Etudiants robots, clip d’avertissement… Le Japon lutte à son tour contre le coronavirus

Paris Match ||Mis à jour le
La Rédaction, avec AFP
 

 

 

Avec près de 100 morts, le Japon est frappé à son tour par le nouveau coronavirus. Si l’Etat d’urgence a été proclamé mardi dans sept préfectures dont celles de Tokyo, les autorités comptent surtout sur le respect des consignes par sa population. 

Le Japon a fini par déclarer mardi l’état d’urgence face à la pandémie de coronavirus après une récente accélération du nombre de cas dans le pays, un dispositif qui n’impose toutefois pas des mesures de confinement aussi strictes qu’ailleurs. Jusqu’ici le Japon ressemblait presque à un îlot de normalité au milieu d’un océan de confinement, mis en place à travers le monde pour contenir la propagation fulgurante du Covid-19, apparu fin décembre en Chine.

 

Vidéo : les étudiants ont trouvé une astuce pour les remises de diplôme

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La majorité des cérémonies de fin d’année ou de remise de diplômes ont été annulés au Japon à cause du Coronavirus mais dans cette université, ils ont trouvé une astuce pour faire la cérémonie de remise de diplôme

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Mais depuis deux semaines l’archipel connaît une accélération de la pandémie, avec un total de 99 morts, faisant craindre une prochaine saturation des hôpitaux. Le Premier ministre Shinzo Abe a déclaré mardi l’état d’urgence jusqu’au 6 mai dans sept préfectures: Tokyo et ses régions limitrophes (Kanagawa, Saitama et Chiba), Osaka et Hyogo (ouest) et Fukuoka (sud-ouest).

Au total, plus de 50 millions de personnes sont concernées, soit 40% de la population du pays. « Face à une situation qui peut gravement affecter la vie de chacun et l’économie, j’ai décidé de déclarer l’état d’urgence », a annoncé mardi M. Abe, confirmant son intention exprimée la veille.

« Nous lèverons cette mesure dès que nous serons certains qu’elle n’est plus nécessaire », a-t-il ajouté.

M. Abe a rappelé que ce dispositif n’entraînerait « pas de confinement comme observé à l’étranger » et que l’objectif était de « maîtriser la propagation du virus tout en maintenant les services socio-économiques essentiels, comme les transports en commun ».

Car l’état d’urgence japonais ne permet pas d’imposer un confinement comme dans d’autres pays, ni de sanctionner les récalcitrants. Il offre principalement aux gouverneurs régionaux la possibilité d’insister auprès des habitants pour qu’ils restent chez eux, ainsi que de demander la fermeture temporaire de commerces non essentiels.

Les autorités comptent donc sur le civisme des citoyens, d’ailleurs très majoritairement favorables à l’état d’urgence, selon un sondage de la chaîne privée TBS publié lundi. « Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement a attendu aussi longtemps » pour prendre cette mesure, a témoigné Mitsuo Oshiyama, une habitante de Tokyo de 76 ans interrogée par l’AFP.

« Tout va dépendre de vos actions », a lancé mardi M. Abe à l’adresse de ses concitoyens. « Selon les experts, si nous faisons tous des efforts pour réduire nos contacts de 70% à 80%, le nombre d’infections se réduira au bout de deux semaines », a-t-il affirmé.

« Cela pourra causer des désagréments dans la vie quotidienne, mais j’appelle chacun à coopérer parce que des vies sont en jeu », a renchéri la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, qui avait déjà appelé ses administrés à restreindre leurs déplacements depuis fin mars.

Vidéo : le clip pour alerter des risques de la propagation du coronavirus

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Vidéo de prévention du gouvernement japonais contre la propagation du

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Avec l’état d’urgence les autorités pourront aussi réquisitionner des terrains ou bâtiments pour installer des structures médicales, ou encore fermer des établissements scolaires qui ne le seraient pas encore.

Un premier cas dans le monde du sumo

Le monde fermé du sumo a confirmé vendredi un premier cas de coronavirus en son sein, un coup dur pour ce sport ancestral dont un tournoi a déjà dû se faire à huis clos et d’autres ont été reportés.

Un lutteur de rang inférieur, fiévreux la semaine dernière, a subi un test qui s’est révélé positif, a précisé à l’AFP la fédération japonaise de sumo en refusant de préciser l’identité de l’homme ni l’écurie à laquelle il appartient.

Aucun autre lutteur ni responsable ne présente de symptômes, a ajouté la fédération, en indiquant que les personnes appartenant à la confrérie du lutteur infecté resteraient chez elles ou à l’écurie et suivraient les conseils des personnels de santé.

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