Pourquoi les Japonais ont décidé de reverser les eaux contaminées de Fukushima dans l’océan
LOUIS VA PLUS LOIN – Les autorités japonaises ont acté une décision très attendue et très critiquée cette semaine.
Des eaux radioactives de la centrale de Fukushima vont être déversées dans la mer car les Japonais n’avaient plus de place pour la garder, tout simplement. Chaque jour, 170.000 litres d’eau sont injectés dans la centrale pour, à terme, refroidir et retirer la matière radioactive fondue qui est toujours extrêmement dangereuse 10 ans après l’accident.
Cette eau est ensuite retraitée puis stockée, mais la capacité maximale du site de Fukushima sera atteinte en 2022, il faut donc s’en débarrasser au fur et à mesure. Le gouvernement japonais avait deux options: laisser l’eau s’évaporer dans l’air ou la diluer dans l’océan. C’est donc cette dernière solution qui a été choisie. En tout, plus d’un milliard de litres seront déversés en 30 ans.
Décision très critiquée au Japon
Par les pêcheurs d’abord, qui redoutent que la population ne fasse plus confiance en la qualité de leurs produits. Mais surtout par les associations de défense de l’environnement.
L’ONG Greenpeace s’inquiète par exemple de la présence de tritium, un composant radioactif, dans ces eaux rejetées. La plupart des scientifiques, comme une spécialiste des radiations de l’Imperial college de Londres, citée par nos confrères de l’AFP, affirment cependant que le tritium n’est dangereux qu’en énorme quantité. Et ça tombe bien, parce que la centrale de Fukushima n’est pas du tout la seule au monde à rejeter dans l’océan des eaux tritiées.
Cette pratique existe aussi en France
Notamment à la Hague, dans le Cotentin. Cette usine de retraitement rejette en deux mois et demi la même quantité de Tritium que celle qui sera déversée en trente ans par la centrale de Fukushima.
Cela aurait même pu être davantage sans la construction d’un pipeline, un long tuyau qui s’enfonce à plus de 60 mètres sous terre pour enfouir des matières radioactives.
Depuis 1946, une quinzaine de pays ont procédé à l’immersion de déchets nucléaires dans les océans Pacifique, Atlantique et Arctique.