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Fukushima: La marine va évaluer

La marine va évaluer l’impact des eaux radioactives de Fukushima sur ses opérations

12.05.2020 à 14h35
Construction de nouveaux réservoirs de stockage d'eau près du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Fukushima, le lundi 18 novembre 2019. (Photo fournie par l'Association de recherche de la sécurité nucléaire du Japon. Revente et archivage interdits)
zoom in/outConstruction de nouveaux réservoirs de stockage d’eau près du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Fukushima, le lundi 18 novembre 2019. (Photo fournie par l’Association de recherche de la sécurité nucléaire du Japon. Revente et archivage interdits)
 

SEOUL, 12 mai (Yonhap) — La marine projette d’analyser l’impact des eaux contaminées par la radioactivité sur ses opérations, ont fait savoir ce mardi des officiels, dans un contexte de craintes sur le rejet prévu d’eaux radioactives de la centrale nucléaire de Fukushima dans l’océan.

Le Japon se prépare à rejeter dans la mer des eaux contaminées de la centrale nucléaire qui a été dévastée par un séisme et un tsunami en 2011. Plus de 1,1 million de tonnes d’eaux contaminées sont stockées provisoirement dans la centrale de Fukushima.

Selon une notice publiée sur un site Internet du gouvernement, la marine projette de commander une étude sur les impacts potentiels des eaux radioactives sur les zones de ses opérations maritimes et sur les moyens de mener de manière stable ses missions.

«Nous avons vu une possibilité croissante de rejet d’eaux contaminées dans nos zones opérationnelles et nous avons besoin d’évaluer l’impact sur la santé de nos marins et le matériel militaire, entre autres», a dit un officiel de la marine.

C’est la première fois que l’armée navale prend des mesures pour examiner le cas de Fukushima, bien qu’elle n’ait pas mentionné spécifiquement le Japon dans son plan de commande de la recherche.

«L’étude prévue est destinée à élaborer des directives détaillées et manuels de réponse de manière globale», a fait savoir l’officiel.

rainmaker0220@yna.co.kr

(FIN)

Japon, risque d’un séisme de magnitude 9

 
 
 
 
 
 
 

Un tsunami jusqu’à 30 m pourrait frapper Hokkaido dans le nord du Japon et Iwate dans le nord-est si un tremblement de terre de magnitude 9 se produisait au large des côtes du Pacifique, a averti un panel gouvernemental, sur la base du pire des scénarios, ajoutant qu’un méga-tremblement de terre centré autour de la fosse de subduction japonaise et de celle des Kouriles pourrait être «imminent».

Le panel professionnel du Cabinet Office a montré les estimations, qui sont intervenues après avoir évalué les distributions d’intensité sismique et les hauteurs de tsunami, dans le cas où un tremblement se produirait dans une zone, y compris la partie nord de la fosse de subduction japonaise et celle des Kouriles. La zone est située près de la zone de concentration du tremblement de terre et du tsunami de mars 2011. L’événement a ravagé le nord-est du Japon et tué 15 000 personnes.

Le panel du Cabinet Office a déclaré qu’il était difficile de calculer la probabilité qu’un tel tremblement de terre puisse se produire, mais il a souligné le fait que des tsunamis massifs se sont produits dans la région tous les 300 à 400 ans, le dernier ayant été observé au 17ème siècle. « Un tremblement de terre massif de cette classe (montré dans la simulation) serait difficile à gérer en développant une infrastructure dure (comme des digues côtières). Pour sauver des vies, la politique de base serait une évacuation », a déclaré le sismologue Keji Satake, le chef du panel et un professeur à l’Université de Tokyo, a déclaré .

Un tsunami jusqu’à 30 m (98 pieds) pourrait frapper Hokkaido dans le nord du Japon et Iwate dans le nord-est si un tremblement de terre M9 se produisait au large des côtes du Pacifique, a averti un panel gouvernemental le mardi 21 avril 2020, sur la base du pire des scénarios, ajoutant qu’un méga-tremblement de terre centré autour de la tranchée japonaise et de la tranchée Kuril pourrait être «imminent».

Le panel professionnel du Cabinet Office a montré les estimations, qui sont intervenues après avoir évalué les distributions d’intensité sismique et les hauteurs de tsunami, dans le cas où un tremblement se produirait dans une zone, y compris la partie nord de la fosse de subduction japonaise et celle des Kourilesl. La zone est située près de la zone de concentration du tremblement de terre et du tsunami de mars 2011. L’événement a ravagé le nord-est du Japon et tué 15 000 personnes.

Le panel du Cabinet Office a déclaré qu’il était difficile de calculer la probabilité qu’un tel tremblement de terre puisse se produire, mais il a souligné le fait que des tsunamis massifs se sont produits dans la région tous les 300 à 400 ans, le dernier ayant été observé au 17ème siècle.

« Un tremblement de terre massif de cette classe (montré dans la simulation) serait difficile à gérer en développant une infrastructure dure (comme des digues côtières). Pour sauver des vies, la politique de base serait une évacuation », a déclaré le sismologue Keji Satake, le chef du panel et un professeur à l’Université de Tokyo, a déclaré .

La simulation précédente du panel basée sur l’étude des gisements de tsunamis au cours des 6000 dernières années a couvert les dommages à sept préfectures, qui sont Hokkaido, Aomori, Iwate, Miyagi, Fukushima, Ibaraki et Chiba.

Le plus grand tsunami, atteignant 29,7 m, devrait frapper Miyako dans la préfecture d’Iwate, puis Erimo à Hokkaido.

Les zones autour de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi de Tokyo Electric Power Company Holdings Inc., qui a été paralysée par la calamité de 2011, devraient également être touchées, tandis qu’un tsunami d’environ 5 à 20 m pourrait frapper la côte de Miyagi et Fukushima

Des parties d’Aomori faisant face à la mer du Japon peuvent également être affectées, ainsi que la baie de Mutsu, le bureau du gouvernement préfectoral et la mairie d’Aomori devraient être submergés sous plus de 1 m d’eau.

Le Cabinet Office a lancé un groupe pour calculer les impacts de la catastrophe prévue sur les personnes, les bâtiments et l’économie, ainsi que les contre-mesures possibles. Les conclusions seront publiées fin mars 2021.

Japon: Un séisme de 9,0 «imminent»

INTERNATIONAL
 

Le nord du Japon pourrait être secoué par un puissant séisme de magnitude 9,0 capable de provoquer un tsunami dévastateur avec des vagues culminant à 30 mètres, soit presque aussi hautes que celles qui ont frappé la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi en 2011, relate le Japan times.

Les préfectures japonaises d’Hokkaido et Iwate, situées dans la partie nord du pays, sont menacées par un tremblement de terre de magnitude 9,0 qui, selon le pire scénario, est «imminent», écrit le Japan times.

 

Ces pronostics ont été présentés mardi 28 avril lors d’une réunion gouvernementale. Les experts pensent que l’épicentre du futur séisme se trouvera dans la zone où se rencontrent les fosses du Japon et des Kouriles.

Ils ajoutent que le séisme pourrait provoquer un tsunami avec des vagues de 30 mètres de haut. L’analyse des sédiments montre qu’au cours des 6.000 dernières années, des vagues géantes ont déjà inondé à plusieurs reprises les territoires côtiers de sept préfectures du pays.

Un Fukushima bis?

Compte tenu du fait que le 11 mars 2011 le tremblement de terre de magnitude 9,0, qui s’est accompagné d’un tsunami avec des vagues atteignant 30 mètres, a fait plus de 18.500 morts et disparus, un tsunami comparable aurait de nouveau des conséquences terribles sur le pays.

 
«Un tremblement de terre de cette catégorie serait difficile à gérer en développant une infrastructure lourde [les digues côtières, ndlr]. Pour sauver des vies, la politique de base serait l’évacuation», explique Kenji Satake, sismologue de l’Université de Tokyo.

Le 11 mars 2011, un gigantesque tsunami a frappé la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, rompant son alimentation électrique de secours et son système de refroidissement après quoi la fonte du combustible dans trois réacteurs a entraîné la contamination de vastes territoires aux alentours du site. Quelque 470.000 personnes ont été évacuées de leur domicile au cours des premiers jours. La centrale a été définitivement fermée fin 2013, mais la décontamination se poursuit toujours aujourd’hui.

Le Japon sera en pénurie

Le Japon sera en pénurie de lits en cas de pic de l’épidémie de COVID-19

Japon Tokyo Covid-19
 

Dernière modification le

D’après une nouvelle étude révélée par le quotidien Kyodo News, la plupart des préfectures du Japon vont manquer de lits. La situation de l’épidémie de coronavirus ne fait que s’aggraver, et ce dans les 47 préfectures. On apprend aujourd’hui que la plupart d’entre elles sont susceptibles de faire face à une pénurie de lits, dans leur système de soins intensifs.

Des statistiques catastrophiques

Cette étude souligne la vulnérabilité du système médical du pays face à la recrudescence de la menace virale. En effet, 21 préfectures compteraient plus du double de patients gravement malades atteints par le COVID-19 par rapport au nombre de lits disponibles dans les unités de soins intensifs. Pour éviter un effondrement du système médical, de nombreux spécialistes ont exhorté le gouvernement à augmenter le nombre de professionnels de la santé pour traiter les patients COVID-19.

Pour le moment, le gouvernement estime qu’une personne infectée contamine environ deux personnes. Cependant, beaucoup estiment que la réalité est plus grave encore. Malgré tout, ce scénario, fortement envisageable, pourrait engendrer une véritable pénurie de lits dans le système médical japonais. Conformément à l’étude, Tokyo compterait 903 patients atteints de COVID-19 grave contre 848 lits de soins intensifs disponibles. A Osaka, 666 de ces patients seraient pris en charge pour 513 lits et à Fukuoka, 388 pour 327 lits.

Ambulance

Toutes les préfectures concernées, ou presque

À l’exception d’Okayama et d’Okinawa, les 47 préfectures du pays compteraient toutes moins de lits que le nombre de personnes sévèrement malades. Dans 21 préfectures, dont Hokkaido, Niigata, Saitama et Hiroshima, le nombre de ces patients serait plus de deux fois supérieur au nombre de lits disponibles dans les unités de soins intensifs. Et malheureusement, la pénurie pourrait également toucher le matériel médical, qui est pourtant nécessaire dans de telles opérations.

Au Japon, le nombre de nouvelles contaminations journalières a augmenté depuis que le gouvernement a étendu sa déclaration d’état d’urgence à toutes les parties du pays le 16 avril dernier. Fin février, le gouvernement a indiqué avoir réservé plus de 5 000 lits dans les hôpitaux du pays pour prendre en charge les patients atteints de COVID-19. Mais ces quelque 5 000 lits ne suffiront pas pour faire face à la hausse attendue du nombre de patients, selon les estimations du ministère de la Santé. Dans la ville de Tokyo, avec une population de 14 millions d’habitants, on estime que 45 400 patients par jour se rendront dans les hôpitaux pour y être soignés au pic de l’épidémie. Sur ce total, 20 500 devront être hospitalisés et 700 présenteront des symptômes graves de COVID-19. Ce pic devrait varier d’une région à l’autre. De plus, certaines régions pourraient échapper à une épidémie généralisée, précise le ministère de la Santé.

Tokyo

Coronavirus au Japon: bilan

Les virus, ennemis mortels de l’humanité

Coronavirus au Japon : le dernier bilan

Dossiers Santé Catastrophe
Jusqu’au mercredi 22 avril, 11 496 cas de coronavirus étaient recensés dans 46 préfectures au Japon. Depuis l’apparition du Covid-19 sur l’Archipel le 16 janvier, 277 personnes sont décédées.
 

Nombre de contaminations jusqu’au 22 avril

( ) : augmentation par rapport à la veille

Total des personnes infectées 11 496 (+377)
Décès 277 (+17)
Guérisons 1 356* (+117)

Tableau établi par Nippon.com selon les données du ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales. * Chiffres du 21 avril
Note : ce tableau ne comprend pas les données sur les passagers et membres d’équipage du paquebot Diamond Princess. Contaminations : 712. Décès : 13. Guérisons : 645

Voir l’évolution quotidienne de l’épidémie du coronavirus au Japon

La situation à Tokyo

Nombre cumulé de personnes contaminées au coronavirus par préfecture (au 21 avril à 11 h heure locale)

Préfecture 3 mars 17 mars 24 mars 31 mars 7 avril  15 avril 21 avril
Tokyo 37 90 154 443 1 195 2 446 3 184
Osaka 6 108 134 216 428 894 1 295
Kanagawa 24 55 77 128 280 582 799
Chiba 13 31 47 158 291 507 704
Saitama 4 29 52 85 212 452 676
Hyôgo 1 82 113 137 225 423 524
Fukuoka 3 3 6 29 199 409 522
Hokkaidô 76 152 162 176 198 296 451
Aichi 32 123 145 170 239 346 399
Kyoto 2 17 25 56 145 210 259
Ishikawa 4 7 8 11 55 131 181
Ibaraki 5 20 71 116 143
Gifu 2 2 8 22 59 127 139
Hiroshima 1 3 6 19 109 137
Gunma 5 11 18 29 96 124
Okinawa 3 3 4 9 34 86 121
Toyama 1 12 55 114
Fukui 1 15 65 100 113
Miyagi 1 1 1 6 32 64 84
Shiga 1 5 6 24 52 72
Kôchi 3 12 12 15 38 62 69
Fukushima 2 2 2 24 39 64
Nara 1 8 9 11 24 47 64
Yamagata 19 49 64
Niigata 2 16 27 31 37 46 56
Ôita 1 22 28 33 45 55
Nagano 1 4 4 8 14 37 52
Shizuoka 1 3 3 8 24 47 52
Tochigi 1 2 4 12 20 38 49
Yamanashi 2 2 5 19 37 49
Wakayama 11 15 17 18 32 40 46
Ehime 2 3 4 22 40 46
Kumamoto 5 6 7 14 21 32 41
Mie 1 8 9 11 13 19 39
Yamaguchi 3 4 6 13 28 31
Kagawa 1 1 2 20 28
Aomori 2 8 11 22 22
Aomori 2 8 11 22 22
Okayama 1 3 12 16 19
Nagasaki 1 2 12 14 18
Miyazaki 1 3 3 12 17 17
Saga 1 1 5 9 15 17
Akita 2 2 5 11 16 16
Shimane 13 16
Kagoshima 1 3 4 10
Tokushima 1 1 3 3 4
Tottori 1 3

Tableau établi par Nippon.com selon les données de la NHK.

(Photo de titre : le coronavirus isolé, vu au microscope électronique. Photo avec l’aimable autorisation de l’Institut national de recherche des maladies infectieuses au Japon)

Coronavirus : au Japon,

Coronavirus : au Japon, les considérations politiques ont retardé la réponse sanitaire

 

Le gouvernement de Shinzo Abe est accusé d’avoir minimisé l’ampleur de l’épidémie en raison des Jeux olympiques, avant de se résigner à les reporter.

Par et Publié le 16 avril 2020 à 18h57, mis à jour hier à 10h47

Le premier ministre japonais Shinzo Abe lors d’une conférence de presse à Tokyo, le 17 avril.
Le premier ministre japonais Shinzo Abe lors d’une conférence de presse à Tokyo, le 17 avril. KIYOSHI OTA / AP

Longtemps, le Japon a fait figure d’exception : l’Archipel semblait relativement épargné par la propagation du coronavirus. Tout porte à croire que cette perception était faussement rassurante. Les cas sont désormais en progression alarmante, en particulier à Tokyo, Osaka et Kobé. Au 18 avril, le bilan était de plus de 10 000 personnes contaminées – hors les 712 du paquebot Diamond-Princess – et de 221 décès.

L’annonce, jeudi 16 avril, par le premier ministre Shinzo Abe de la mise en place de l’état d’urgence à l’échelle nationale – après l’avoir fait, neuf jours plus tôt, pour seulement sept des 47 départements du pays – est perçue par beaucoup de Japonais comme l’admission tacite, de la part du gouvernement, d’une certaine complaisance. Celle-ci s’est traduite, au cours des dernières semaines, par une dérobade des autorités à leur responsabilité de prendre la mesure de l’étendue de la contagion avant qu’elle n’empire.

Inertie bureaucratique

Neuf ans après l’accident nucléaire de Fukushima à la suite du tsunami du 11 mars 2011, le Japon est confronté au même triste constat : la responsabilité humaine dans deux catastrophes de nature différente. Aux responsabilités des gestionnaires de la centrale qui, pour des raisons de coût, n’avaient pas jugé nécessaire de protéger davantage les réacteurs d’une déferlante aussi forte, se sont ajoutées les contre-vérités du « village nucléaire », réunissant industriels, universitaires, élus et fonctionnaires défenseurs de l’atome. Les responsabilités ont été mises en lumière par la commission d’enquête mandatée par le Parlement sur l’accident. Un scénario analogue se produit avec le coronavirus, estime le docteur Kiyoshi Kurokawa, qui présida cette commission. Une nouvelle fois, fait-il valoir, l’inertie bureaucratique face à une situation d’urgence pèse sur la gestion de la crise.

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Ces pesanteurs ont effectivement joué dans la gestion chaotique de l’épidémie à bord du paquebot de croisière Diamond-Princess, en quarantaine dans le port de Yokohama. Mais la lenteur de la réaction des autorités à l’épidémie à travers l’Archipel est avant tout politique. Le souci de préserver des intérêts économiques, de ne pas affecter la production, conjugué à des calculs politiciens, a différé les décisions.

« Les JO passaient avant la santé des habitants de Tokyo »

Pour ne pas compromettre sa diplomatie de rapprochement avec la Chine et compenser partiellement la contraction de la demande interne, M. Abe a laissé venir au Japon des dizaines de milliers de touristes chinois jusqu’à la fin du Nouvel An lunaire, début février. Plus grave, pendant près de trois mois après l’apparition du virus chez ses voisins asiatiques, il a entretenu l’illusion de la tenue des Jeux olympiques à Tokyo en juillet, donnant ainsi à la population le sentiment que la situation était sous contrôle. Ce qui explique l’atmosphère insouciante des citadins au cours du mois de mars, alors que partout ailleurs dans le monde, la situation s’aggravait. En s’obstinant à maintenir les JO, le gouvernement a de facto minimisé le risque sanitaire.

A Tokyo, le 17 avril.
A Tokyo, le 17 avril. KYODO NEWS / AP

 

La coïncidence, à vingt-quatre heures près, entre l’annonce le 24 mars du report des JO et les mises en garde soudaines par la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, et par le premier ministre lui-même, contre une probable explosion des contaminations par le coronavirus, est d’autant plus troublante qu’elle semble loin d’être fortuite. Cette cécité suscite des questions au Parlement et des commentaires acerbes dans les médias.

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« Afin de donner l’impression que la situation était sous contrôle, le gouvernement a fait en sorte de minimiser le nombre des personnes contaminées », écrit sur Twitter l’ancien premier ministre démocrate (opposition) Yukio Hatoyama. « Les JO passaient avant la santé des habitants de Tokyo », assène-t-il. Une accusation d’autant plus embarrassante pour le premier ministre Abe qu’en 2013, il avait déjà étouffé la vérité pour obtenir les JO en proclamant que la catastrophe nucléaire à Fukushima était « sous contrôle ». Ce qui n’était pas le cas – et ne l’est toujours pas.

Dépistage parcimonieux

Un autre facteur a contribué à la sous-évaluation de la gravité de la situation : un dépistage parcimonieux qui s’est traduit par une vision parcellaire de l’étendue de l’épidémie. Contrairement à son voisin sud-coréen, le Japon n’a pas procédé à un dépistage systématique à partir des foyers d’épidémie identifiés. La raison invoquée par le ministère de la santé pour expliquer le faible nombre de tests tiendrait à leur nature : étant donné qu’il n’existe pas de traitement du coronavirus, les tests ne sont pas considérés comme une « procédure médicale » mais comme un élément d’une« enquête épidémiologique ».

Il est difficile de ne pas mettre en relation ces faits et la propagation de l’épidémie. Et aujourd’hui, les réseaux sociaux se font l’écho de l’alarme du personnel soignant, qui craint un débordement du système hospitalier notamment à Tokyo, l’une des plus grandes conurbations du monde : la capitale et les départements limitrophes comptent 37 millions d’habitants.

Abe s’accroche à sa bouée : des JO à l’été 2021

La longévité politique de M. Abe – sept ans au pouvoir – s’explique par l’absence de rivaux au sein de la majorité et d’une opposition crédible. Sa cote de popularité est moyenne et 76 % des Japonais critiquent sa lenteur à réagir à la propagation du virus.La crise sanitaire qui se profile risque de porter un coup fatal aux ambitions de Shinzo Abe. Les Jeux olympiques devaient être la consécration de son mandat, en le mettant en position de concrétiser son ambition « historique » de réviser la Constitution pacifiste de 1947. L’épidémie bouleverse la donne. Mais M. Abe s’accroche à sa bouée : il a fixé les JO à l’été 2021 – dans l’espoir que, son mandat s’achevant en septembre 2021, il pourra, si les Jeux ont bien eu lieu, s’auréoler de ce succès pour briguer un quatrième mandat.

Japon : des « refuges temporaires »

Coronavirus au Japon : des « refuges temporaires » pour éviter les divorces

Après les pics de divorces survenus en Chine et en Russie dû au confinement, une entreprise japonaise a décidé de mettre à disposition des personnes mariées des « refuges temporaires ».

Un couple japonais à Tokyo au Japon (illustration)
Un couple japonais à Tokyo au Japon (illustration)Crédit : CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Marie Gingaultet AFP

 

Si les Japonais n’ont pas interdiction de sortir de chez eux, depuis l’instauration de l’état d’urgence dans plusieurs régions de l’archipel le gouvernement recommande tout de même de limiter au maximum les déplacements. Les écoles sont fermées et le télétravail est de mise, résultat : des tensions apparaissent au sein des couples.

Afin d’éviter la vague de divorce qui a déferlé sur la Chine et la Russie pendant et après le confinement, le Japon a mis en place une initiative insolite, permettant aux personnes mariées de prendre du recul sur leur couple, et de respirer seules le temps nécessaire. 

« Avant d’envisager le divorce, appelez-nous » : c’est le slogan d’une entreprise japonaise qui a adapté son message en ces temps de confinement face au Covid-19. Elle propose à des personnes mariées de s’offrir un répit dans l’un de ses appartements de location courte durée. Sur son site internet, la société Kasoku, concurrente locale d’Airbnb, a fait la promotion de ses logements meublés comme étant des « refuges temporaires ». Ils sont à la disposition de ceux qui veulent échapper un temps à leurs familles, que ce soit pour travailler plus tranquillement ou s’aérer l’esprit.

30 minutes de consultation offertes avec un avocat spécialiste des procédures de divorce

Lancée le 3 avril, cette campagne de communication aurait déjà séduit une vingtaine de clients, selon Kosuke Amano, un porte-parole de la société. « Parmi nos clients, nous avons une femme qui a préféré partir après une grosse dispute avec son mari, et une autre qui voulait du temps pour elle car elle est fatiguée de gérer les enfants toute la journée depuis que les écoles sont fermées pendant que son mari est en télétravail », a-t-il détaillé.

 

Kasoku propose un tarif d’entrée de 4.400 yens (37,50 euros) par nuit, avec l’option gratuite de 30 minutes de consultation avec un avocat spécialiste des procédures de divorce. Si l’entreprise a construit son offre sur un ton léger, elle a néanmoins attiré des personnes avec de graves difficultés, dont une femme victime de violences conjugales.

Kasoku dispose d’environ 500 logements dans l’ensemble du pays, principalement à Tokyo. Ceux-ci principalement vides actuellement à cause de l’effondrement du tourisme, même si la demande de bureaux à distance permet de compenser partiellement cet impact. La société a lancé sa campagne alors que le hashtag #corona-divorce était parmi les principales tendances sur Twitter au Japon.

Une émission-conseil pour gérer la crise en couple

Par ailleurs, la chaîne de télévision publique NHK lutte elle aussi contre les divorces. Elle livre désormais dans une émission matinale, des conseils pour éviter les conflits de couple durant cette période de confinement.

La société japonaise conserve une représentation très traditionnelle des rapports hommes-femmes. Ces dernières restent principalement vues comme responsables des tâches ménagères et de l’éducation des enfants, même si elles exercent une activité professionnelle. Sur 153 pays, le Japon était classé 121e dans l’indice 2020 des inégalités entre les sexes du Forum économique mondial.

Fukushima: un retour sous haute surveillance

Fukushima: un retour sous haute surveillance
Publié par Redbran le 14/04/2020 à 14:00
Source: CNRS INSU

© C. Asanuma-Brice
Quelque 160 000 personnes ont été évacuées suite à l’accident de la centrale de Fukushima Daiichi, après le tremblement de terre et le tsunami qui frappèrent le Japon le 11 mars 2011, il y a neuf ans. Mitate Lab., un programme de recherche international de 5 ans accueilli par l’université Nihon de Tokyo et auquel participent le CNRS et le CEA, vient d’être mis en place pour étudier la réouverture de la zone d’évacuation.

Le 26 mars, la flamme olympique aurait dû passer par la zone évacuée autourde Fukushima suite aux tremblement de terre et tsunami du 11 mars 2011 et à l’accident de la centrale nucléaire qui en a découlé. Ce n’est que partie remise, les Jeux ayant été reportés au plus tard à l’été 2021. Un symbole fort pour les premiers Jeux olympiques organisés au Japon depuis cette catastrophe. « Cette initiative illustre parfaitement notre projet, assure Cécile Asanuma-Brice, chercheuse en sociologie urbaine au CNRS et co-responsable du projet Mitate Lab (1). Car la question sous-jacente à notre travail est: comment administre-t-on un désastre dans la société industrielle actuelle qui rentabilise jusqu’au risque lui-même ?« 


Le projet Mitate Lab. a été créé au premier janvier 2020, afin d’étudier la réouverture de la zone d’évacuation qui entoure la centrale accidentée. Le gouvernement japonais a en effet levé dès 2017 l’ordre d’évacuation dans la plupart des 12 communes de la zone, appelant la population à revenir. Une vingtaine de scientifiques, principalement français et japonais, mais aussi américains, de divers domaines rassemblent donc « toute une série de compétences complémentaires pour comprendre ce qui se passe dans cette situation unique« , explique Olivier Evrard, l’autre co-responsable du programme, géochimiste au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (2).

Une coopération internationale

Car c’est la première fois dans le monde qu’une zone d’évacuation est rouverte après une telle catastrophe. Il s’agit donc d’analyser ce qui s’y passe sous les aspects les plus divers: physiques, chimiques, biologiques, humains (droit, sociologie, urbanisme, anthropologie, etc.). « Cet environnement doit être abordé dans toute sa complexité « , insiste la sociologue. « Croiser nos recherches sur les contaminants avec le travail de Cécile Asanuma-Brice et de son équipe sur les effets sociaux relatifs à la réouverture à l’habitat est intéressant pour comprendre ce que les gens reprennent comme pratiques et pourquoi. Cela permet également d’évaluer l’évolution des taux de contamination des endroits où le retour est promu et d’évaluer les solutions proposées« , confirme Olivier Evrard.


Olivier Evrard effectue des mesures dans le jardin d’une habitante d’Iitate après décontamination.
© C. Asanuma-Brice

« Mitate Lab. officialise des collaborations effectives depuis l’accident de Fukushima et nous permet de réunir sous le même toit toutes les équipes des divers domaines de la recherche qui travaillent sur le sujet en France et au Japon« , détaille Cécile Asanuma-Brice. C’est le rôle des international research projects, cet outil de coopération internationale destiné à consolider des collaborations déjà établies à travers des échanges scientifiques de courte ou moyenne durée pour des réunions de travail, des activités de recherche communes (y compris des recherches de terrain), l’encadrement d’étudiants ou l’organisation de séminaires entre des laboratoires du CNRS et des laboratoires d’au plus deux pays. Soutenu par l’Institut national des sciences de l’Univers du CNRS, cet international research project, accueilli par l’université de Nihon, réunit le CEA, le CNRS avec divers organismes de recherche japonais dont l’université de Fukushima, le NIES, et l’université préfectorale de Kyôto, pour une première période de 5 ans. « Au-delà des moyens financiers obtenus (3), Mitate Lab. nous permet de consolider notre réseau dans une réelle pluridisciplinarité et nous donne l’assise nécessaire pour postuler à d’autres financements français et japonais. »

Un sujet pluridisciplinaire

Installée au Japon depuis vingt ans, Cécile Asanuma-Brice a vécu personnellement la catastrophe de Fukushima. Au cours de ces dix dernières années, elle se rend tous les mois dans les différentes communes de la préfecture touchées par le désastre. Elle y a mené de nombreux entretiens, tant auprès des populations durant les différentes phases de leur refuge (logements provisoires, refuge, retour) que des institutions en charge de la gestion de la catastrophe. Son analyse se concentre sur les politiques d’habitat qui permettent le contrôle des mouvements de population dans ou hors de la zone touchée par le désastre. Une étude « qualitative » qui s’appuie sur une première évaluation quantitative (étude démographique de la population rentrante et sortante, nature de la relance économique, structure des services présents en activité, etc.). « C’est un travail à la pince à épiler« , plaisante la chercheuse qui effectue également un travail d’analyse de la presse au quotidien depuis 2011 et des publications scientifiques japonaises « auxquelles peu de scientifiques ont accès« , grâce à sa parfaite maîtrise de la langue japonaise.


Cécile Asanuma-Brice interroge une habitante du village d’Iitate, relogée dans une cité de logements provisoires en compagnie d’Olivier Evrard et de jeunes chercheurs.
© Kôji Itonaga

Ainsi, sur les 12 communes de la zone d’évacuation, seulement deux d’entre elles, excentrées par rapport aux retombées principales de contamination, enregistrent un retour de 80 % de leur population. La majorité des autres communes enregistrent moins de 30 % de retour. « Pour le moment, ceux qui rentrent sont principalement des personnes âgées pour qui il est impensable de recommencer à zéro dans un appartement de ville. Certains fermiers, dont le logement est inhabitable après tant d’années, ont des difficultés à revenir car on ne leur propose que des logements publics collectifs. Malgré les incitations financières, les familles avec enfants refusent de rentrer, car les infrastructures – écoles, hôpitaux – ne fonctionnent pas ou qu’au ralenti, et en raison du niveau de radioactivité encore élevé à certains endroits du territoire. », résume Cécile Asanuma-Brice.

De nombreuses questions

Olivier Evrard travaille, lui, principalement sur l’érosion des sols et les transferts de contaminants dans les cours d’eau, qui sont principalement déclenchés au Japon par les typhons et d’autres événements pluvieux intenses. Il s’appuie pour cela sur le suivi de substances radioactives, naturelles ou artificielles, mais aussi sur la mesure d’autres traceurs comme l’ADN des plantes ou la couleur des sols. « La région de Fukushima est montagneuse et forestière: elle est très exposée aux typhons et aux processus d’érosion, indique le scientifique. Or les zones habitées et cultivées ont été décontaminées, mais pas les forêts ni la montagne. Il y a donc des phénomènes de redistribution des dépôts de contamination initiaux, des montagnes vers les parties basses habitées, que nous voulons continuer à étudier. » Et le retour de la population complexifie la situation. « Les activités des populations qui sont revenues ont un impact sur le transfert de la radioactivité résiduelle: les sols décontaminés sont-ils toujours aussi fertiles, que vont planter les agriculteurs, quelles sont les pratiques à éviter et à privilégier pour limiter la diffusion des contaminants ?« .

Les réponses seront également utiles pour mieux gérer les conséquences d’éventuels accidents industriels, où les mêmes problématiques de redistribution de la contamination se retrouvent. En attendant, la crise du coronavirus retarde les recherches sur le terrain: « Pour les prélèvements du printemps, nous avons les relais sur place pour permettre de faire face à la crise sanitaire actuelle, mais nous rendre sur place à temps pour étudier les conséquences de la prochaine saison des typhons, c’est-à-dire en novembre, serait très important« , espère Olivier Evrard.

Notes:
(1) Mesure irradiation tolérance humaine via tolérance environnementale. En japonais, mitate signifie « construire par le regard ». Ce programme, accueilli par l’université Nihon de Tokyo, réunit le CNRS, le CEA, le NIES, l’université de Fukushima et l’université préfectorale de Kyôto.
(2) CNRS/CEA/Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.
(3) Le montant classique pour un international research project est de 15 000 euros par an sur 5 ans.

Le Japon lutte à son tour

Etudiants robots, clip d’avertissement… Le Japon lutte à son tour contre le coronavirus

Paris Match ||Mis à jour le
La Rédaction, avec AFP
 

 

 

Avec près de 100 morts, le Japon est frappé à son tour par le nouveau coronavirus. Si l’Etat d’urgence a été proclamé mardi dans sept préfectures dont celles de Tokyo, les autorités comptent surtout sur le respect des consignes par sa population. 

Le Japon a fini par déclarer mardi l’état d’urgence face à la pandémie de coronavirus après une récente accélération du nombre de cas dans le pays, un dispositif qui n’impose toutefois pas des mesures de confinement aussi strictes qu’ailleurs. Jusqu’ici le Japon ressemblait presque à un îlot de normalité au milieu d’un océan de confinement, mis en place à travers le monde pour contenir la propagation fulgurante du Covid-19, apparu fin décembre en Chine.

 

Vidéo : les étudiants ont trouvé une astuce pour les remises de diplôme

⛩ Ryo Saeba ⛩@Ryo_Saeba_3
 

La majorité des cérémonies de fin d’année ou de remise de diplômes ont été annulés au Japon à cause du Coronavirus mais dans cette université, ils ont trouvé une astuce pour faire la cérémonie de remise de diplôme

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Mais depuis deux semaines l’archipel connaît une accélération de la pandémie, avec un total de 99 morts, faisant craindre une prochaine saturation des hôpitaux. Le Premier ministre Shinzo Abe a déclaré mardi l’état d’urgence jusqu’au 6 mai dans sept préfectures: Tokyo et ses régions limitrophes (Kanagawa, Saitama et Chiba), Osaka et Hyogo (ouest) et Fukuoka (sud-ouest).

Au total, plus de 50 millions de personnes sont concernées, soit 40% de la population du pays. « Face à une situation qui peut gravement affecter la vie de chacun et l’économie, j’ai décidé de déclarer l’état d’urgence », a annoncé mardi M. Abe, confirmant son intention exprimée la veille.

« Nous lèverons cette mesure dès que nous serons certains qu’elle n’est plus nécessaire », a-t-il ajouté.

M. Abe a rappelé que ce dispositif n’entraînerait « pas de confinement comme observé à l’étranger » et que l’objectif était de « maîtriser la propagation du virus tout en maintenant les services socio-économiques essentiels, comme les transports en commun ».

Car l’état d’urgence japonais ne permet pas d’imposer un confinement comme dans d’autres pays, ni de sanctionner les récalcitrants. Il offre principalement aux gouverneurs régionaux la possibilité d’insister auprès des habitants pour qu’ils restent chez eux, ainsi que de demander la fermeture temporaire de commerces non essentiels.

Les autorités comptent donc sur le civisme des citoyens, d’ailleurs très majoritairement favorables à l’état d’urgence, selon un sondage de la chaîne privée TBS publié lundi. « Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement a attendu aussi longtemps » pour prendre cette mesure, a témoigné Mitsuo Oshiyama, une habitante de Tokyo de 76 ans interrogée par l’AFP.

« Tout va dépendre de vos actions », a lancé mardi M. Abe à l’adresse de ses concitoyens. « Selon les experts, si nous faisons tous des efforts pour réduire nos contacts de 70% à 80%, le nombre d’infections se réduira au bout de deux semaines », a-t-il affirmé.

« Cela pourra causer des désagréments dans la vie quotidienne, mais j’appelle chacun à coopérer parce que des vies sont en jeu », a renchéri la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, qui avait déjà appelé ses administrés à restreindre leurs déplacements depuis fin mars.

Vidéo : le clip pour alerter des risques de la propagation du coronavirus

⛩ Ryo Saeba ⛩@Ryo_Saeba_3
 

Vidéo de prévention du gouvernement japonais contre la propagation du

Vidéo intégrée
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Avec l’état d’urgence les autorités pourront aussi réquisitionner des terrains ou bâtiments pour installer des structures médicales, ou encore fermer des établissements scolaires qui ne le seraient pas encore.

Un premier cas dans le monde du sumo

Le monde fermé du sumo a confirmé vendredi un premier cas de coronavirus en son sein, un coup dur pour ce sport ancestral dont un tournoi a déjà dû se faire à huis clos et d’autres ont été reportés.

Un lutteur de rang inférieur, fiévreux la semaine dernière, a subi un test qui s’est révélé positif, a précisé à l’AFP la fédération japonaise de sumo en refusant de préciser l’identité de l’homme ni l’écurie à laquelle il appartient.

Aucun autre lutteur ni responsable ne présente de symptômes, a ajouté la fédération, en indiquant que les personnes appartenant à la confrérie du lutteur infecté resteraient chez elles ou à l’écurie et suivraient les conseils des personnels de santé.

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Fukushima : visite au cœur de…

Japon. Fukushima : visite au cœur de la centrale, neuf ans après le tsunami et à quatre mois des JO

Salle de contrôle de réacteurs, mur de glace souterrain, citernes d’eau contaminée : j’ai passé plusieurs heures dans l’enceinte de la centrale de Fukushima, neuf ans après le terrible accident provoqué par le tsunami du 11 mars 2011. Voici l’état des lieux du site, juste avant les Jeux olympiques de Tokyo qui doivent commencer le 24 juillet.

La salle de contrôle de la centrale nucléaire de Fukushima, telle qu'elle se présente le 3 février 2020.
La salle de contrôle de la centrale nucléaire de Fukushima, telle qu’elle se présente le 3 février 2020. | KAZUHIRO NOGI / AFP

 
 

Vus de loin, du haut d’un talus, les bâtiments des réacteurs un à quatre, les plus abîmés des six du site, semblent à peu près reconstitués. Trois avaient été ravagés par des explosions d’hydrogène. Mais, de près, ils sont encore en bien piteux état, des monceaux de détritus ici et là, des pans de murs éventrés. Au Japon, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, aujourd’hui encore, montre ses plaies, ses ruines, ses dangers. Neuf ans après le terrible accident provoqué par le tsunami du 11 mars 2011, voici l’état des lieux du site…

Pour accéder aux salles de contrôle, il faut revêtir l’équipement « zone jaune », la zone intermédiaire en termes de risques (combinaison, trois paires de gants, trois paires de chaussettes, des bottes, un masque intégral, un casque) afin de se protéger non pas des rayonnements, ils traversent tout, mais des poussières radioactives.

Il faut enjamber des détritus, se faufiler via des escaliers improvisés, avant d’atteindre cet espace où s’est jouée une partie du drame. Les équipements de contrôle, vert kaki, qui datent des années 1970, sont toujours là, hors service.

Au mur, restent les séquelles : des nombres écrits au crayon à papier, certains rayés et remplacés par d’autres, plus élevés. Ce sont des calculs de paramètres effectués par les techniciens alors sur place, plongés dans le noir, avec une simple lampe de poche, explique un responsable de Tepco.

Ils n’ont rien pu faire pour empêcher la fusion des cœurs des réacteurs 1, 2 et 3.

Le combustible fondu gît toujours dans l’enceinte de confinement. On y a envoyé des robots en repérage. L’extraction, tâche extrêmement délicate, devrait être testée grandeur nature à compter de 2021. On n’en verra pas le bout avant 2040/50 au mieux.

Au mur, des nombres écrits au crayon à papier, certains rayés et remplacés par d’autres, plus élevés. Ce sont des calculs de paramètres effectués par les techniciens alors sur place, plongés dans le noir, avec une simple lampe de poche. | KAZUHIRO NOGI / AFP

Mur de glace souterrain

L’eau souterraine venue de la montagne alentour, qui s’engouffre dans les installations et génère des quantités massives de liquide radioactif, a longtemps été un souci majeur.

Désormais, le problème est atténué, en partie grâce à la construction d’un mur d’enceinte souterrain, en gelant le sol sur une épaisseur de plus d’un mètre et une profondeur de 30 mètres. Tout le monde nous disait que ce serait très compliqué, compte tenu de la longueur du périmètre à geler, mais finalement nous y sommes parvenus grâce à des techniques utilisées au Japon lors du percement de tunnels : à mesure que le tunnelier progresse, le pourtour du tunnel est dans un premier temps gelé pour éviter qu’il ne s’effondre, explique sur place un ingénieur de Tepco.

Des pompes en amont du mur permettent aussi de réduire la quantité d’eau qui vient le heurter.

Néanmoins, en raison des pluies et de l’eau de refroidissement des réacteurs, sont chaque jour encore générés 170 m3 de liquide extrêmement radioactif qu’il faut décontaminer et qui reste un problème.

Le calvaire de l’eau contaminée

Cette eau contaminée est passée dans un dispositif de filtrage, ALPS, qui permet d’en réduire le niveau de radioactivité en retirant la majeure partie d’une soixantaine de radionucléides.

Toutefois, les premières générations d’ALPS n’étaient pas aussi puissantes que la plus récente. In fine, 80 % du million de m3 d’eau traitée stockée dans un millier de citernes sur le site doivent être de nouveau filtrés.

À la fin du processus, il restera une faible teneur en divers éléments radioactifs mais un ratio plus important de tritium, lequel ne peut pas être retiré avec les techniques actuelles.

Cette eau, qu’en faire ? Les organisations écologistes comme Greenpeace insistent pour qu’elle soit stockée à long terme et qu’on développe des modalités de filtrage plus performantes mais les autorités japonaises ont déjà exclu cette option.

Officiellement, il ne reste plus que deux solutions sur la table : l’évaporation dans l’air, ou la dilution et le rejet dans l’océan Pacifique voisin. C’est cette seconde option qui est privilégiée. Elle est approuvée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et révulse les pêcheurs et agriculteurs de la région.

5 000 travailleurs par jour

La centrale Fukushima Daiichi est peuplée chaque jour de quelque 4 000 à 5 000 travailleurs, en majorité des sous-traitants de Tepco en plus de salariés de cette compagnie. Ils étaient 8 000 au moment de la difficile construction du mur souterrain.

Ils y exercent des fonctions très diverses, allant de la construction des citernes au retrait de combustible usagé d’un bassin de stockage par des grues télécommandées. Certains sont là pour gérer une incroyable logistique de combinaisons de plastique, gants, chaussettes, bottes, casques ou masques.

Les tenues portées dépendent des lieux traversés.

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