"Rien n'est plus proche du Vrai ... que le Faux"

Mois : avril 2021

« France Bleu Auxerre » à L’Isle-sur-Serein

Petite halte de « France Bleu Auxerre » et son équipe de l’émission « Ici dans L’Yonne », Catherine Marchesin, Béatrice Kerfa et Gauthier Pajola.

Nous allons découvrir ou redécouvrir les trésors et les richesses de ce beau village qui a su maintenir aux fils des années sa dynamique touristique et commerciale

 

L’Isle par france bleu Auxerre from angeles serge on Vimeo.

Fukushima: l’eau Maudite

Il y a dix ans, le Japon connaissait une crise nucléaire majeure suite au tsunami ayant ravagé la centrale nucléaire de Fukushima. Depuis, des tonnes de litres d’eau ont été utilisées pour refroidir les réacteurs. Une eau contaminée qui stagne dans plus de 1000 citernes sur le site. Le gouvernement vient de prendre la décision de la rejeter à l’océan, après un traitement rigoureux. Une décision qui fait polémique…

Fukushima, 10 ans plus tard…

Fukushima, 10 ans plus tard: la radiation se dissipe plus vite que l’inquiétude

Fukushima-mur
Le mur anti-tsunami de Fukushima. Photo: capture d’écran d’une vidéo du New York Times
 

La décision des autorités japonaises de vider dans l’océan plus d’un million de tonnes de l’eau radioactive, entreposée dans des réservoirs depuis l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, a éclipsé une autre réalité: dix ans après cet accident, la région recommence à se peupler.

Le mois dernier, à l’occasion de ce 10e anniversaire, plusieurs médias ont montré que certaines des villes de ce qui était jadis la «zone d’exclusion» ne sont plus les villes-fantômes qu’on imagine.

Attirer les anciens résidents de Fukushima

Futaba par exemple, à l’intérieur de la limite des 20 km de Fukushima, permet désormais le retour des anciens résidents.

Et juste au-delà de cette limite des 20 km, les hôtels de Naraha, qui avaient eu pendant un temps le monopole de l’accueil des équipes de décontamination et de construction, ont de plus en plus de concurrence, rapporte le New Scientist.

La difficulté n’est pas tant d’attirer des nouveaux venus que d’attirer les anciens résidents. Plusieurs, depuis 10 ans, ont recommencé leur vie ailleurs.

Décontamination et… météo

Il existe certes des zones de Fukushima qui ne seront pas ouvertes aux humains avant 10 ou 20 ans. Mais il en existe d’autres qui ont atteint depuis longtemps un seuil sécuritaire. Par exemple, l’iodine-131 a une demi-vie de seulement huit jours et le caesium-134, de deux ans.

En fait, selon une étude publiée en 2016, les efforts de décontamination d’une ville voisine de Fukushima n’avaient eu aucun effet mesurable sur la diminution des niveaux de radiation: la météo, de même que le cycle normal de désintégration des atomes, avaient plutôt fait le gros du travail.

Mur anti-tsunami à Fukushima

Ce qui retardait la «réouverture» de la région de Fukushima n’était pas la radioactivité, mais la construction des murs anti-inondations: un travail colossal qui court désormais sur 400 km le long de la côte et fait par endroits la hauteur d’un édifice de quatre étages.

Un rappel comme quoi la cause des 19 000 morts du 11 mars 2011, ce n’était pas la fuite à la centrale nucléaire, mais le tsunami qui avait enveloppé la région sur des kilomètres.

De l’eau à évacuer

Or, une partie de l’eau qui dort dans plus d’un millier de réservoirs de la centrale de Fukushima, vient de ce funeste 11 mars 2011 et de ses suites. C’est celle qui servait au refroidissement des réacteurs, qui avait dû être pompée et avait donc été en contact avec des matières radioactives.

C’est celle qui continue d’être injectée pour refroidir les réacteurs encore en cours de décontamination, et qui doit être régulièrement pompée et remplacée. Les réservoirs approchent de leur pleine capacité, et il y a des années que les autorités japonaises retardent le moment où cette eau devra être évacuée dans l’océan.

Après une décennie, les niveaux de matières comme le tritium sont trop faibles pour être considérés une menace pour la vie marine, mais cela ne rassure pas pour autant les pêcheurs, ni les agriculteurs qui vivent à proximité de la côte de Fukushima.

Aucune maladie lié aux radiations de Fukushima

Il reste que, selon un rapport spécial du Comité scientifique des Nations Unies publié en 2013, aucune maladie liée aux radiations n’était prévue à long terme chez les plus de 150 000 personnes qui avaient été évacuées de Fukushima.

Depuis, un consensus s’est dégagé chez les médecins locaux: l’évacuation a eu, sur la santé physique et mentale, un impact beaucoup plus grand que la radiation.

 

FUKUSHIMA : UNE HORLOGE ARRÊTÉE

FUKUSHIMA : UNE HORLOGE ARRÊTÉE DEPUIS LE SÉISME SE REMET EN MARCHE

Le 11 mars 2011, la terre a tremblé à Fukushima.Le 11 mars 2011, la terre a tremblé à Fukushima. [KAZUHIRO NOGI / AFP]

 

Faut-il y voir un signe ? Une horloge bloquée depuis le tremblement de terre de Fukushima, en 2011, s’est remise en marche il y a quelques semaines, dix ans après.

Accrochée dans le temple de Fumonji, dans la ville de Yamamoto, elle avait été endommagée lorsque le séisme et le tsunami qui l’a suivi ont frappé cette région du Japon, le 11 mars 2011, faisant plus de 18.000 morts.

A l’époque, l’horloge, vieille de plus de 100 ans, avait été recueillie par Bunshun Sakano, un des moines du temple. Ce dernier l’a nettoyée, a réparé le ressort, mais les aiguilles n’ont jamais voulu repartir. Jusqu’à ce 13 février 2021.

Quelques semaines avant le dixième anniversaire de la catastrophe, la région a de nouveau été frappée par un tremblement de terre. Une secousse, considérée par les spécialistes comme une réplique de 2011, qui a soudainement ramené à la vie l’horloge. Et deux mois après, ses aiguilles tournent toujours au rythme de la journée.

 

«Peut-être que cela va me pousser à avancer avec une nouvelle détermination», a déclaré Sakano, 58 ans, au journal Mainichi Shimbun. «C’est comme un signe d’encouragement que la vraie restauration n’a pas encore eu lieu.»

Interrogé sur la raison pour laquelle l’horloge aurait recommencé à bouger, un représentant de Seiko a donné une explication plus cartésienne : «Il est possible que le pendule, qui s’était arrêté, recommence à bouger avec le tremblement de terre, ou que la poussière qui s’était accumulée à l’intérieur se soit détachée». Chacun choisira la version qui lui convient le mieux…

Fukushima dans l’océan

Pourquoi les Japonais ont décidé de reverser les eaux contaminées de Fukushima dans l’océan

 

 

LOUIS VA PLUS LOIN – Les autorités japonaises ont acté une décision très attendue et très critiquée cette semaine.

Fukushima : le Japon va rejeter…

Fukushima : le Japon va rejeter à la mer de l’eau contaminée, selon des médias

Au Japon, les médias ont fait savoir que le gouvernement s’apprêtait à annoncer sa décision de rejeter les eaux contaminées après l’accident nucléaire de Fukushima dans la mer. Celles-ci ne pourront en effet plus être contenues dans les citernes endommagées d’ici peu.

Une pratique recommandée

Environ 1,25 million de tonnes d’eau contaminée sont actuellement stockées dans plus d’un millier de citernes à proximité de la centrale nucléaire accidentée il y a dix ans dans le nord-est du Japon. Une décision est d’autant plus urgente que les limites de la capacité de stockage de l’eau sur place pourraient être atteintes dès l’automne 2022.

Début 2020, des experts commissionnés par le gouvernement avaient recommandé le rejet en mer, une pratique déjà existante au Japon et à l’étranger sur des installations nucléaires en activité.

Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga, le 9 avril 2021 à Tokyo (POOL/AFP - Eugene Hoshiko)Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga, le 9 avril 2021 à Tokyo. Crédits : POOL/AFP-Eugene Hoshiko

La catastrophe nucléaire de Fukushima de 2011 (AFP/Archives - John SAEKI)La catastrophe nucléaire de Fukushima de 2011. Crédits : AFP/Archives-John SAEKI

Cette option privilégiée au détriment d’autres scénarios, comme une évaporation dans l’air ou un stockage durable, est notamment très contestée par les pêcheurs et les agriculteurs de Fukushima, qui redoutent que cela ne dégrade davantage l’image de leurs produits auprès des consommateurs.

Le tritium n’est dangereux pour la santé humaine qu’à très haute dose, selon des experts. L’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) plaide aussi pour l’option d’une dilution en mer.

La Hague et Fukushima :

7 avril 2021

La Hague et Fukushima : la question des quantités de tritium dans l’eau contaminée

La Hague et Fukushima : la question des quantités de tritium dans l’eau contaminée

Quelle est la quantité de tritium (1) dans les réservoirs de Fukushima ?

– L’activité était de 817 TBq de tritium (3) le 30/3/2013   (1 Térabecquerel = 1000 milliards de Becquerels ; 1 Bq c’est une désintégration par seconde) (2).
– Elle était de 760 TBq le 24/03/2016 (4)
– Elle était de 869  TBq le 12 mars 2020 (5)


Environ deux grammes de tritium à Fukushima sont à l’origine de cette activité, ces deux grammes sont dilués dans un million de m3, mais la dangerosité de ce produit est très sous-évaluée ! 
En effet, 869 000 milliards divisé par un milliard de litres, ça fait quand-même 869 000 Becquerels par litre !
Pourquoi cette diminution entre 2013 et 2016 ? Le chiffre de 2013 vient du ministère de l’Industrie japonais, et il totalise les apports annuels depuis 2011. Mais la « demi-vie » du tritium est de 12 ans, et donc le « stock » diminue petit à petit, les becquerels du début ont maintenant presque diminué de moitié, ce total est surévalué. 
En plus, depuis 2014, ils remplissent nettement moins de réservoirs qu’au début.
Et aujourd’hui ? En prolongeant la courbe, le total actuel (fin mars 2021) ne devrait pas dépasser 900 Tbq.

À la Hague, le maximum du rejet autorisé de tritium dans l’eau est de 18 500 TBq / an, et le maximum de rejet autorisé de tritium gazeux est de 150 TBq/an (record de 71,6 TBq de rejet dans l’air en 2017, voir la très intéressante note sur le tritium (6).
Cependant, nous devons tenir compte du rejet liquide réel annuel qui était de 13 200 TBq en 2019.
 

Source : Rapport d’information du site de la Hague, Orano, 2019 (8)

Nous pouvons supposer que le rejet réel en 2020/2021 soit de l’ordre de 13 000 TBq/an.
Le calcul de la durée qu’il faudrait pour rejeter l’équivalent des eaux contaminées de Fukushima donne donc (900/13000)*365.25 = 25.3 jours, soit un peu moins d’un mois, c’est-à-dire qu’en un an, la Hague déverse dans la Manche au moins douze fois autant de tritium que tout ce qui se trouve dans les réservoirs de Fukushima !
Dans le cas du maximum autorisé, cela donnerait (900/18500)*365 = 17,8 jours.

Dans tous les cas, le rejet annuel de tritium « liquide » à la Hague est bien plus élevé que tout ce qui se trouve dans les réservoirs de Fukushima (10) !

 

Philippe Looze

Nous remercions l’ACRO pour sa collaboration.



_____________________________________________

(1) Dossier sur le tritium : http://tinyurl.com/jjaenhf

(2) Dossier sur la radioactivité : http://tinyurl.com/z4f9gcb

(3) Document en japonais du METI (Ministère de l’Industrie) : http://www.meti.go.jp/earthquake/nuclear/pdf/140115/140115_01c.pdf  (15/01/2014)
Voir le graphique à la page 15. Pour la traduction, utilisez https://www.deepl.com/translator
Ce lien a été trouvé dans ce rapport :
http://fukushima-diary.com/2014/02/total-tritium-in-contaminated-water-increasing-by-330-trillion-bq-per-year-beyond-discharge-able-amount/

(4) Katsumi Shozugawa et alii, “Landside tritium leakage over through years from Fukushima Dai-ichi nuclear plant and relationship between countermeasures and contaminated water”    https://www.nature.com/articles/s41598-020-76964-9

(5) https://www.tepco.co.jp/en/decommission/progress/watertreatment/images/200324.pdf

(6) Note de la Criirad : « France / Contamination en tritium dans l’environnement – Une pollution qui ne doit pas être banalisée » : https://www.criirad.org/actualites/dossier2019/Note_CRIIRAD_tritium.pdf
Dans ce document on parle aussi des rejets de tritium dans l’air qui ne sont pas du tout négligeables en France !

(7) https://fr.wikipedia.org/wiki/Tritium_dans_l%27environnement

(8) Rapport d’information du site de La Hague, Orano, 2019 : https://www.orano.group/docs/default-source/orano-doc/groupe/publications-reference/rapport-tsn-la-hague-2019.pdf (pages 54 & 55)

(9) Pour plus  de détails au sujet des rejets de divers autres radionucléides, voir les travaux du Groupe Radio Écologie Nord-Cotentin qui datent des années 90. Pour les incidents à la Hague, lire à partir de la page 186 du volume 1 : http://www.gep-nucleaire.org/norcot/gepnc/sections/travauxgep

(10) Nous ne comparons que les quantités de tritium. Il y a bien d’autres éléments radioactifs dans les rejets de l’usine de La Hague et dans les cuves d’eau contaminée de Fukushima. Pour ce qui concerne La Hague, les autres radionucléides sont les iodes, le carbone 14, le strontium 90, les césiums 134 et 137, le ruthénium 106, le cobalt 60 et plus de 60 autres émetteurs alpha, bêta et gamma (même source que la note 9, tableaux 8-1 à 8-5 p. 21 à 25 du volume 1).

 

_________________________

Illustration d’entête : sources Francetvinfo, Greenpeace et L’Est Républicain

Fukushima et les Jeux Olympiques de Tokyo

Fukushima et les Jeux Olympiques de Tokyo

Décrypter le mécanisme de l’escamotage d’une catastrophe nucléaire

La tenue des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 a été conçue dès l’origine comme une grande opération de diversion pour détourner le regard de la population japonaise, mais aussi de l’opinion publique internationale, de la réalité des accidents nucléaires de Fukushima. Passons sur le propos notoire de Abe Shinzô, le Premier Ministre de l’époque, assurant en septembre 2013 que la situation à Fukushima était “parfaitement sous contrôle“. Intéressons-nous plutôt à la structure générale d’une stratégie de communication dont ce mensonge n’était qu’un coup d’envoi.

À cette date, la majorité de la population n’était pas prête à soutenir l’initiative de tenir sept ans plus tard une fête sportive aussi gigantesque dans la capitale japonaise, située à 200 kilomètres de la région irrémédiablement dévastée et contaminée. Mais une fois Tokyo élue ville d’accueil, s’est répandue une paralogie selon laquelle puisqu’il fallait maintenant préparer les Jeux, les dégâts causés par les accidents ne devraient pas être aussi sérieux qu’on le croyait.

Cette stratégie de communication s’organise selon trois axes. D’abord la fabrication de l’“image“. Il s’agit d’imposer autoritairement un ordre du jour, permettant la construction d’une “façade“ présentable devant le public national et international alors que la vie collective est en danger. Ainsi, la décontamination se fait prioritairement sur les autoroutes et autour des gares ferroviaires au détriment des quartiers résidentiels. Et comme il est impossible de décontaminer les forêts, on n’en parle pas. De même, on passe sous silence les difficultés de plusieurs dizaines de milliers de personnes survivantes, dans des habitations provisoires à Fukushima, ou bien en exil sans l’espoir de retour.

Le second axe de la stratégie des pro-nucléaires de reconquérir la légitimité perdue est l’appropriation de la thématique de l’énergie renouvelable. Les Jeux Olympiques sont présentés comme une occasion rêvée pour la mise en place de cette industrie. Par exemple avec la construction d’un grand laboratoire de production d’hydrogène à Namie, la commune voisine de la centrale. Toute l’électricité que nécessitent les JO est censée être fournie par cette usine expérimentale. Ainsi, l’olympisme contribuerait à un développement soutenable, et l’exploitation d’une nouvelle énergie ne serait pas incompatible avec la poursuite du nucléaire. D’une pierre deux coups.

Il va sans dire que ce type de “lavage vert“ va de pair, comme le troisième axe, avec des “lavages sportifs“. Concrètement, il est proposé de servir aux olympiens des plats cuisinés avec des produits de Fukushima pour signifier qu’il n’y a plus de danger et que le Japon est venu à bout de la catastrophe. (sic)

Le point culminant de toute cette mascarade aurait dû être le départ, en mars dernier, du relais de la torche olympique au J-Village, le centre d’entraînement de football offert par TEPCO avant les accidents pour amadouer la population locale. Pourtant le terrain reste fortement contaminé. Peu importe, les téléspectateurs se ficheront de ce que l’écran ne leur montre pas, et puis, le prestige de la torche est jugé suffisamment éblouissant pour effacer de leur esprit tous les soucis liés à la menace de la radioactivité.

Ce scénario a été interrompu par la pandémie. Mais la donne ne changera pas tant que le CIO, la ville de Tokyo et le gouvernement japonais ne renonceront pas aux Jeux. Voilà pourquoi il incombe au mouvement de résistance aux JO de Tokyo de décrypter et de dénoncer ce mécanisme de l’escamotage de la catastrophe par le moyen du sport et du culte olympique, et, espérons-le, de le démanteler.

Satoshi Ukai

Un des initiateurs du mouvement anti-JO de Tokyo

Fukushima: un démantèlement …

Dix ans après la catastrophe de Fukushima au Japon, nous faisons un point d’étape sur les opérations en cours en vue de démanteler la centrale nucléaire. Un défi relevé en trois étapes sur plusieurs décennies.

Page 2 of 2

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén