Coronavirus : le parcours de la flamme olympique sous haute surveillance
Alors que la flamme olympique doit être rallumée le 12 mars dans la cité antique d’Olympie, les organisateurs ont déjà annoncé des mesures pour limiter les festivités en Grèce.
Le 5 mars 2020 à 16h23
La Grèce a interdit ce jeudi tout rassemblement public dans trois régions de l’Ouest du pays dont Elis où se situe Olympie. Or, le 12 mars, la flamme olympique doit être allumée dans la cité antique. Face à cette annonce de fermer les écoles, les universités et « la suspension de tout rassemblement de masse » jusqu’au 6 mars, le comité olympique grec (HOC) a indiqué qu’il réduirait les accréditations « à celles absolument nécessaires » et qu’il limiterait les festivités et soirées de gala.
Ainsi, le HOC, qui travaille en étroite collaboration avec les autorités sanitaires nationales, tiendra des réunions pour réévaluer la situation tous les deux jours. Le HOC a également précisé qu’il n’accepterait pas les spectateurs pour la répétition finale, le 11 mars. La flamme sera remise aux responsables de l’organisation de Tokyo, le 19 mars.
À ce jour, le CIO (Comité international olympique) n’a évoqué « ni une annulation ni un report » des Jeux olympiques de Tokyo 2020 (24 juillet-9 août) en pleine crise du coronavirus. Le traditionnel parcours de la torche dans le pays hôte, qui doit débuter le 26 mars de Fukushima pour un relais à travers tout le Japon, se fera néanmoins sous haute surveillance.
Un nombre de spectateurs limités
« Le Comité organisateur prendra toutes les mesures nécessaires et appropriées pour prévenir la propagation de l’infection parmi les coureurs, les spectateurs et l’équipe technique », comme la limitation du nombre de spectateurs, ont déclaré dans un communiqué les organisateurs.
Parmi les villes traversées, celle de Futaba, une des deux sur lesquelles se trouve la centrale dévastée de Fukushima. « En plus de susciter l’enthousiasme à travers le pays à l’approche de Tokyo 2020 et de promouvoir les valeurs olympiques, le périple de la flamme a pour but d’exprimer la solidarité de tous envers les régions qui se remettent encore du tremblement de terre et du tsunami de 2011 », avaient déclaré en février les organisateurs.
Le gouvernement japonais s’appuie régulièrement sur les Jeux olympiques pour afficher les progrès de la reconstruction de la région de Fukushima. Il prévoit symboliquement de faire partir la flamme depuis le « J-Village », un complexe sportif situé à une vingtaine de kilomètres de la centrale.
Le « continent de plastique » n’existe pas, selon plusieurs scientifiques
Le navigateur Yvan Bourgnon a présenté un projet de voilier pour nettoyer les océans des tonnes de déchets plastiques qu’ils contiennent. Or, le « continent de plastique » n’existe pas sous la forme que l’imaginaire collectif se le représente.
Tout le monde est persuadé d’avoir vu les images de ces gigantesques étendues de plastiques, des déchets compacts en dérive au milieu des océans: les fameux « continents de plastique ». Pourtant, selon plusieurs spécialistes interrogés par l’émission Tout un monde de la RTS, ils n’existent pas, ou en tout cas pas comme nous nous les représentons.
« Il existe des zones de convergence où les plastiques, pour des raisons de circulation des grands courants marins, vont se concentrer. Mais les quantités de plastiques dans ces zones sont très minimes. Ce sont quelques milliers de tonnes. Ce n’est rien par rapport à la production mondiale de plastique (voir encadré)« , explique François Galgani, scientifique à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), à Bastia, et responsable d’un groupe d’experts sur les déchets marins pour l’Union européenne. « En aucun cas, il y a des continents de plastique, ni des quantités suffisantes pour justifier un ramassage ».
Quantité et qualité des déchets suffisantes?
Le voilier géant Manta du projet « Sea Cleaners », présenté en avril par le navigateur neuchâtelois Yvan Bourgnon, est ambitieux, mais les scientifiques partagent un doute sur le fait d’aller rechercher les déchets en mer. « Le principe de nettoyer est uniquement valable quand il y a une valeur à ce qu’on récupère. Si vous allez rechercher des filets au fond de la mer, on pourra les recycler. Si on récupère des déchets sur les plages, cela a une valeur patrimoniale », estime François Galgani.
Le principe de nettoyer est uniquement valable quand il y a une valeur à ce qu’on récupère François Galgani, scientifique à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer
Il relève un autre problème: « Les quantités sont-elles suffisamment importantes pour pouvoir alimenter les entreprises de recyclage? Et la qualité des déchets permet-elle le recyclage? Car, en principe, ils sont dégradés et cela peut poser des problèmes sur le plan chimique ». Sans compter le risque de capter aussi des animaux marins, comme des tortues de mer ou des poissons lunes en surface.
99% des déchets volatilisés
Pascal Hagmann, initiateur de l’ONG OceanEye, qui surveille la pollution des océans, voit « un concept très à la mode » dans le nettoyage des océans. Selon lui, cela a un sens sur le littoral ou à proximité des foyers de pollution, mais pas en pleine mer. « C’est une utopie! », dit-il. « Les concentrations de déchets y sont largement inférieures à ce que l’on imaginait. Ce sont quelques dizaines ou centaines de kilos par kilomètre carré. C’est à peu près 1% de ce qu’on s’attendait à trouver. » En clair, concevoir des bateaux à 30 millions de francs pour tenter de repêcher l’insaisissable semble démesuré.
Les concentrations de déchets y sont largement inférieures à ce que l’on imaginait. (…) C’est à peu près 1% de ce qu’on s’attendait à trouverPascal Hagmann, initiateur de l’ONG OceanEye
Pour Pascal Hagmann, la plus grande inquiétude est donc de ne pas savoir ce qu’il advient des 99% de déchets qu’on ne retrouve pas. « On ne sait pas s’ils sont fragmentés en toutes petites particules (…) s’ils sont ingérés par le plancton ou par d’autres organismes, ou s’ils sédimentent au fond des mers. On ne connaît pas tout le processus de transport de ces déchets plastiques et donc on n’est pas capable de quantifier les impacts de cette pollution. »
300 millions de tonnes de plastique par an
Le constat des scientifiques qui brise le « mythe » du « continent de plastique » n’enlève rien à l’urgence de la situation, sachant que le monde produit plus de 300 millions de tonnes de plastique chaque année et la tendance est à un doublement tous les 10 ans. Si cela continue ainsi, en 2050, on en sera à un milliard de tonnes. Et, sur cette quantité, 8 à 10 millions de tonnes sont répandues, tous les ans, dans les mers.
Menacée, Genève repart au combat contre la vétuste centrale nucléaire française du Bugey, située à 70 km de la ville. A 90 km de la centrale, un barrage pourrait provoquer une catastrophe semblable à celle de Fukushima, selon des experts. En cas d’accident majeur, une partie de la Suisse romande se trouverait sous le nuage radioactif.
2 mars 2016. L’info fait l’effet d’une bombe.
Unis dans leur combat contre le nucléaire imposé par la Constitution cantonale*, la ville et l’Etat de Genève déposent plainte pénale contre X pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui et pollution des eaux concernant la centrale nucléaire du Bugey, située à 70 km du bout du lac. Lors d’une conférence de presse restée mémorable, Esther Alder, alors maire de la ville, soutenue par le conseiller d’Etat Antonio Hodgers et le conseiller administratif Rémy Pagani, exige la fermeture du site, construit sans étude d’impact préalable. Mandatée par les autorités genevoises, Me Corinne Lepage, avocate spécialiste en droit de l’environnement et ancienne ministre française de l’Environnement, affirme que la dalle sur laquelle repose l’unité présente des problèmes d’étanchéité, qu’une enceinte de confinement d’un des réacteurs comporte une fissure et que des fuites de tritium sont régulièrement constatées. Sans mauvais jeu de mots, le dossier semble béton.
Juin 2017. Nouveau coup de théâtre.
L’effet d’annonce dissipé, le Ministère public décide finalement de ne pas engager de poursuites. Pour lui, les faits ne sont pas suffisamment caractérisés. «Son enquête a été bâclée», estime aujourd’hui le service juridique de la ville.
Dix-huit mois plus tard. Convaincu que la centrale présente toujours plus de risques pour la sécurité et la santé de ses habitants, Genève s’apprête à repartir au combat. «Une nouvelle plainte avec, cette fois, constitution de partie civile, va être déposée prochainement à Paris entre les mains du doyen des juges d’instruction. Contrairement à la première, elle se fondera sur le rapport d’un célèbre expert reconnu dans le domaine du nucléaire dont le nom sera dévoilé en temps utile. Celui-ci établit de manière très claire les lacunes et les défaillances de la sûreté et les risques d’accidents qui y sont associés. Plusieurs juges d’instruction devraient ainsi être désignés pour instruire les faits. «La ville et le canton auront accès au dossier et la possibilité de formuler des demandes d’auditions et des expertises», détaille un juriste du service qui préfère que son nom ne soit pas cité. «Nous espérons ainsi que la poursuite des investigations permettra de faire enfin toute la lumière sur les conditions de fonctionnement de la centrale, qui souffre d’une dégradation croissante et d’un entretien défectueux de ses équipements», poursuit notre interlocuteur.
Le barrage de la peur
Ce n’est pas tout. Une récente enquête menée par une équipe d’Envoyé spécial, la célèbre émission de France Télévisions, diffusée il y a quelques semaines, a ajouté un nouvel élément, et pas des moindres, à ce dossier ultrasensible. Selon les investigations de nos confrères, un second ouvrage, situé à 90 km de la centrale, serait lui aussi en piteux état et pourrait déclencher un scénario qualifié d’apocalyptique: le barrage de Vouglans, dans le Jura français. Mis en service il y a cinquante ans, le troisième édifice du genre dans le pays, avec ses 600 millions de mètres cubes d’eau retenus, présente en effet d’angoissants indices de vieillissement. Les enquêteurs de France 2 ont relevé pas moins de 200 failles sur l’ensemble de l’ouvrage. Interrogé sous le couvert de l’anonymat, un ancien responsable de la sécurité hydraulique d’EDF (Electricité de France), qui exploite le barrage et la centrale, assure pour sa part qu’il existe une infiltration d’eau sous le barrage qui pourrait un jour provoquer le soulèvement de la paroi.
Plus inquiétant encore selon lui, les jonctions latérales béton-rocher, là où les murs prennent appui, ne cessent de se dégrader. «Balivernes», rétorque l’inspecteur de sûreté d’EDF, questionné par les journalistes. Pour lui, le barrage le plus surveillé de France est en parfait état et ne présente aucun signe justifiant un pareil alarmisme.
Rapport secret
Une affirmation assénée avec un aplomb d’autant plus hardi que les dépositaires de l’émission ont mis la main sur un rapport secret d’EDF révélant que la partie avant du barrage se décolle de la fondation et que l’extension d’anciennes fissures provoque des fuites dans la zone centrale, lesquelles fragilisent l’ensemble.
Un autre document confidentiel fait état d’un glissement de terrain autour du site en février 1970 et de deux autres événements similaires en décembre 1981. Pour l’ex-responsable de la sécurité, cette instabilité associée à de fortes précipitations peut provoquer rien de moins que la rupture subite de ce barrage-voûte. C’est ce qui s’est produit dans les environs de Fréjus, en 1959, au barrage de Malpasset. Déferlant dans la vallée, la vague de 40 m de haut fit 423 victimes au cœur d’une nuit d’hiver.
Comme à Fukushima
Avec douze fois le volume de la construction du Var, on a peine à imaginer les conséquences d’une rupture du barrage implanté dans l’Ain en termes de pertes humaines et de dégâts matériels. Mais l’enquête de nos confrères français va plus loin. Elle démontre que la vague submergeant la vallée balaierait encore cinq barrages au fil de l’eau, ce qui la gonflerait de 70 millions de mètres cubes supplémentaires. Six heures après la rupture, l’eau atteindrait ainsi la zone du Bugey.
Contrainte par la loi depuis l’accident de Fukushima, en mars 2011, d’imaginer le pire pour ses sites, soit une crue historique de l’Ain et du Rhône ajoutée à la rupture du barrage, EDF affirme pourtant dans son expertise que l’eau s’arrêterait au pied de la centrale. Perspicaces, les enquêteurs de France 2 ont toutefois découvert que ladite expertise a été calculée sur la base d’une hauteur d’eau de 424 m au barrage, alors que la loi oblige à calculer avec un barrage plein (429 m): 5 m de différence, sur un lac long de 35 km, qui ampute le résultat de 85 millions de mètres cubes d’eau. Leader de l’association de riverains Stop Bugey, l’ingénieure Elisabeth Brénière pense que non seulement la centrale serait bel et bien submergée, mais que les débris charriés par le Rhône, dans lequel l’eau de refroidissement des réacteurs est pompée, bloqueraient entièrement le système. «Comme à Fukushima, s’ensuivrait alors la fusion nucléaire. Avec les conséquences que l’on sait…»
* Les autorités doivent tout mettre en œuvre pour s’opposer à toutes velléités nucléaires dans et proches des frontières cantonales.
Il y a tout juste 32 ans, se produisait l’accident nucléaire de Tchernobyl. A l’occasion de cet anniversaire, j‘édite une collection d’articles qu’on a pu lire au jour le jour dans la presse régionale de l’Est de la France. J’avais à l’époque conservé tous les articles paraissant sur la catastrophe dans deux journaux régionaux, LaLiberté de l’Est, aujourd’hui disparu, et L’Est Républicain.
L’accident s’est produit le 26 avril 1986. Les informations n’ont commencé à émerger qu’à partir du 29 avril. Mais même si peu d’infos arrivaient, paradoxalement, les « experts européens » qui avaient analysé le nuage radioactif qui arrivait sur l’Europe avaient mieux communiqué publiquement la situation qu’en 2011 pour Fukushima car dès le 30 avril 1986, soit quatre jours après l’explosion, La Liberté de l’Est annonçait : « L’accident survenu à la centrale nucléaire soviétique de Tchernobyl près de Kiev (Ukraine), est bien dû à la fonte du cœur du réacteur (…) ». En 2011, il a fallu attendre 74 jours – oui vous avez bien lu – pour que Tepco avoue que trois cœurs avaient fondu, et c’est seulement après cette date que les « experts européens » ont reconnu la fusion des cœurs. Pourtant ceux-ci avaient accès aux informations via le réseau international d’analyse des composants nucléaires de l’atmosphère et donc connaissaient la gravité de l’accident. Cependant, ils n’ont rien dit.
Je vous laisse apprécier les différents titres qui se succédèrent dans les 3 premières semaines, du 26 avril au 17 mai 1986, en particulier ceux de L’Est Républicain du 3 mai : « France : aucune mesure sanitaire n’est nécessaire » et du 6 mai 1986 : « Tchernobyl, c’est fini ». La Liberté de l’Est, quant à elle, ne publia rien sur la catastrophe le 6 mai !
Aujourd’hui, un accident nucléaire serait-il plus difficile à cacher ? On le voit avec la pollution au ruthénium 106 de l’automne dernier, le village nucléaire mondial a toujours du mal à communiquer et on ne sait toujours pas officiellement, 6 mois plus tard, ce qui s’est passé !
Un hôtel aujourd’hui se doit d’offrir au monde itinérant, bien plus qu’une nuit de sommeil.
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Le gouvernement français veut lancer une grande consultation nationale sur le devenir des déchets nucléaires d’ici à l’automne. Alors que le projet d’enfouissement suscite la polémique à Bures (Meuse), tour d’horizon des endroits du monde qui restent les plus pollués au plutonium et à l’uranium.
Fukushima, Japon
Depuis sept ans, c’est l’endroit le plus radioactif au monde. En mars 2011, un tremblement de terre de magnitude 9 sur l’échelle de Richter, a déclenché un tsunami sur la côte Pacifique du Japon, entraînant la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl. En conséquence, trois des six réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi ont fondu et une énorme quantité de radiations s’est déversée. On estime qu’il faudra quatre décennies pour démanteler complètement la centrale nucléaire. Aujourd’hui encore, la région enregistre des pics de radioactivité stratosphériques, que ce soit dans ses sols, ou dans l’eau : plus de 700 000 m³ d’eau contaminée auraient d’ailleurs été déversés récemment dans la mer, faute de place pour les stocker, selon le site américain IFL Science.
Tchernobyl, Ukraine
En avril 1986, une explosion à la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, a entraîné le rejet d’une grande quantité de matières radioactives dans l’air et dans l’atmosphère, causant la mort d’environ 93 000 personnes. La catastrophe a libéré 100 fois plus de radiations que les bombes de Nagasaki et d’Hiroshima. Au total, on estime que six millions de personnes ont été exposées aux rayonnements, qui se sont propagés à travers l’Europe et la Russie. La Biélorussie a absorbé plus de 70 % des radiations. Il existe une zone d’exclusion de 2 600 km2 autour de l’usine de Tchernobyl, qui est toujours fermée au public. Les efforts de nettoyage sont toujours en cours, mais il faudra attendre plusieurs décennies avant que les gens puissent retourner vivre dans la région.
Maïlou-Sou, Kirghizistan
Maïlou-Sou est une ville minière de la région de province de Djalalabad dans le sud du Kirghizistan. Contrairement à d’autres endroits, le rayonnement n’est pas dû à des centrales nucléaires ou à des bombes, mais à l’extraction d’uranium. L’Union soviétique, qui avait mis en place une installation minière à l’époque, a enfoui environ 10 000 tonnes de minerai d’uranium dans les zones excavées. Elle compte actuellement 1,96 million de mètres cubes de déchets d’uranium et 26 décharges autour de la ville. La région est également connue pour avoir une grosse activité sismique, ce qui ne fait qu’augmenter le risque de propagation de la radioactivité.
Le combinat chimique de Sibérie
Situé à environ 3 000 km de Moscou, le Sibkhim (en russe et en abrégé), est une usine russe située à Seversk au nord de la ville de Tomsk, comprenant plusieurs réacteurs nucléaires et des installations de séparation isotopique, d’enrichissement et de retraitement de l’uranium et du plutonium et le stockage de centaines de milliers de tonnes de déchets nucléaires. Elle a été utilisée dans le programme de recherche nucléaire de l’URSS pour enrichir l’uranium et le plutonium pendant une quarantaine d’années. Aujourd’hui, des milliers de litres de déchets liquides sont découverts dans des piscines et 113 000 tonnes de déchets radioactifs solides sont stockées dans des conteneurs qui fuient. En conséquence, des taux de mortalité élevés ont été enregistrés dans la faune environnante.
Le polygone du Kazakhstan
Le polygone, également connu sous le nom de site d’essais de Semipalatinsk, a été l’un des principaux sites d’essais d’armes nucléaires de l’URSS pendant la guerre froide. On estime que plus de 450 essais nucléaires ont été effectués dans la région de 1949 à 1989. Dans cette région du monde, près de 200 000 personnes souffrent encore des effets néfastes de la radioactivité.
Sellafield, au Royaume-Uni
Sellafield a été construit en 1940 sur la côte ouest de l’Angleterre pour fabriquer du plutonium pour les armes atomiques. En 1957, un énorme incendie a ravagé l’usine d’enrichissement du plutonium pendant trois jours et des quantités massives de fumées radioactives ont été libérées dans l’atmosphère. L’incident est considéré comme le pire accident nucléaire de l’histoire du Royaume-Uni. On estime que l’évaporation des fumées radioactives serait à l’origine de 240 cas de cancer. Selon des associations de défense de l’environnement, la centrale libérerait encore 8 millions de litres de déchets contaminés par jour, ce qui ferait de la mer d’Irlande la mer la plus radioactive du monde.
Hanford, aux États-Unis
C’est ici qu’a été entreposé le plutonium qui a servi à la fabrication de la toute première bombe atomique qui a explosé à Hiroshima, et aussi la seconde qui a éclaté à Nagasaki. Et l’activité atomique a continué durant une bonne partie de la guerre froide. Avec des millions de déchets toxiques et des centaines de mètres cubes d’eau contaminés dans la zone, c’est le lieu le plus radioactif des États-Unis. Le complexe de production nucléaire de Hanford a été construit en 1943 dans le cadre du projet Manhattan. Même si le gouvernement américain a fait de son mieux pour atténuer les effets négatifs en déclassant la centrale, la zone représente encore plus de 65 % des déchets hautement radioactifs du pays, tant sous forme solide que liquide.
La côte somalienneAu cours des années 1980, plusieurs entreprises suisses et italiennes, et même la mafia italienne, ont profité de la réglementation somalienne laxiste et ont secrètement déversé des déchets hospitaliers radioactifs, des déchets nucléaires et des métaux toxiques sur cette côte d’Afrique. L’effet de cette matière radioactive cause encore de nombreux cancers et de nombreuses malformations chez les nourrissons de la région.
Maïak, en Russie
Le complexe radio-chimique Maïak au nord-est de la Russie a été le théâtre d’essais nucléaires durant des dizaines d’années. En 1957, une explosion a libéré plus de 100 tonnes de déchets radioactifs dans l’air. Le pire c’est que l’explosion a été gardée secrète jusque dans les années 1980 ! Au final, plus de 400 000 personnes ont été exposées aux radiations.
Andreas Nidecker, professeur émérite de radiologie, Université de Bâle, membre d’International Physicians for the Prevention of Nuclear War Emilie Gaillard, maître de conférences en droit, Université de Caen
Publié jeudi 22 mars 2018 à 18:26, modifié jeudi 22 mars 2018 à 18:26.
NUCLEAIRE
Protéger les générations futures des menaces nucléaires et climatiques
OPINION. A l’âge de l’anthropocène, une nouvelle justice doit voir le jour, estiment trois spécialistes ayant participé à l’élaboration d’une déclaration sur les crimes transgénérationnels
L’accroissement des tensions nucléaires pose de graves problèmes juridiques. Les Etats-Unis peuvent-ils violer le traité nucléaire avec l’Iran? Quelle est la base légale des projets américains de développer l’arsenal nucléaire, alors que le traité de non-prolifération oblige à réduire et finalement à éliminer ces armes?
Un dilemme plus important se profile au sujet de la production et des essais des armes atomiques, ainsi que des menaces de les utiliser. Quelles seront les répercussions sur les droits humains des générations futures? Les mêmes questions se posent à propos du nucléaire civil, avec ses déchets hautement radioactifs, et de la déstabilisation du climat.
De tels crimes contre le futur peuvent-ils être considérés comme légaux? Comment respecter les droits des générations futures dans de telles circonstances? Trois symposiums internationaux, à Bâle, à Caen et à Prague, ont récemment abordé ces questions. La conférence de Bâle a produit une Déclaration sur les droits de l’homme et les crimes transgénérationnels résultant de l’usage militaire et civil de l’atome.
Tchernobyl et Fukushima
Protéger les générations futures était déjà une considération importante lorsque en 1996 la Cour internationale de justice déclara que la menace et l’usage d’armes atomiques étaient illégaux, vu l’impact durable et sans discrimination. Malgré la décision de la cour, la plupart des Etats nucléaires maintiennent une politique (illégale) de dissuasion nucléaire, avec l’option d’une première frappe préventive.
Quelque 2000 bombes atomiques ont explosé depuis 1945, libérant des millions de curies de radiation
Les lois en vigueur ne permettent pas d’assurer la protection des générations futures. Ces insuffisances ne sont pas acceptables. Quelque 2000 bombes atomiques ont explosé depuis 1945, libérant des millions de curies de radiation: les effets sur la santé humaine persisteront pendant des générations. La plupart des victimes vivent dans des régions reculées du Pacifique, les steppes du Kazakhstan, le Sahara. Elles sont oubliées.
Quelques efforts ont été faits. Ainsi le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires de 2017 exige que les victimes des essais atomiques soient assistées et que l’environnement soit rétabli. Mais ces dispositions ne sont pas applicables vu qu’aucun Etat en possession de l’arme nucléaire n’a signé le traité. Les centrales nucléaires menacent aussi la santé humaine. L’explosion de Tchernobyl a sévèrement contaminé la région et le continent européen. A Fukushima, de grandes quantités d’eau radioactive continuent de s’écouler dans le Pacifique. Certains isotopes ont des demi-vies de milliers d’années.
Ethique de l’anthropocène
Tout comme le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PDESC) affirme un droit à la santé, applicable en cas de contamination nucléaire. En pratique, ce droit n’est pas respecté. Ainsi le Japon, qui a ratifié le pacte et inscrit dans sa Constitution le principe du droit transgénérationnel, empêche les médias d’informer sur ce qui se passe à Fukushima et freine la recherche médicale. Le gouvernement japonais soutient que les faibles doses de radiation sont inoffensives, ce qui est indéfendable. L’exposition aux radiations peut provoquer des mutations qui se manifesteront après des générations. Dans sa gestion de Fukushima, le Japon ne respecte pas sa propre Constitution ni le PDESC.
Ne pas combattre effacement les changements climatiques est aussi un crime contre le futur. Les chances d’atteindre le but fixé à Paris, limiter le réchauffement à 2°C, s’éloignent depuis le retrait des Etats-Unis. Deux ans après l’Accord de Paris, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter.
Peut-on considérer tout cela comme étant légal? Plus pour longtemps. Avec l’âge nucléaire, l’homme a acquis un pouvoir sans précédent sur la nature et toute forme de vie. De nombreux experts estiment qu’à l’ère de l’anthropocène de nouveaux codes éthiques sont nécessaires, en médecine comme en droit. Les effets transgénérationnels des catastrophes nucléaires et climatiques requièrent un changement de paradigme pour penser le futur. Il reste un long chemin à parcourir afin d’adapter le cadre légal actuel aux réalités des menaces nucléaires et climatiques.
Chaque année, environ 80 tempêtes tropicales ou cyclones se forment sur le globe au-dessus des eaux tropicales. Qu’est-ce qu’un cyclone ? Une tempête tropicale ?
Un typhon ? Comment naissent ces phénomènes cycloniques ? Comment prévoit-on leur apparition, puis surveille-t-on leur évolution ?
Notre dossier pour tout comprendre.
Animation : le super typhon Haiyan près des Philippines – novembre 2013
Chaque année, les régions tropicales sont le siège de violentes perturbations atmosphériques communément appelées « cyclones« . Ces phénomènes tourbillonnaires, de pressioncentrale très basse, tournent dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère sud et dans le sens contraire dans l’hémisphère nord. Ils s’étendent sur 500 à 1 000 km et leur centre, appelé œil du cyclone, est bien visible sur les images satellitaires. D’un diamètre généralement de 30 à 60 km (parfois jusqu’à 150 km), cet œil est une zone d’accalmie (pas de pluie, vent faible).
À la différence des dépressions tempérées, les cyclones tropicaux sont des dépressions isolées, sans aucun système frontal.
La zone autour de l’œil est constituée de cumulonimbus dont le sommet atteint 12 à 15 km d’altitude. Ce « mur » de nuages produit les effets les plus dévastateurs : les vents y soufflent jusqu’à 300 km/h et les pluies y sont diluviennes (on a par exemple enregistré près de 2 m de précipitations en 24 heures à La Réunion au passage d’un cyclone).
Les cyclones provoquent également des phénomènes maritimes très dangereux :
– une houle longue générée par le vent et qui se déplace plus rapidement que le cyclone, elle est parfois observée jusqu’à 1 000 km à l’avant du cyclone.
– une surélévation anormale du niveau de la mer, connue sous le nom de « marée de tempête », le phénomène le plus meurtrier associé aux cyclones.
Si la vitesse des vents autour du centre est impressionnante, le cyclone ne se déplace quant à lui qu’à 20 ou 30 km/h en moyenne.