Rejet d’eau radioactive : polémique à Fukushima !

 
 
 

L’eau rejetée a été traitée afin que le niveau d’éléments radioactifs soient situés en-dessous du seuil des normes de sécurité. Filtrée plusieurs fois, l’eau voit ainsi ses radionucléides disparaître. Or, le tritium est toujours là et ce dernier ne peut pas être supprimé avec les méthodes modernes.

Rejet dans l’océan : quelle eau est concernée ?

C’est environ 1,25 million de tonnes d’eau qui sont présentes actuellement à Fukushima. Cette quantité d’eau se situe dans environ un millier de citernes, situées à proximité de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Cette eau vient des précipitations, des nappes souterraines ainsi que des injections permettant aux cœurs des réacteurs nucléaires qui sont entrés en fusion de subir un refroidissement.

Le filtrage de l’eau qui va être libérée s’effectue grâce à différentes installations. La plus importante est celle qui permet de supprimer ce qu’on appelle les nucléides. Il s’agit de l’Advanced Liquid Processing System. Cette dernière permet de supprimer l’eau de la majorité de ses éléments radioactifs (les fameux radionucléides). Pour ce qui est du tritium, il reste en place. En effet, ce radionucléide ne peut pas être détruit avec les méthodes modernes. Le tritium n’est nocif pour l’organisme qu’à doses extrêmement conséquentes si on se fit aux dires des professionnels. Effectivement, sa désintégration atteint 50 % après douze ans (ce qui correspond à une à deux semaines dans l’organisme). Il produit alors de faibles rayonnements bêta.

L’opération devrait débuter dans deux ans et risque de prendre … plusieurs décennies ! Le gouvernement du pays a annoncé qu’il va prendre les mesures adéquates afin que la réputation de la zone ne soit pas touchée.

Quelle est la raison de ce choix dix ans après ?

Un choix rapide devait être fait par rapport à l’eau « tritée » puisque l’eau poursuit actuellement son accumulation. Si on se fit au groupe Tepco (il s’agit de l’opérateur de la centrale), les restrictions des possibilités de stockage à Fukushima pourraient être atteintes à partir de l’automne de l’année prochaine.

Début 2020, des spécialistes mandatés par le pouvoir avait recommandé une solution de dilution continue dans l’océan. Un autre choix portait sur une technique d’évaporation dans l’air. Les experts ont également rappelé que le rejet en mer d’eau tritiée n’est pas une méthode inédite car déjà utilisée au Japon et dans d’autres centrales dans le monde.

L’Agence internationale de l’énergie atomique a également affirmé que cette option était liée à des méthodes parfaitement définies à l’international. Ainsi, le choix du Japon a reçu beaucoup de soutiens, dont celui de l’AIEA, qui s’est même proposé pour donner un soutien technique à Fukushima.

Une décision critiquée à Fukushima

Le choix du rejet d’eau est pourtant loin de faire l’unanimité dans le monde. Ainsi, la célèbre association Greenpeace a vivement critiquée le gouvernement japonais en affirmant qu’il laissait de côté les personnes vivant à Fukushima. L’ONG parle d’une décision totalement injustifiée et d’une contamination volontaire de l’océan Pacifique. Parallèlement à ces déclarations, Greenpeace affirme que l’eau de Fukushima possède une multitude d’éléments radioactifs, cela étant notamment le cas du carbone 14. Le danger ? Ces éléments pourraient avoir un impact sur la chaîne alimentaire et dégrader l’ADN s’il y a des taux trop conséquents sur le long terme. Ainsi, les associations environnementales recommandent d’opter pour un stockage d’eau plus long afin que les techniques de filtration soient plus performantes pour une décontamination totale.

Enfin, il faut savoir qu’il y a un véritable consensus parmi les experts par rapport aux conséquences sur la santé (d’un rejet en mer de l’eau tritiée). Certains affirment qu’il est ridicule. Or, il n’y a pas de risque zéro risque et c’est pourquoi la méthode du rejet d’eau est autant critiquée et controversée.