"Rien n'est plus proche du Vrai ... que le Faux"

Mois : avril 2021 Page 1 of 2

Déconfinement: l’interview

Le président, qui nous a reçus à l’Elysée le 28 avril, annonce qu'il prendra «dès le début du mois de juin grâce au retour à une vie aussi normale que possible» son «bâton de pèlerin» pour aller «prendre le pouls du pays». PhotoPQR/Centre France La Montagne/Thierry LindauerLe président, qui nous a reçus à l’Elysée le 28 avril, annonce qu'il prendra «dès le début du mois de juin grâce au retour à une vie aussi normale que possible» son «bâton de pèlerin» pour aller «prendre le pouls du pays». PhotoPQR/Centre France La Montagne/Thierry Lindauer 

Interview Emmanuel Macron 28 avril

Le 31 mars, vous avez annoncé un retour progressif à la normale à partir de mi-mai. Quel est votre calendrier ?

« L’étape zéro, c’était la réouverture des écoles le 26 avril. Nous avons assumé cette priorité éducative et cette stratégie de vivre avec le virus, y compris face à haut niveau d’incidence, supérieur à celui de nos voisins. Nous ouvrirons ensuite en quatre étapes. Le 3 mai, fin des attestations et des restrictions de déplacement. Le 19 mai, couvre-feu repoussé à 21h et réouverture des commerces, des terrasses et des musées, salles de cinémas et théâtres avec des jauges limitées. Dès le 19 mai, il nous faut retrouver notre art de vivre à la française, en restant prudents et responsables : notre convivialité, notre culture, le sport… Le 9 juin, couvre-feu à 23h et ouverture des cafés, restaurants et salles de sport. Enfin le 30 juin, fin du couvre-feu (voir infographie). »

L’idée de déconfiner par territoire est donc abandonnée ?

« J’ai bon espoir que la France entière pourra passer à l’étape du 19 mai. Les mesures seront nationales, mais nous pourrons actionner des « freins d’urgence » sanitaires dans les territoires où le virus circulerait trop. A l’heure actuelle, il y a huit départements dans lesquels l’incidence dépasse 400 cas pour 100 000 habitants. »

Selon quels critères ces freins seront-ils déclenchés ?

« Ils s’appliqueront dans une métropole ou un département en fonction de trois critères : le taux d’incidence qui dépasserait à nouveau 400 infections pour 100 000 habitants, une augmentation très brutale de ce taux et une menace de saturation des services de réanimation. Si cela se produit, le gouvernement, en concertation avec les préfets et les collectivités locales, bloquera les réouvertures. »

En octobre, vous aviez fixé le seuil de déconfinement à 5 000 cas par jour, il est aujourd’hui à plus de 30 000. Les conditions sont-elles vraiment réunies pour gagner ce nouveau pari ?

« Je n’ai jamais fait de pari sur la santé et la sécurité de nos concitoyens. J’assume d’avoir fait des choix, mais ce ne sont pas des paris. Cela sous-entendrait que ce serait aventureux. Non. Nous avons été éclairés par la science et nous avons fait le choix de mettre l’humain avant tout. Dans l’humain, il n’y a pas que la gestion sanitaire mais aussi tout ce qui fait la vie des femmes et des hommes. La vie de la Nation ne se réduit pas à l’évolution des courbes.

Je suis obligé de regarder la conséquence de la fermeture d’une école, quand un enfant n’aura pas un repas par jour ; ou encore la conséquence quand on demande à un commerce de fermer plusieurs semaines. Je sais leur détresse aujourd’hui. Nous devons prendre tout cela en compte. »

Qu’est-ce qui a changé ?

« La grande différence avec le mois d’octobre, c’est qu’aujourd’hui, nous avons un vaccin qui donne une perspective de sortie durable de la crise. Nous avons vu l’efficacité du couvre-feu -, croisée avec l’arrivée du vaccin en janvier. C’est un vrai changement dans la gestion de l’épidémie. »

Assouplirez-vous le télétravail ?

« Le télétravail sera assoupli à partir du 9 juin, en lien avec les partenaires sociaux au niveau des entreprises. De manière plus large, ce que je vous ai présenté aujourd’hui est un projet qui fera l’objet, à partir de lundi, d’une grande phase de concertation à trois niveaux : avec les parlementaires, avec l’ensemble des partenaires sociaux et des professionnels et avec les élus des territoires. A l’issue, le plan sera présenté en détail par le Premier ministre au cours de la semaine du 10 mai. »

Comment le pass sanitaire fonctionnera-t-il ? N’y a-t-il pas de risque d’une société sanitaire à deux vitesses avec les vaccinés et les autres ?

« Je tiens beaucoup à l’unité de la Nation. Sur le plan sanitaire, chaque innovation a été accessible à tous. Les tests sont gratuits en France. Très peu de pays sont dans ce cas. Nous n’avons laissé personne au bord de la route. La République et l’Etat Providence ont été au rendez-vous. Le « quoiqu’il en coûte », c’est aussi ça. Le pass sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis. Par contre, dans des lieux où se brassent les foules, comme les stades, festivals, foires ou expositions, il serait absurde de ne pas l’utiliser. Comme il en va de nos libertés publiques, le Parlement se saisira de la question. Le débat doit être ouvert. Ce pass, qui sera papier ou numérique, via l’application TousantiCovid, permettra de montrer qu’on est vacciné ou testé négatif dans les deux jours qui précèdent. C’est juste et ça ne fracturera pas le pays. Ce sera un outil supplémentaire pour assurer la protection des Français.»

Est-ce que la formule que vous nous présentez permettra de ne plus avoir recours à des confinements ?

« C’est mon souhait le plus fort, et cela ne date pas d’aujourd’hui.. Mais est-ce que je peux vous dire, les yeux dans les yeux, qu’on ne sera plus jamais débordé par ce virus ? C’est impossible. Il semble que les vaccins dont nous disposons sont efficaces face aux variants, mais vous voyez bien que nous en découvrons de nouvelles formes chaque semaine. Il faut donc rester vigilant. Maintenant, notre combat, c’est de vacciner le plus vite possible pour augmenter notre immunité collective. Il faut le faire évidemment en Europe, mais également en aidant l’Afrique et les pays les plus pauvres. Ce n’est pas simplement de la solidarité, c’est aussi de l’efficacité. »

C’est-à-dire ?

« Le seul moyen d’éviter que de nouveaux variants émergent, c’est de permettre à tous les pays du monde d’aller vers une stratégie d’éradication du virus. C’est pour cela que nous sommes en train de devenir, nous, Européens, le continent leader de la production de vaccins. On est parti moins vite que nos amis américains, mais nous sommes en train de rattraper ce retard à marche forcée. Nous

allons produire 250 millions de doses sur notre sol cette année. Nous, Européens, nous en avons d’ores et déjà commandé 2,5 milliards pour cette année. Nous en produirons plus de 2 milliards sur 2022-2023 pour faire les éventuels rappels de vaccination dont on aura peut-être besoin, mais aussi aider tous nos partenaires à vacciner leurs populations et écraser le virus dans leur pays. »

Voyez-vous la fin de la crise sanitaire en 2021 ?

« Je ne sais pas. S’il n’y a pas de nouveaux variants non maîtrisés, oui. Là où je suis plus optimiste, c’est que nos meilleurs scientifiques et industriels disent que nous serions en capacité, en 80 à 100 jours, de fournir un vaccin permettant d’y répondre. Mais peut-être aurons-nous à vivre avec le virus pendant des années et à nous refaire vacciner chaque année. »

Envisagez-vous dès maintenant d’ouvrir la vaccination à tous?

« Pas tout de suite. On peut optimiser le fonctionnement de nos 1700 centres de vaccination. On va continuer à prioriser par âge parce que c’est le plus efficace. La vaccination des plus vulnérables fait baisser la pression sur les services hospitaliers. Mais nous avons des doses en stock. Nous allons donc ouvrir à compter du 1er mai la vaccination à tous les plus de 18 ans qui ont une surcharge pondérale sérieuse (indice de masse corporelle supérieur à 30). J’invite les 2,3 millions de Français concernés à se rendre dans les centres de vaccination dès ce week-end. »

Y aura-t-il un bac normal cette année ?

« En aucun cas, nous n’aurons des examens et des diplômes au rabais. Qu’il s’agisse du baccalauréat, des bac pro, des BTS ou des examens dans nos universités. Mais nous devons nous adapter. Pour le baccalauréat, certaines épreuves qui devaient se tenir en mars sont passées en contrôle continu du fait de l’épidémie. En revanche, les deux épreuves qui ont des examens terminaux, la philosophie et le grand oral, seront maintenues.

Et les autres examens ?

« Pour le bac pro, les épreuves terminales prévues pour juin seront maintenues. Idem pour les BTS, en juin, avec la part de stage et de contrôle continu prévue, mais nous mettrons en place une session exceptionnelle de rattrapage en juillet. Pour tout le reste du supérieur, les examens prévus se tiendront mais à chaque fois qu’il y aura des élèves malades, nous leur permettrons d’avoir des sessions de rattrapage. »

Comment sortir des aides et du « quoiqu’il en coûte », sans faire trop de dégâts sur des secteurs très fragilisés ?

« J’assume totalement le « quoi qu’il en coûte ». Nous avons eu raison de le faire. Durant la crise 2008-2010, la France a eu une récession deux fois moins forte qu’en Allemagne, mais a détruit 7 fois plus d’emplois. Là nous n’en détruisons pas plus, car on a protégé les emplois existants. Le chômage n’a pas explosé, ni les faillites. Les semaines à venir, il faut être très vigilant pour accompagner le redémarrage sans créer de fragilités économiques. Le dispositif d’activité partielle sera maintenu à

l’identique en mai et en juin. En mai, pour ceux qui commencent à rouvrir, il y aura les mêmes aides économiques qu’en avril. A partir du 1er juin, l’accompagnement se fera au prorata de la reprise d’activité. On aura une réponse adaptée par secteur. Ce sera du cousu main. Là encore, nous le ferons dans un cadre concerté avec les partenaires sociaux »

Les 750 milliards d’euros promis par l’Europe n’arriveront pas avant septembre. La France va exercer la présidence de la Commission européenne l’an prochain. Allez-vous prendre des initiatives pour fluidifier le système de décision européen ?

« Nos procédures sont trop lentes et trop bureaucratiques. Il y aura au cœur de la présidence française la volonté de réformer nos institutions pour les rendre plus efficaces et plus rapides. Mon travail dans les prochains mois, c’est aussi de tout faire pour simplifier les procédures en France. »

Comment ?

« Dès le début du mois de juin grâce au retour à une vie aussi normale que possible, je veux reprendre mon bâton de pèlerin et aller dans les territoires pour prendre le pouls du pays. »

Vous allez refaire un grand débat national ?

« Je veux, en lien avec les maires et forces vives de la Nation, inventer un deuxième temps de la relance. Il devra passer par une simplification drastique et une accélération des investissements. »

La crise sanitaire a révélé un certain déclassement industriel…

« Nous avons tenu pendant des décennies un discours patriotique, sans les moyens. S’il n’y a pas de recherche, s’il n’y a pas d’investissement pour créer des usines, il n’y a plus d’industrie. Depuis quatre ans, nous avons baissé le coût du capital et la fiscalité sur l’investissement productif. Heureusement que nous avons réduit les impôts, y compris en supprimant la part anti-production de l’ISF! Notre pays dissuadait l’investissement. Il dissuadait aussi le travail et c’est pour cela que j’ai baissé l’impôt sur le revenu, augmenté la prime d’activité. Ah, j’en ai entendu sur ces sujets de la part des patriotes aux petits pieds ! Ceux qui vous disent : ’il faut faire des usines en France’, mais vous expliquent que les gens qui réussissent doivent être taxés, alors que la France est déjà l’un des pays d’Europe où la fiscalité est la plus élevée. On a eu raison de stopper cette aberration qui conduisaitnos entrepreneurs à s’installer à l’étranger ; on aurait dû faire 10 ou 15 ans plus tôt. Nous avons malheureusement vécu à plein l’absurdité d’un modèle économique qui n’existait plus. On va mettre une décennie pour rebâtir le tissu industriel. »

Les Etats-Unis préparent un plan à 1000 milliards de dollars. Ils injectent plus d’argent que nous ?

« Il faut aussi, quand on se compare avec le plan Biden, prendre en compte tout notre modèle social, à commencer par les minimas sociaux et l’activité partielle. Quand on y ajoute le plan de relance, la France consacre 20% du PIB à la crise. Les mêmes proportions qu’aux Etats-Unis, qui n’ont pas notre système de solidarité. »

Joe Biden va taxer l’argent qui dort chez les plus riches. C’est une solution ?

« Cette dette Covid, il faudra la rembourser et nous devrons aussi assumer des investissements d’avenir et équilibrer le fonctionnement courant du pays. Mais tant je serai là, il n’y aura pas de hausses d’impôts en sortie de crise. Nous sommes déjà l’un des pays les plus taxés au monde. Il ne peut y avoir de souveraineté industrielle sans une baisse des impôts de production. Depuis quatre ans, nous avons baissé la contribution des classes populaires et moyennes (100€ de gain de pouvoir d’achat pour un salarié au Smic). La Nation doit reprendre le cours des réformes de modernisation. Ce processus ne peut pas s’arrêter. »

Vous allez donc réformer jusqu’au bout ?

« Jusqu’au dernier quart d’heure. Ces vingt dernières années, nous avons pris trop de retard. Réformer, transformer, investir, ce sont les conditions pour défendre notre modèle social, ce que nous sommes nous, Français. »

En décembre, vous avez laissé planer le doute sur votre candidature à un second mandat. Cette crise a-t-elle conforté ce doute ou l’a-t-elle fait reculer ?

« Je me couche avec mes doutes et je me réveille avec des convictions reforgées. Je serai bien intempestif à vous parler de mes ambitions personnelles. Dans la gestion d’un pays, il ne faut pas commettre de faute de temps. Nous avons une nouvelle décennie française à bâtir, qui sera la décennie de notre jeunesse. Si j’ai une ambition, c’est ça. C’est qu’on puisse ensemble, par cette grande concertation que je veux faire à l’été, tourner la page de ce moment de la vie de la Nation. Mon destin individuel n’existe pas si nous n’y arrivons pas, aucun destin individuel ne vaut en dehors d’un projet collectif. »

Source: UMIH et le Parisien

       

Déconfinement : le calendrier

Déconfinement : Emmanuel Macron nous dévoile le calendrier du retour progressif à la normale

Le président a choisi nos colonnes et celles de confrères de la PQR pour révéler son plan de réouverture du pays. Quatre étapes pour sortir du confinement progressivement.

Le président a choisi nos colonnes et celles de confrères de la PQR pour révéler son plan de réouverture du pays.
Le président a choisi nos colonnes et celles de confrères de la PQR pour révéler son plan de réouverture du pays. 

Dans son interview au Parisien et aux quotidiens de presse régionale, Emmanuel Macron détaille son plan de réouverture progressive du pays. Un calendrier établi par phase de 3 semaines en 3 semaines pour permettre l’évaluation des mesures avant de passer, si la situation le permet, à la phase suivante.

Le 31 mars, vous avez annoncé un retour progressif à la normale à partir de mi-mai. Quel est votre calendrier ?

Emmanuel Macron. L’étape zéro, c’était la réouverture des écoles le 26 avril. Nous avons assumé cette priorité éducative et cette stratégie de vivre avec le virus, y compris face à un haut niveau d’incidence, supérieur à celui de nos voisins. Nous ouvrirons ensuite en quatre étapes. Le 3 mai, fin des attestations et des restrictions de déplacement. Le 19 mai, couvre-feu repoussé à 21 heures et réouverture des commerces, des terrasses et des musées, salles de cinémas et théâtres avec des jauges limitées. Dès le 19 mai, il nous faut retrouver notre art de vivre à la française, en restant prudents et responsables : notre convivialité, notre culture, le sport… Le 9 juin, couvre-feu à 23 heures et ouverture des cafés, restaurants et salles de sport. Enfin le 30 juin, fin du couvre-feu (voir infographie ci-dessous). »

La suite de l’interview est à découvrir ce soir sur notre site et demain dans nos colonnes.

Les étapes de la réouverture

Le calendrier établi par le président pourrait évidemment être modifié, dans certains territoires où le taux d’incidence serait trop élevé ou si les services de réanimation se trouvaient proches de la saturation.

Lundi 3 mai, rien ne change par rapport à ce qui avait déjà été annoncé par le gouvernement : les restrictions de circulation en journée prennent fin, collèges et lycéens rouvriront totalement ou partiellement. Les commerces aujourd’hui fermés le resteront à ce moment-là. Il faudra ensuite attendre deux semaines pour arriver à la deuxième phase du déconfinement.

Le mercredi 19 mai, tous les commerces pourront rouvrir. Les musées, monuments, théâtres, cinémas et lieux de spectacle avec du public assis (dans la limite de 800 spectateurs en intérieur, et 1 000 à l’extérieur) seront aussi autorisés à ouvrir. Les activités sportives, à l’extérieur comme à l’intérieur, seront de nouveau permises. Les stades de football et autres établissements sportifs pourront rouvrir à la même date, avec la même jauge que les lieux de spectacle. Les rassemblements de plus de dix personnes seront interdits, contre six aujourd’hui. On pourra retourner au restaurant, mais seulement en terrasses et avec un maximum de six personnes par table. Le couvre-feu, jusque-là à 19 heures, sera décalé à 21 heures.

infog déconfinement macroninfog déconfinement macron LP/Infogra

Le 9 juin, le couvre-feu passera à 23 heures. Cafés et restaurants pourront rouvrir complètement, toujours avec une limite de six personnes par table maximum. Les salles de sport pourront à nouveau ouvrir ce même jour. Sous réserve d’avoir un pass sanitaire, les lieux de cultures et établissements sportifs pourront accueillir jusqu’à 5 000 personnes. Sous la même condition, salons et foires pourront rouvrir. Les touristes étrangers se rendant en France devront avoir un pass sanitaire. Le télétravail, lui, sera assoupli.

Le 30 juin, enfin, dernière phase du déconfinement annoncé par Emmanuel Macron, on en aura fini avec le couvre-feu qui sera définitivement levé. Avec un pass sanitaire, il sera possible de participer à des événements de plus de 1 000 personnes, en extérieur et en intérieur, ouvrant a priori la voie aux festivals. Selon la situation sanitaire locale, les jauges seront revues voire levées dans les établissements ouverts et lors des rassemblements.

Coronavirus au Japon :

Et le reste du monde

(les chiffres en passant le curseur sur les images)

Coronavirus au Japon : l’évolution en temps réel

Société
 
Notre article présente en temps réel toutes les données essentielles de l’évolution de l’épidémie de coronavirus au Japon. Une carte de la situation mondiale est également disponible.

(Toutes les informations sont fournies par le service de données en temps réel FastAlert, de l’agence JX Press. Photo de titre © Pixta.)

Fukushima: le redémarrage…

Le redémarrage de vieux réacteurs nucléaires après la catastrophe de Fukushima approuvé pour la première fois au niveau local

Environnement  

Le mercredi 28 avril, le redémarrage de trois réacteurs nucléaires de plus de 40 ans des centrales de Mihama et Takahama a été approuvé par le gouverneur de la préfecture de Fukui, Sugimoto Tatsuji. Ce dernier s’était entretenu la veille par visio-conférence avec le ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie et le président de la compagnie d’électricité Kepco, exploitant de ces centrales, après avoir vérifié le respect des normes de sécurité et gagné la compréhension de la population des alentours.

C’est la première fois depuis la catastrophe de Fukushima du 11 mars 2011 qu’une telle décision est prise au niveau local concernant des réacteurs aussi vieux. Si la durée de vie maximale d’un réacteur au Japon est censée être de 40 ans, un rallongement de 20 ans peut être autorisé par la Commission de réglementation de l’énergie nucléaire.

Les réacteurs 1 et 2 de la centrale de Takahama, préfecture de Fukui
Les réacteurs 1 et 2 de la centrale de Takahama, préfecture de Fukui
Le gouverneur de la préfecture de Fukui, Sugimoto Tatsuji
Le gouverneur de la préfecture de Fukui, Sugimoto Tatsuji

Il y a une semaine, le Premier ministre Suga Yoshihide s’était engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 46 % d’ici 2030. Dépendant encore très fortement des énergies fossiles comme le charbon, le Japon voit dans le nucléaire une alternative plus écologique, malgré la question du stockage des déchets. Des efforts sont également mis sur les énergies renouvelables.

Voir aussi nos autres articles :

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Les enfants de Fukushima

25 avril 2021

Les cas de cancer de la thyroïde chez les enfants de Fukushima multipliés par 20

© Ian Thomas Ash / www.documentingian.com

Article d’Alex Rosen paru sous le titre original « Schilddrüsenkrebs bei Fukushima-Kindern 20-fach erhöht » sur le site de l’IPPNW.

Traduction française : Odile Girard (Fukushima-is-still-news)

© Ian Thomas Ash / www.documentingian.com

En 2011 la population japonaise a été exposée aux retombées radioactives dans beaucoup d’endroits. Certains vivent encore aujourd’hui dans des régions irradiées où ils sont chaque jour confrontés à des doses de radioactivité élevées : points chauds (hotspots) radioactifs dans les rues, les champs de riz ou les bacs à sable, champignons ou algues contaminés, eaux souterraines radioactives et recontamination par les feux de forêts et les inondations.

L’un des effets secondaires les plus redoutés de l’exposition à la radioactivité est l’apparition de cancers via des mutations de l’ADN. Le cancer de la thyroïde chez les enfants n’est certes pas le plus dangereux, mais c’est la manière la plus simple de révéler une maladie cancéreuse radioinduite. En effet, les temps de latence jusqu’à l’apparition d’une tumeur cancéreuse sont relativement courts – quelques années seulement – et de plus, le cancer de la thyroïde est extrêmement rare chez les enfants ; on peut donc montrer qu’une hausse même minime des cas est statistiquement significative. En conséquence, en 2011, les autorités japonaises se sont senties obligées de mettre en place une étude sur les cancers de la thyroïde chez les enfants et les jeunes de Fukushima.

Depuis maintenant 10 ans, l’Université de Médecine de Fukushima (la FMU) examine à intervalles réguliers la thyroïde de personnes qui vivaient dans la préfecture de Fukushima au moment de la fusion des cœurs et avaient à l’époque moins de 18 ans. Au départ, le groupe concerné comprenait environ 368 000 individus. Les premières années, on a tout de même réussi à examiner quelque 300 000 d’entre eux. Après la première série de dépistage (2011-2014), le suivi de dépistage de ces enfants a eu lieu ensuite tous les deux ans. La seconde enquête est déjà terminée, la troisième tire à sa fin ; la quatrième dure déjà depuis 2018 et depuis 2020, nous sommes dans la cinquième.

Dans la première série de dépistage à Fukushima, on a trouvé 116 biopsies suspectes, 101 cas de cancer avéré qui étaient si agressifs qu’ils ont dû être opérés. Les patients et patientes qui présentaient des biopsies suspectes avaient au moment de la catastrophe entre 6 et 18 ans (en moyenne 14,9 ans). À l’époque, ce chiffre élevé inattendu a été expliqué par l’Université de Médecine de Fukushima comme étant le résultat d’un effet dépistage (screening effect en anglais), c’est-à-dire ce phénomène qui veut qu’on détecte davantage de cas de maladies au cours de dépistages de masse qu’on n’attendrait dans la même population et le même laps de temps en laissant se développer les symptômes de la maladie. Même si on ne connaît pas la dimension précise de l’effet dépistage, on peut exclure que l’augmentation du taux de cancer au cours des campagnes de dépistage suivantes soit due à un effet dépistage. Tous ces enfants avaient en effet été examinés auparavant et avaient été déclarés exempts de cancer. C’est donc bien qu’ils ont développé leur cancer entre les dépistages.

La seconde série de dépistage a révélé jusqu’à présent 71 biopsies suspectes, 54 cas de cancer (âge au moment de la catastrophe entre 5 et 18 ans, âge moyen 12,6 ans). La troisième série a trouvé 31 biopsies suspectes et 27 cas de cancer supplémentaires (âge au moment de la catastrophe entre 5 et 16, âge moyen 9,6 ans). Dans la quatrième série qui se déroule actuellement, on a jusqu’ici 27 biopsies suspectes et 16 nouveaux cas (âge au moment de la catastrophe entre 0 et 12 ans, âge moyen 8 ans). Parmi les enfants qui, après une biopsie à l’aiguille fine, présentaient une suspicion de cancer, 46 sont toujours sous observation et n’ont pas encore été opérés. Ce qui frappe, c’est la moyenne d’âge toujours plus basse dans les dépistages : avec le temps, on a de plus en plus de cas de cancer chez des patients qui à l’époque de la catastrophe étaient encore très jeunes, et pouvaient même avoir moins de cinq ans.

Arrivés à 25 ans, les jeunes adultes de la cohorte étudiée sont par ailleurs exclus de l’étude officielle principale et transférés dans une nouvelle cohorte. Dans ce groupe, on a enregistré jusqu’à présent 7 cas de biopsies suspectes et 4 nouveaux cas de cancer de la thyroïde. Le nombre de cas non recensés est probablement beaucoup plus élevé, car la participation à cette étude n’est que de 8 %. La mise en place d’une nouvelle cohorte est considérée dans l’ensemble comme une manière pour la FMU de minimiser encore le nombre de diagnostics de cancer.

À ces chiffres il faut ajouter 11 cas de cancer de la thyroïde qui ont été détectés chez des enfants appartenant à la cohorte d’étude, non pas dans le cadre des tests de dépistage mais à la Clinique universitaire de Fukushima. Ces 11 cas ne sont pas pris officiellement en compte dans les résultats officiels, quoiqu’ils montrent des tumeurs identiques et touchent des patients qui se trouvent effectivement dans la cohorte d’étude. Ces patients ont toutefois été envoyés faire des examens supplémentaires plus tôt que prévu en raison de résultats suspects au cours des dépistages. Les cas de cancer qui sont alors apparus n’ont pas été rajoutés aux chiffres officiels, ce qui ouvre la porte à une minimisation systématique du nombre réel de cas. 

Ces 11 cas étaient connus en juin 2017. On ne sait pas combien il y a eu depuis de cas supplémentaires. En outre, les données venant d’autres hôpitaux japonais ne sont pas disponibles et les patients de régions contaminées par la radioactivité en dehors de la préfecture de Fukushima ne sont de toute façon enregistrés nulle part. Il est donc fort probable que le nombre de cas non détectés de cancer de la thyroïde chez des patients qui au moment de la fusion des cœurs se trouvaient dans les régions contaminées soit nettement plus élevé. Mais même abstraction faite de ces cas, le total des cas de cancer de la thyroïde atteint aujourd’hui 213 (198 cas officiels issus des séries de dépistage, 4 cas de la cohorte Ü25, et les 11 cas de la Clinique universitaire de Fukushima).

Il est maintenant intéressant de comparer ces chiffres avec le taux d’incidence de cancer au niveau du Japon : au Japon, le taux d’incidence du cancer de la thyroïde chez les enfants de moins de 25 ans est de 0,59 par 100 000 par an. Cela signifie qu’au sein de la cohorte de quelque 218 000 enfants, on aurait pu attendre une incidence d’environ 1,3 nouveau cas de cancer de la thyroïde par an. Aujourd’hui, 10 ans après le début de la catastrophe nucléaire, on ne devrait avoir que 13 cas de cancer de la thyroïde au sein de la population étudiée.

Le chiffre réel des cas de cancer de la thyroïde à Fukushima, c’est-à-dire 213 cas, est 16 fois plus élevé que le chiffre attendu. Si l’on ne prend en compte que les 112 cas confirmés après la première série de dépistage et qu’on ne peut donc pas soupçonner d’être liés à un quelconque effet dépistage, le facteur d’incidence par rapport au nombre de cas de cancer de la thyroïde attendu depuis la fin du premier dépistage (12,9-7,4 = 5,5) est même de 20.

Le graphique ci-dessous compare les cas de cancer de la thyroïde détectés officiellement (en bleu) aux cas qu’on pourrait mathématiquement attendre dans la cohorte étudiée (en orange). On voit que le nombre de cas durant la première série de dépistage augmente de manière continue mais qu’il poursuit aussi sa courbe ascendante de 2014 à 2020 de manière continue, ce qui ne saurait s’expliquer par un effet dépistage.

Titre du graphique : cas de cancer de la thyroïde chez les enfants de Fukushima. En bleu : cas de cancer confirmés ; en orange : nombre de cancers attenduTitre du graphique : cas de cancer de la thyroïde chez les enfants de Fukushima. En bleu : cas de cancer confirmés ; en orange : nombre de cancers attendu

De plus, la répartition géographique des taux de cancers de la thyroïde correspond bien à la contamination radioactive admise. Dans les 13 communes les plus contaminées situées à l’est de Fukushima, on observe une incidence des cancers de la thyroïde chez les enfants nettement plus élevée que dans les régions moins contaminées par la radioactivité dans le nord, le sud et le centre de la préfecture. Le taux d’incidence le plus bas a été trouvé à l’ouest, là où les retombées radioactives ont été aussi les moins fortes.

Les cas de cancer de la thyroïde chez les enfants de Fukushima multipliés par 20
Les cas de cancer de la thyroïde chez les enfants de Fukushima multipliés par 20

Du reste, la baisse du nombre de cas de cancers de la thyroïde attendu dans les années 2016-2021 s’explique par la baisse de participation aux dépistages. Comme ces cas de maladie ne peuvent plus apparaître dans le dépistage, cela fait aussi baisser le nombre des cas de cancers attendu. Alors que la première série de dépistage de 2011-2014 concernait encore environ 300 000 enfants qui étaient soumis à une palpation et une radio de la thyroïde, le nombre a diminué d’environ 10 % dans la seconde série de dépistage de 2014-2016 pour n’inclure que quelque 270 000 enfants et de 10 % encore dans la troisième série de 2016-2018 pour finalement ne plus concerner que 218 000 enfants. À ce jour, la quatrième série de dépistage a permis d’examiner environ 181 000 enfants et la cinquième seulement 41. Si l’on compare les chiffres, le pourcentage des enfants examinés à Fukushima est passé de 79 % au premier dépistage à 71 au second, 65 au troisième et à 62 % au quatrième dépistage en cours.

En bleu : cohorte étudiée ; en orange : enfants examinés. Courbe : pourcentageEn bleu : cohorte étudiée ; en orange : enfants examinés. Courbe : pourcentage

Il semblerait que cette tendance ait une explication systématique : depuis des années des membres de l’Université de Médecine de Fukushima sont envoyés dans les écoles de la préfecture, pour informer les enfants de leur « droit à la non-participation » et leur « droit de ne pas savoir ». Sur les formulaires de scolarité, on trouve entretemps une option « opt out », c’est-à-dire une possibilité de ne plus participer au dépistage. C’est donc bien en toute conscience qu’on envisage que les enfants puissent sortir de l’étude et qu’on les y encourage. La baisse de participation est encore amplifiée par le fait que les plus de 25 ans ne font plus partie de l’étude principale. Les membres de la FMU craindraient-ils que la montée inquiétante des cas de cancers de la thyroïde ne se poursuive ? Ont-ils du mal à accepter ces données qui contredisent la thèse largement répandue depuis le début de la catastrophe nucléaire selon laquelle la multiple fusion des cœurs n’a entraîné aucun cancer supplémentaire ?

En outre, on peut s’attendre à une augmentation d’autres formes de cancer et d’autres maladies provoquées ou influencées de manière négative par les radiations ionisantes. Les tests thyroïdiens de la FMU représentent les seuls tests scientifiques de dépistage en série qui puissent donner des résultats pertinents sur les conséquences sanitaires de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Et ils courent actuellement le risque d’être dévalorisés par les partisans de l’énergie nucléaire.

Les gens au Japon ont un droit inaliénable à la santé et le droit de vivre dans un environnement sain. Les tests thyroïdiens chez les enfants ne sont pas seulement bénéfiques aux patients dont les cancers sont détectés de manière précoce et peuvent ainsi être traités, mais servent l’intérêt de l’ensemble de la population qui a subi les effets de la radioactivité libérée lors de l’accident. La poursuite des tests thyroïdiens dans le respect des règles et leur accompagnement scientifique sont donc d’intérêt public et ne doivent en aucun cas être entravés par des considérations politiques ou économiques. Il est important de continuer à suivre de l’extérieur l’évolution de la situation en gardant un regard critique.

Alex Rosen, médecin pédiatre et co-président de l’IPPNW Allemagne

Sources :

RESTAURANTS : PAS DE RÉOUVERTURE AVANT…

RESTAURANTS : PAS DE RÉOUVERTURE AVANT JUIN DANS LES DÉPARTEMENTS LES PLUS TOUCHÉS DÉCLARE MACRON

Felicità, le restaurant XXL de Station F by Big Mamma, les photos

En France, la réouverture des restaurants, ce ne serait pas tout de suite pour tout le monde. Lors d’un déplacement à Melun ce lundi 26 avril 2021, le président Emmanuel Macron déclare  » Je pense qu’on ne peut pas rouvrir les restaurants fin-mai courant juin dans les départements où ça circule encore beaucoup ». Alors, qui devra prendre son mal en patience ?

Alors que les français attendent l’annonce officielle du calendrier de réouverture des lieux fermés en raison du coronavirus, celles-ci devraient se faire de manière progressive selon la circulation du virus dans les différents territoires. Lors de la conférence de presse du gouvernement le 22 avril 2021, le premier ministre Jean Castex avait confirmé l’horizon de la mi-mai pour de premières réouvertures notamment en ce qui concerne les terrasses et les lieux culturels.

Ce lundi 26 avril 2021, on comprend que la réouverture des restaurants, ce ne sera pas tout de suite pour tout le monde. Lors d’un déplacement en Île-de-France à Melun, le président Emmanuel Macron a déclaré  » Je pense qu’on ne peut pas rouvrir les restaurants fin-mai courant juin dans les départements où ça circule encore beaucoup ». En revanche, il confirme que la réouverture des terrasses serait bel est bien prévue pour la mi-mai.

Ainsi, pour le retour dans les salles des restaurants, cela semble compromis pour la région Île-de-France dont les départements présentent les taux d’incidence les plus élevés du pays bien qu’une baisse de la circulation du virus soit observée depuis quelques temps. Parmi les régions les plus touchées on retrouve également les Hauts-de-France mais aussi la Provence-Alpes-Côte d’Azur avec un taux d’incidence particulièrement élevé dans les Bouches-du-Rhône. Il faudra donc prendre son mal en patience et en espérant profiter des terrasses entretemps.

Covid-19 : Etat d’urgence au Japon,

Covid-19 : l’état d’urgence décrété au Japon, les Jeux olympiques menacés ?

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 2 min.
 

Article rédigé par A.Miguet, G.Caron, C.Cesar- France 2
France Télévisions 20 Heures Édition du samedi 24 avril 2021
 

Pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 au Japon, l’état d’urgence a été déclaré samedi 24 avril. La situation sanitaire inquiète alors que les Jeux olympiques de Tokyo sont censés se tenir dans trois mois.

Le Japon a décrété l’état d’urgence samedi 24 avril alors que l’épidémie de Covid-19 touche encore de nombreuses personnes dans le pays. Les grands magasins et les bars vont fermer, la consommation d’alcool va devenir interdite dans les restaurants à partir de minuit. « Ici les gens viennent pour boire et pour manger donc si je ne peux plus servir d’alcool, personne ne viendra », s’inquiète Keisuke Makita qui travaille au restaurant Sumizaru. 

Moins de 1% de la population japonaise est vaccinée

La campagne de vaccination a pris du retard au Japon. Moins de 1% de la population est vaccinée. Des chiffres faibles qui s’expliquent par des problèmes d’homologation mais aussi un manque de doses. La situation sanitaire inquiète alors que la capitale Tokyo doit organiser les Jeux olympiques dans trois mois. La tenue de cet événement ne ravit pas certains habitants. « Faire venir des gens pour ces Jeux en pleine pandémie, c’est vraiment scandaleux », estime une passante. 

Covid-19 : au Japon

Covid-19 : au Japon, nouvel état d’urgence à trois mois des JO de Tokyo

Confronté à une vive recrudescence du coronavirus, le gouvernement japonais a déclaré vendredi un nouvel état d’urgence à Tokyo et dans trois autres préfectures. Les mesures seront plus strictes qu’en janvier.

Le Monde avec AFP

Publié le 23 avril 2021 à 13h31 – Mis à jour le 23 avril 2021 à 13h37

 

Le premier ministre japonais, Yoshihide Suga, le 23 avril, à Tokyo.

Le gouvernement japonais a déclaré vendredi 23 avril un nouvel état d’urgence à Tokyo et dans trois autres départements du Japon, à trois mois du début des Jeux olympiques (JO) prévus dans la capitale japonaise, face à une vive recrudescence locale du coronavirus. « Aujourd’hui, nous avons décidé de déclarer un état d’urgence dans les préfectures de Tokyo, Kyoto, Osaka et Hyogo », a annoncé le premier ministre, Yoshihide Suga, en évoquant l’augmentation des variants dans les nouvelles infections.

Les mesures seront plus strictes que le précédent état d’urgence imposé dans certaines parties du pays en janvier, tout en restant bien plus légères que les confinements décrétés dans d’autres parties du monde depuis plus d’un an. Les établissements servant de l’alcool (restaurants, bars, karaoké…) devront fermer leurs portes à partir de ce dimanche jusqu’au 11 mai inclus, ainsi que des centres commerciaux et les grands magasins.

« Nous avons un fort sentiment de crise, avait déclaré plus tôt dans la journée le ministre japonais en charge de la lutte contre le virus, Yasutoshi Nishimura. Nous ne serons pas en mesure de contenir les variants qui ont de puissantes capacités infectieuses, à moins de prendre des mesures plus fortes que jusqu’à présent. »

Aucune incidence sur les JO, selon les autorités

Pour des médias locaux, ces mesures, qui coïncideront avec les congés de la « Golden Week », période de l’année où les Japonais voyagent beaucoup habituellement, pourraient impliquer la suspension de certaines lignes de train et d’autocar pour limiter la mobilité.

Les autorités des préfectures concernées sont également susceptibles d’interdire l’accès des spectateurs à des manifestations sportives, mais des responsables ont insisté sur le fait que les mesures d’urgence n’auraient aucune incidence sur l’organisation des JO de Tokyo.

L’archipel nippon, qui a très vite fermé ses frontières en 2020, a connu une crise sanitaire relativement limitée, avec moins de 10 000 décès liés au Covid-19 officiellement recensés depuis janvier 2020. Mais les infections ont augmenté au cours de l’hiver, malgré un deuxième état d’urgence dans une grande partie du pays, et ont rebondi à nouveau après la levée de ce dispositif en mars. Les autorités d’Osaka, la préfecture actuellement la plus touchée, ont déclaré que les établissements de santé locaux étaient déjà débordés.

La vaccination au Japon avance quant à elle à un rythme d’escargot, entre prudence médicale, freins réglementaires et lourdeurs bureaucratiques : moins de 1 % de la population a été vaccinée pour l’heure. Les organisateurs des JO assurent malgré tout que le rythme du déploiement n’aura pas d’impact sur l’événement. Ils en ont déjà interdit l’accès au public venu de l’étranger, et doivent encore décider du nombre de spectateurs locaux qui pourraient être admis.

« Nous serons en mesure d’organiser les Jeux même sans vaccination, a répété mercredi à la presse le directeur général des JO de Tokyo, Toshiro Muto. Bien sûr, si les vaccins sont disponibles, ce serait un avantage (…). Mais en ce qui nous concerne, indépendamment du vaccin, nous prendrons des mesures fortes contre le Covid-19 pour pouvoir organiser les Jeux. »

Le Monde avec AFP

Sports et Loisirs à L’Isle sur Serein

Installation d’un ensemble « Sports et Loisirs » à L’Isle sur Serein

 

L’article 12 du compte rendu du conseil municipal du 26 février 2021 nous informe de l’installation prochaine d’un ensemble « Multi Sports » qui se situera à proximité de l’aire de jeu, elle-même se situant entre le terrain de football et le camping municipal.

Cette prochaine installation s’inscrit dans la continuité. En effet, après le terrain de football, l’air de jeu et plus récemment terrain de tennis, on ne peut que constater la volonté des successeurs des conseillers municipaux dans la pérennisation d’un projet adopter lors d’une réunion de conseil de 1987, comme l’indique, ci-dessous, un article paru dans la presse de l’époque.

On ne peut que féliciter le conseil actuel sur cette sage décision.

L’Yr de 1987

Réunion de conseil et Covid

Depuis la crise sanitaire du Covid qui sévit en France depuis mars 2020, les municipalités ont beaucoup mal à gérer les réunions de conseils municipaux. 
A chacun sa solution, avec pour objectif dans la majorité des cas, le respect de la démocratie locale
Léa Guedj, journaliste sur France Inter, est allée à la rencontre des maires et nous fait part des choix de chacun, qu’elle publie dans un article  le

Conseils municipaux : comment les communes s’adaptent aux restrictions sanitaires

Pour maintenir ces délibérations entre élus et permettre aux citoyens d’y assister, des mairies passent aux visioconférences et aux retransmissions en direct sur internet. Mais la transition n’est pas toujours facile.
Pour respecter les consignes sanitaires, des conseils municipaux, comme celui de Toulouse, ce sont délocalisés dans des salles plus grandes.
Pour respecter les consignes sanitaires, des conseils municipaux, comme celui de Toulouse, ce sont délocalisés dans des salles plus grandes. © AFP / Frédéric Scheiber

Depuis mai 2020, les conseils municipaux peuvent se tenir sans la présence des administrés, ou avec un nombre limité de personnes. Les communes tentent de s’adapter pour conserver la caractère public des séances, par une retransmission en direct. Les élus peuvent également se réunir en téléconférence. Autant de modalités de fonctionnement dont disposent désormais les maires pour maintenir ce moment important de la démocratie locale, malgré la crise sanitaire. Même si certains rechignent à les adopter.

En salle, avec un nombre restreint d’élus

Des communes ont ainsi décidé de poursuivre les débats en salle, parfois en se délocalisant dans des locaux plus grands et avec ce que cela implique de mesures de distanciation, port du masque et autres plexiglass. Pour le maire socialiste de Creil, dans l’Oise, hors de question de renoncer au « cénacle de la démocratie locale », explique Jean-Claude Villemain à France Inter. Pas de visioconférence donc, mais des élus en nombre restreint, auxquels ceux qui sont absents peuvent déléguer leur pouvoir.

Du côté de l’opposition, cette décision agace. Les élus du groupe d’opposition Génération Creil ont tout simplement refusé d’assister au conseil municipal lundi dernier. « Creil est au cœur d’une zone de forte propagation de l’épidémie, justifie Johann Lucas, le président du groupe, et il y a eu des cas de covid parmi les agents, cadres et élus de la commune. » « J’applique la loi », rétorque l’édile, faisant référence à l’ordonnance du 1er avril 2020 qui prévoit que le tiers des membres doivent être présents ou représentés par des élus porteurs de pouvoirs.

Les séances en visioconférence, c’est toute une organisation

Avec plus ou moins d’entrain, des municipalités ont sauté le pas. Philippe Laurent, maire (UDI) de Sceaux, organise les conseils municipaux en visioconférence, via le logiciel StarLeaf, depuis décembre 2020. « C’est beaucoup plus long et pénible, car les élus sont installés chez eux tranquillement, alors ils parlent, parlent…, soupire l’élu. _Une des séances a même duré onze heures, jusqu’à six heures du matin !_«  C’était la séance du 17 décembre 2020, visible sur Youtube, s’il vous prend l’irrépressible envie de la visionner.

 

À Montreuil, en Seine-Saint-Denis, le service de communication concède également que l’organisation est « plus compliquée ». Il y a « tout un nouveau protocole à adopter et des problèmes techniques à résoudre ». La Ville a donc rédigé une note explicative des règles à suivre pendant ces réunions à distance. Les modalités de prise de parole, d’abord. Les conseillers doivent appuyer sur l’option « lever la main » dans Zoom. Ils s’expriment à tour de rôle « après avoir été préalablement autorisés à prendre la parole par le maire » qui active leur micro. 

 

Il a aussi fallu résoudre la problématique du vote en ligne. À Montreuil, « le maire ouvre le vote via une solution de vote à distance sécurisée pour laquelle les élus auront reçu un identifiant de séance par mail et un mot de passe personnel par SMS ». Le logiciel qu’ils utilisent s’appelle Quizzbox, le même que celui choisi par Malakoff, Nancy, Vaulx-en-Velin ou Saint-Nazaire par exemple.

À Château-Thierry, dans l’Aisne, le vote se fait de manière plus traditionnelle. Devant son écran, le maire Radical, Sébastien Eugène, demande lui-même s’il y a des oppositions ou des abstentions. « Des personnes se signalent en levant la main, physiquement ou virtuellement », précise l’édile qui « demande systématiquement leur vote aux membres de l’opposition ».

Le vote dématérialisé présente un inconvénient : impossible de réaliser des votes à bulletin secret. « On est obligés de reporter ces votes là ou de les faire en présentiel », indique Sébastien Eugène. C’est d’ailleurs l’une des raisons évoquées par certains maires pour refuser les conseils en visio.

Des réunions suivies « en live »

Malgré ces difficultés techniques, le maire apprécie le distanciel, car « les conseillers s’écoutent plus entre eux, on ne peut pas couper la parole, alors que c’est assez fréquent en salle ». La retransmission en Facebook Live est aussi devenue systématique. Une « alternative » pour ouvrir le conseil « à un plus large public ». « Généralement cinq à dix personnes viennent au conseil municipal, toujours les mêmes, souvent d’un certain âge », observe-t-il. Tandis qu’« une centaine d’internautes regardent en direct », et certaines vidéos, qui durent environ quatre heures, cumulent jusqu’à 5 200 vues au total.

 

Le direct, implique aussi « plus d’interactivité » avec les administrés. Sous cette vidéo du 12 novembre 2020, on trouve plus de 100 commentaires. Sébastien Eugène, a fait le choix de permettre aux habitants de commenter la séance : « S’ils sont constructifs, il nous arrive même d’y répondre en direct. »

Des centaines de communes ont décidé de diffuser leurs conseils municipaux en direct pendant la crise sanitaire. Villeurbanne, Mulhouse, Massy, Caen, Bergerac, Brest… Pour ces villes, la captation vidéo est une nouveauté. Et cela nécessite une certaine logistique et un investissement financier. Au début, « on a bidouillé pour retransmettre sur les réseaux, en utilisant un téléphone portable », raconte Béatrice de François, maire (PS) de Parempuyre, en Gironde.

Très vite, la maire s’aperçoit que la qualité de l’image et du son n’est pas suffisante. Alors, « on a investi dans une caméra sur pivot », décrit l’élue, dont les conseils sont visibles sur YouTube. La commune a aussi fait appel à un prestataire, et « ça a un coût non négligeable : 800 euros », précise-t-elle.

La diffusion sur les réseaux sociaux booste les conseils municipaux

Limoges fait partie des villes qui ont davantage d’expérience et de moyens pour investir dans la retransmission vidéo. La municipalité diffuse les séances sur le site de la ville depuis 2014, dans un objectif de « transparence ». Pour cela, elle fait appel à au prestataire Multicam Systems, pour un montant de 2 880 à 3 600 euros par séance.

Depuis juillet 2020, les réunions sont aussi retransmises sur Facebook Live, puisqu’il n’y a plus de public en salle. « On a changé d’échelle, on touche beaucoup plus de monde, constate Sandrine Javelaud, directrice de la communication de la Ville : sur le site de la ville, on avait en moyenne 600 personnes qui regardaient en direct, et 300 en replay. » Sur Facebook, les vidéos cumulent entre 6 000 et 13 000 visionnages.

 

Les internautes participent activement. « On a un « community manager » qui modère les commentaires, explique la directrice de communication, il répond aux questions lorsqu’elles portent sur des dossiers précis. Parfois, il faut enlever certains commentaires haineux. » Même si les discussions sont « assez techniques » et le direct « incite à une certaine tenue de la part des conseilleurs municipaux », précise Sandrine Javelaud, l’un des internautes écrit en commentaire : « On se croirait au théâtre ».

Les commentaires des internautes « difficiles à modérer »

Le « théâtre », justement, c’est ce que veut éviter Jean-Claude Villemain, le maire (PS) de Creil. Ce qui apparait comme « un outil qui fait vivre la démocratie » aux yeux de certains élus, lui semble au contraire relever de la « politique spectacle ». Les conseils de la Ville de Creil sont diffusés en direct, mais uniquement en audio, sans image, sur YouTube. Les commentaires sont désactivés, comme sur la plupart des vidéos de conseils municipaux sur la plateforme. Une option que ne permet pas le Facebook Live.

Pour le maire de Creil, l’absence de commentaires des internautes ne change pas grand-chose, puisque, lors d’un conseil municipal habituel, « le public ne peut pas intervenir comme il veut. Il faut qu’il demande la parole et que le maire suspende la séance. » Un avis que partage la mairie de Bussy-Saint-Georges. La ville de Seine-et-Marne a d’abord tenté de diffuser son conseil municipal en Facebook Live, le 10 décembre 2020.

 

Résultat : 180 commentaires, dont quelques-uns reçoivent une réponse de la Ville de Bussy. Mais face à « des débordements » et « des commentaires parfois violents » qui sont « difficiles à modérer », la municipalité choisit de ne diffuser les directs que sur Youtube, sans possibilité de commenter.

Des maires refusent le distanciel et les retransmissions en direct 

Il y a des majorités qui refusent tout bonnement la retransmission en direct, en audio ou en vidéo. C’est le cas à Boulogne-Billancourt, au grand dam de Pauline Rapilly-Ferniot, élue de l’opposition (EELV). Elle n’a pas pu se rendre au dernier conseil, parce qu’elle était cas contact, et « on m’a refusé d’y assister en visio », relate-t-elle. Ce qu’elle regrette encore davantage, c’est l’absence de diffusion des séances en ligne. « On a proposé un vœu en ce sens, mais la majorité a voté contre », assure-t-elle.

Dans Le Parisien, Pierre-Christophe Baguet, le maire (LR) de Boulogne-Billancourt justifie sa décision par l’attitude de l’opposition « qui, dès le premier conseil municipal, fait un peu ce qu’elle veut, des gens se lèvent pour filmer leurs camarades ». Il prend pour exemple une vidéofilmée pendant le conseil municipal diffusée sur les réseaux sociaux en février. On y voit Pauline Rapilly-Ferniot qui tente de dénoncer des propos sexistes dont elle a été victime par des élus de la majorité. Le maire coupe alors son micro.

 

Le maire (PS) du Mans, Stéphane Le Foll, fait aussi partie des réfractaires. À Ouest France, il déclare que « filmer un conseil municipal, ça coûte » et que « si c’est faire de la transparence pour faire de la critique systématique, ce n’est pas la peine ». Marie James, candidate de gauche aux municipales 2020, fulmine. Elle a même lancé une pétition pour « généraliser la diffusion vidéo publique des conseils municipaux et communautaires ».

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