphone.
Tous les agents rencontrés ont requis l’anonymat (signalé par un astérisque) pour ne pas subir de préjudice notamment dans leurs recherches d’emplois. 
Alain Peretti nous a indiqué par SMS que concernant l’entretien avec Olivier* que nous citons, « une plainte pénale a été déposée ». « L’instruction est en cours et ne me permet pas de m’exprimer. » Quand nous lui avons détaillé le contenu de cet entretien en l’interrogeant sur la signification de certaines de ses affirmations, il n’a plus donné suite. 
Charles-Hervé Moreau, premier adjoint chargé des relations humaines, nous a répondu par SMS que « des mesures conservatoires » avaient été prises « suite à des signalements de harcèlement présumé de jeunes filles » et que « la collectivité a diligenté une enquête administrative. Dans l’attente de ses résultats, je me refuse à tout commentaire ». 
Lorsque nous lui avons indiqué qu’il était désigné comme ayant commandé une enquête à charge pour « détruire » Olivier*, il ne nous a plus répondu. Pas plus qu’il n’a répondu à nos questions sur les suites qu’il comptait donner au rapport sur les risques psychosociaux dans la Ville et l’agglomération.
Le directeur général des services Thierry Cot, contacté à plusieurs reprises sur son téléphone portable, ne nous a jamais répondu.

Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez vous connecter au site frenchleaks.fr.

L’Isle sur Serein Vœux 2019

Sur un air de déclin

Un bien bel article de la presse locale sur la cérémonie des vœux 2019 quoi relate très exactement le discours du maire Alain Chaplot.

Un discours essentiellement axé sur l’année passée, en ne relatant que de l’actif. quelques travaux de voirie, la restauration du retable de l’église Saint Martin, le transfert du terrain de tennis. Les plus anciens conseillers se souviendront que ce terrain de tennis avait déjà fait l’objet de débats en 1987, à l’époque ou la municipalité avait contracté un bail emphytéotique avec les anciens propriétaires du château.

Pas un mot sur le dépeuplement de la commune en baisse de 1,9% selon le dernier recensement

Pas un mot, non plus, sur tous les bâtiments municipaux vides, à commencer par la « Grange Mosele », l’ancienne école primaire, l’ancien cabinet dentaire laissé à l’abandon depuis le transfert du cabinet. Pour ce dernier un projet de démolition semblerai une solution envisagée par le conseil. Seul bémol, le prix de la démolition avoisinerait 45 à 50 000€.

Un déclin qui touche également le conseil municipal lui-même à en croire l’absentéisme de ce dernier.

8/15 aux vœux 2019
7/15 au CM du 13/12 2019

Et pour 2019…

Les quelques projets d’aménagements 2019 par la voie du maire

Cette soirée de vœux se terminera par un discours plein d’espoir de André VILLIERS, député de la 2ème circonscription de L’Yonne, avant de clôturer sur le verre de l’amitié.

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