"Rien n'est plus proche du Vrai ... que le Faux"

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Japon dans la confusion

Coronavirus : Le flexi-confinement plonge le Japon dans la confusion

Le gouvernement est tiraillé entre sa volonté de préserver au maximum l’activité économique et son souci de freiner l’épidémie de coronavirus sur le territoire. Les entreprises demandent des consignes claires et un plan de compensation financière.

 
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Le 7 avril dernier, les Tokyoïtes qui se pressent au carrefour de Shibuya n’ont pas l’air de se préoccuper de l’état d’urgence qui a été décrété la veille par le gouvernement. (Rodrigo Reyes Marin/ZUMA Press/Z)

Publié le 9 avr. 2020 à 15h23 Mis à jour le 9 avr. 2020 à 15h55

Va-t-on travailler ou pas ? C’est la question que se posent désormais chaque matin des millions d’employés japonais confrontés à une stratégie gouvernementale extrêmement confuse. Tiraillé entre sa volonté de préserver au maximum l’activité économique et son souci de freiner l’épidémie de coronavirus sur le territoire, le gouvernement de Shinzo Abe multiplie les consignes contradictoires et exaspère les acteurs économiques comme les collectivités locales.

Officiellement, le Japon, qui n’a recensé que 5.002 cas d’infections au covid-19, a déclaré, mardi, l’état d’urgence dans sept préfectures du pays, abritant 45 % de la population totale. Dans ces régions, les habitants sont censés rester au maximum chez eux et éviter les interactions en dehors de leurs foyers. Mais le gouvernement central a, par ailleurs, demandé à plusieurs secteurs de maintenir au maximum une activité normale afin de ne pas faire plonger l’archipel dans une brutale crise économique . Selon Goldman Sachs, le PIB nippon risque de chuter de 25 % sur le deuxième trimestre en glissement trimestriel.

Salons de coiffure essentiels

De nombreuses usines, des commerces ou des services, fermés dans les autres pays ayant opté pour le confinement, sont pour l’instant encouragés, par l’exécutif, à poursuivre le travail. C’est le cas notamment des restaurants, des bains publics ou encore des pressings. « Nous considérons que les salons de coiffure et les magasins de bricolage sont essentiels à la vie quotidienne », a ainsi martelé, mercredi, Yasutoshi Nishimura, le ministre de l’Economie, devant les gouverneurs de préfecture plutôt abasourdis.

La loi sur l’état d’urgence précise que ce sont les autorités locales qui définissent au final quelles sont les activités économiques essentielles ou non sur leur territoire. Mais leur pouvoir est limité car elles ne peuvent pas forcer les fermetures d’entreprises ou imposer la moindre pénalité contre les contrevenants. Et leur message est désormais brouillé par celui du gouvernement central, qui semble donne la priorité à la sauvegarde de la croissanceplutôt qu’à l’endiguement de l’épidémie.

Multiplication des cas à Tokyo

A Tokyo, Yasutoshi Nishimura, qui est également à la tête du comité national de réponse à la crise sanitaire, a notamment contredit publiquement la gouverneure Yuriko Koike en lui demandant de reporter de deux semaines ses consignes de fermeture des commerces de la mégapole. Très remontée, l’élue devrait prendre la parole vendredi pour lister exactement les secteurs d’activité qui sont appelés à fermer dès ce week-end pour au moins un mois. Elle s’inquiète, elle, de la multiplication rapide des cas dans la mégapole et des premiers signes de saturation dans les hôpitaux.

Prisonnières de cette confusion, les entreprises exigent des consignes claires et réclament un plan de soutien pour compenser les pertes de revenus qu’engendreraient les fermetures. Le grand plan de relance annoncé, cette semaine, par l’exécutif ne prévoit pas pour l’instant cet accompagnement crucial, qui seul motiverait les sociétés à accepter le confinement.

Yann Rousseau 

Japon, Covid-19: l’état d’urgence

Covid-19: l’état d’urgence déclaré pour 7 régions du Japon dont Tokyo

Covid-19: l’état d’urgence déclaré pour 7 régions du Japon dont Tokyo
AFP

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré mardi l’état d’urgence, d’une durée initiale d’un mois, pour Tokyo et six autres régions de l’archipel face à une récente accélération du nombre de cas de Covid-19 dans le pays.  

• À lire aussi: Tous les développements de la pandémie 

L’état d’urgence ne permet pas d’imposer un confinement strict comme dans d’autres pays, mais offre aux gouverneurs régionaux concernés la possibilité d’insister auprès des habitants pour qu’ils restent chez eux, ainsi que de demander la fermeture temporaire de commerces non essentiels.  

« Face à une situation qui peut gravement affecter la vie de chacun et l’économie, j’ai décidé de déclarer l’état d’urgence », a annoncé M. Abe devant un comité parlementaire.  

« Nous lèverons cette mesure dès que nous serons certains qu’elle n’est plus nécessaire », a-t-il ajouté.  

Les préfectures concernées sont la capitale Tokyo et les trois régions de sa grande banlieue: la région de la grande métropole de l’ouest Osaka et sa voisine Hyogo, ainsi que celle de Fukuoka, dans l’île de Kyushu (sud-ouest).   

Quelque 50 millions de personnes sont ainsi concernées, soit environ 40 % de la population du pays.  

Le premier ministre, qui avait déjà annoncé lundi son intention de déclarer l’état d’urgence, a tenu à rappeler que ce dispositif n’entraînera « pas de confinement comme observé à l’étranger » et que l’objectif était de « maîtriser la propagation du virus tout en maintenant les services socio-économiques essentiels, comme les transports en commun ».  

Les autorités comptent essentiellement sur la bonne volonté des citoyens, lesquels sont d’ailleurs très majoritairement favorables à l’état d’urgence, selon un sondage de la chaîne privée TBS publié lundi.  

« Il est nécessaire de demander l’entière coopération de tous », a martelé M. Abe, ajoutant que « selon les experts, si nous faisons tous des efforts pour réduire nos contacts de 70 % à 80 %, le nombre d’infections se réduira au bout de deux semaines ».  

La pandémie de Covid-19 demeure limitée pour l’heure dans l’archipel, mais les cas sont en nette hausse depuis fin mars, faisant craindre une saturation des hôpitaux, ce qui a poussé le gouvernement de M. Abe à intensifier son action.  

Selon le dernier bilan du ministère japonais de la Santé, le pays totalisait lundi plus de 3.900 cas d’infection depuis le début de la crise, pour 80 morts.  

L’état d’urgence devrait porter un rude coup supplémentaire à l’économie du pays, alors que Tokyo et sa grande banlieue pèsent environ un tiers du Produit intérieur brut (PIB) national.  

Par conséquent M. Abe avait aussi annoncé dès lundi un plan d’aide record de 108.000 milliards de yens (915 milliards d’euros) pour contrer les effets de la crise sanitaire sur les entreprises et les ménages japonais.  

Ce plan, qui doit encore être formellement approuvé par le gouvernement et le Parlement, comprendra notamment des allocations financières pour les ménages les plus modestes ainsi que pour les petites et moyennes entreprises les plus touchées par la crise. 

LE JAPON CESSE D’EXPOSER LA FLAMME OLYMPIQUE

La flamme olympique va cesser d’être exposée au public à Fukushima, a annoncé le comité d’organisation des JO de Tokyo mardi, au lendemain de l’annonce par le gouvernement du Japon de son intention de déclarer l’état d’urgence dans sept régions devant la multiplication de cas de coronavirus.

Covid-19: l’état d’urgence déclaré pour 7 régions du Japon dont Tokyo
AFP

La flamme des JO-2020, initialement prévus cet été à Tokyo et reportés d’un an à cause de la situation de crise mondiale engendrée par la pandémie de nouveau coronavirus, était exposée depuis la semaine dernière à Fukushima, au nord-est de Honshu, l’île principale de l’archipel. Un lieu hautement symbolique, neuf ans après le séisme, le tsunami et la catastrophe nucléaire l’ayant frappé en mars 2011.

« À l’origine, nous voulions maintenir son exposition publique jusqu’à fin avril. Mais devant les récents développements, nous avons décidé de l’éteindre », a déclaré le porte-parole du comité d’organisation des JO de Tokyo, qui n’a pas voulu dévoiler l’endroit où elle allait être entreposée.

Arrivée le 20 mars en provenance de Grèce où elle avait été allumée, elle devait partir le 26 mars de Fukushima pour un parcours et relais à travers le Japon jusqu’à son arrivée à Tokyo le 24 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux. 

Coronavirus: le Japon cesse…

Coronavirus: le Japon cesse d’exposer la flamme olympique

La flamme olympique va cesser d’être exposée au public à Fukushima, a annoncé le comité d’organisation des JO de Tokyo mardi, au lendemain de l’annonce par le gouvernement du Japon de son intention de déclarer l’état d’urgence dans sept régions devant la multiplication de cas de coronavirus.

Philip FONG – AFP/Archives

La flamme olympique va cesser d’être exposée au public à Fukushima, a annoncé le comité d’organisation des JO de Tokyo mardi, au lendemain de l’annonce par le gouvernement du Japon de son intention de déclarer l’état d’urgence dans sept régions devant la multiplication de cas de coronavirus.

 

La flamme des JO-2020, initialement prévus cet été à Tokyo et reportés d’un an à cause de la situation de crise mondiale engendrée par la pandémie de nouveau coronavirus, était exposée depuis la semaine dernière à Fukushima, au nord-est de Honshu, l’île principale de l’archipel. Un lieu hautement symbolique, neuf ans après le séisme, le tsunami et la catastrophe nucléaire l’ayant frappé en mars 2011.

 

« A l’origine, nous voulions maintenir son exposition publique jusqu’à fin avril. Mais devant les récents développements, nous avons décidé de l’éteindre », a déclaré le porte-parole du comité d’organisation des JO de Tokyo, qui n’a pas voulu dévoiler l’endroit où elle allait être entreposée.

Arrivée le 20 mars en provenance de Grèce où elle avait été allumée, elle devait partir le 26 mars de Fukushima pour un parcours et relais à travers le Japon jusqu’à son arrivée à Tokyo le 24 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux.

 

AFP / Tokyo (AFP) / © 2020 AFP

Virus et radioactivité :

7 avril 2020

Virus et radioactivité : prenons le temps de comparer !

En mars 2011, des milliers de Japonais se sont retrouvés confinés dans un rayon entre 20 et 30 km autour de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi. Aujourd’hui, en tant que confinés, on peut se rendre compte de ce qu’ont vécu ces gens pris au piège de l’évènement que personne n’avait prévu. Et, puisqu’aujourd’hui on a le temps et l’expérience, profitons-en pour réfléchir à ce que signifie être confiné en cas de catastrophe nucléaire.

 

Il y a des parallèles intéressants entre ces deux maux invisibles et insidieux, les virus et les radionucléides qui se répandent dans l’environnement. Des analogies, des différences et des interactions.

Demi-vie (1)

La « demi-vie » du virus du Covid 19 est de quelques jours au plus, comparé à ce qu’on trouve à Tchernobyl et Fukushima, le Césium 137 a une demi-vie de l’ordre de 30 ans, le Plutonium de l’ordre de 24 000 ans, et il faut encore beaucoup plus longtemps pour en être totalement débarrassé. Certains déchets radioactifs durent des centaines de milliers d’années.
En cas de pollution radioactive, se laver les mains sera utile mais ne suffira pas, surtout si l’air est pollué par l’iode radioactif, entre autres poisons ! Et la contamination se fera aussi par ingestion.

La détection de la radioactivité, du moins quand la contamination est forte, est facile à détecter avec des instruments bien au point et souvent portatifs, alors qu’à chaque nouvelle mutation d’un virus, il nous faut refaire les tests et les vaccins, ce dont nous rendons compte en ce moment. C’est bien le seul point ou la gestion de l’épidémie marque un petit point sur l’atome…

Prévention

Il n’y a pas de vaccin contre la radioactivité, ni les hommes, ni les autres êtres vivants ne développent d’immunité pour se protéger ni de ces rayons, ni de ces particules radioactives ! Les pilules d’iodes ingérées plusieurs heures avant le passage du nuage radioactif peuvent limiter les dégâts dus à l’iode dans les premiers jours, mais il faudrait que tout le monde les ait reçues avant la catastrophe, et il y a bien d’autres dangers que l’iode 131 !

Confinés ou évacués ?

En cas de catastrophe nucléaire, certains seront évacués d’urgence, d’autres seront confinés « temporairement » dans de mauvaises conditions, puisque toute l’alimentation dans une zone étendue sera contaminée et que les transports seront limités. Il faut savoir que le traité Euratom a prévu de relever « temporairement » les normes des doses « acceptables » dans la nourriture et l’eau à des niveaux qu’on peut qualifier de criminel, souvent plus élevé que ceux des deux autres catastrophes les plus connues (voir encart ci-dessous). Perdre son logement et absorber du poison sans pouvoir se protéger réellement pour une durée inconnue, ce n’est pas comparable à ce que nous vivons actuellement dans une pandémie.

L’après

A Fukushima les évacués ne peuvent (et beaucoup ne veulent) toujours pas rentrer chez eux après 9 ans. Le but du gouvernement japonais, en organisant les Jeux Olympiques, était d’effacer la tache sur l’honneur du Japon créée par l’accident de Fukushima, de forcer les évacués à rentrer chez eux dans des zones encore dangereuses, là où les normes admises (20 mSv/an) correspondent à celles des travailleurs des centrales nucléaires, à proposer de la nourriture soi-disant propre provenant de la région de Fukushima pour faire croire que tout cela c’est terminé, et relancer le commerce. Les faibles doses de radioactivité n’entrainent pas un risque nul, mais un risque plus faible (2). C’est un peu comme la cigarette, si vous fumez une cigarette tous les deux jours, le risque est plus faible que si vous fumiez un paquet par jour. Mais il est quand-même plus élevé que si vous ne fumez pas du tout.Autour de Tchernobyl les problèmes de santé continuent aussi plus de trente ans après.
L’échelle de temps entre les deux catastrophes n’est pas comparable, même si nous devons nous attendre à des vagues en retour du virus dans les années à venir.

Quand la catastrophe est là, c’est déjà trop tard. Il faut se mobiliser avant ; il faut se mobiliser pour faire évoluer les normes de sûreté nucléaire, les normes de radioprotection. Mais pour l’instant, il faut souligner qu’a contrario, la France a retenu des normes moins protectrices : c’est une référence de 20 millisieverts qui a été retenue et non pas 1 millisievert pour la gestion post accidentelle. C’est-à-dire que, sur un territoire donné, on laissera vivre des gens avec des doses vingt fois plus fortes que ce qu’on acceptait jusqu’ici. Et récemment l’Europe a validé des normes sur la contamination des aliments en cas d’accident nucléaire qui sont extrêmement élevées du point de vue de la CRIIRAD.

La catastrophe de Fukushima au Japon : le suivi et l’expérience de la CRIIRAD, Interview de Bruno Chareyron, 27/04 /2019

Décontaminer

La radioactivité ne se décontamine pas comme les virus qui se désactivent après quelques jours et qui ne résistent pas à un nettoyage sérieux, à la portée de tous. Au Japon la « décontamination » de la région a consisté, entre autres, à mettre en sac des milliers de tonnes de terre qui contiennent entre autres du césium 137, qui va encore irradier pendant jusqu’à presque 300 ans (dix fois la demi-vie). Les autorités japonaises n’ont rien trouvé de mieux que de disperser ces terres pour en faire des remblais dans tout le pays. Faible dose signifie faible probabilité de choper un problème de santé. Faible mais pas nulle, donc à l’échelle d’un pays, c’est un sérieux problème, des malades par milliers certainement. Et ce n’est qu’un exemple de l’extrême difficulté de décontaminer la radioactivité. Lors du démantèlement des centrales, les industriels voudraient bien recycler les métaux irradiés dans la filière métallurgique existante, en disant que si c’est dilué, le danger est négligeable… Mais en réalité, il n’est pas nul !

Retour à la normale ?

Dans la période anormale que nous vivons actuellement, nous avons le ferme espoir que cela ne durera pas, que les infrastructures, les usines, les terres agricoles, l’air et l’eau, la nature (3) seront parfaitement utilisables dès que le coronavirus ne bloquera plus les activités sociales et économiques, que la médecine aura de meilleures armes pour le neutraliser et prévenir les futures vagues en retour. Le but actuel est de mettre l’économie sous cloche, en sachant que tout peut redémarrer !
Je n’ose pas imaginer l’état psychique d’une population soumise au danger d’un accident nucléaire grave, qui n’offre aucun futur prévisible, sauf la faillite généralisée de l’économie et de l’État.
Pour en avoir une idée, il nous faut relire « La Supplication », de Svetlana Aleksievitch (4), qui montre la réalité vécue par la population lors de la « gestion » de la catastrophe de Tchernobyl ; un vrai reportage de guerre. Malgré tout, nous devons beaucoup à l’intervention énergique de l’URSS et à ses centaines de milliers de volontaires désignés comme « liquidateurs », et envoyés au casse-pipe. Je doute qu’un État Européen actuel puisse gérer ce genre de situation, pire que la situation actuelle…

Le temps long

Dans le cas d’une catastrophe nucléaire, nous serons confinés ou évacués sans aucune certitude de retour à la normale dans un temps prévisible, qui pourrait se compter en dizaines d’années, voire en siècles. Les deux catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima se sont passées dans des zones moyennement peuplées. Être évacué, c’est abandonner son logement et presque tout ce qui s’y trouve; une partie sera définitivement irrécupérable.
Imaginons une catastrophe à Tihange, près de Liège et Namur, à Cattenom à 25 km de Luxembourg, à Nogent sur Seine, à 90 km en amont de Paris. Comment évacuer ces villes, et pour aller où ?
La ville de Fukushima, à 62 km de la centrale, n’a échappé à la contamination que grâce à la bonne direction des vents, en tous cas au début. Le premier ministre Japonais a un moment craint de devoir évacuer Tokyo. Les vents ont soufflé plutôt vers la mer. Ce qui n’empêche que des particules chaudes ont aussi atterri à Tokyo. Peu, mais trop !

Nous voyons aussi que le nucléaire est sensible au changement climatique (besoin en eau froide pour refroidir les centrales), aux tsunamis, aux séismes mais aussi … aux épidémies.
Il n’y a pas une grande réserve de personnel qualifié pour piloter une centrale, il ne faut pas que le virus se répande dans l’équipe, et le télétravail n’est pas une solution… Dans certaines centrales en France, ils ont vérifié l’état de santé de l’équipe, et les ont confiné, voire enfermés, dans la centrale avec des lits de camps et de la nourriture pour des mois : ils ont peur de devoir arrêter la centrale si trop d’entre eux tombent malades… Si trop d’ingénieurs nucléaires sont écartés, nous craignons que les gestionnaires de centrale y placent des personnes incompétentes…

Pour le moment nous avons un bon réseau de télécommunications, mais en plus du virus la panne électrique ou la panne des réseaux de communication (internet, télé, radio, téléphone, journaux), et même la distribution d’eau, ce sera vraiment ingérable et invivable pour les communautés isolées ! Un peu partout, y compris aux USA, la pandémie menace la gestion des centrales et pourrait les mettre à l’arrêt, ou empêcher leur maintenance périodique et le rechargement de combustible, ce qui revient aussi à, soit les arrêter, soit les rendre plus dangereuses.
Bonne illustration du fait que, dans ce cas précis, le « tout nucléaire » pourrait nous renvoyer à la bougie, contrairement aux énergies renouvelables !

Faut-il redouter une épidémie chez les agents EDF ? Le plan pandémie, fondé sur des scénarios très pénalisants, permet de tourner dans les centrales avec 25 % des effectifs absents pendant douze semaines, ou avec 40 % d’absents pendant trois semaines. Sur l’antenne d’Europe 1, Jean-Bernard Lévy s’est voulu rassurant : « Nous assurons aussi en prévision, si nous avions un grand nombre de salariés malades, une rotation de façon à avoir toujours des équipes en réserve, donc je crois qu’on peut rassurer les salariés, rassurer les Français, nous avons tout ce qu’il faut pour continuer à fournir de l’électricité, à tout moment, à tous les Français, pendant cette période exceptionnelle.

Laurie Moniez, Le Monde, « La centrale nucléaire de Gravelines fonctionne avec seulement un quart de ses effectifs », 31/03/2020

Atteinte à nos libertés

Selon le philosophe Michel Foucault, jamais comme en période d’épidémie, le pouvoir politique n’est aussi puissant à faire disparaître la vie démocratique et les contre-pouvoirs. Quelles conséquences la crise du coronavirus ou la crise nucléaire pourraient-elles avoir sur notre vie privée et nos libertés ? (5)
Nous voyons déjà des détournements opportunistes : limitation des droits des migrants, des femmes (tentatives de fermeture des plannings familiaux), des normes de protection de l’environnement aux USA, fermeture excessive des frontières…
Voulons-nous :
La fermeture des parlements et des autres lieux de contre-pouvoirs ? (6)

  • L’Union nationale ou  la dérive autoritaire ?
  • Des mesures d’urgence, ou des lois d’exception, établies en dérogation du droit commun ? (7)
  • Le repli identitaire, ou une production et une consommation locale, et l’arrêt à long terme des excès de la mondialisation ?

Le mécanisme sera le même en cas de crise nucléaire, à part que :

  • Cela peut durer beaucoup plus longtemps.
  • Le nucléaire civil a été créé pour justifier le nucléaire militaire et l’alimenter en matériaux fissiles pour faire des bombes, la frontière entre les deux a toujours été occultée par le secret-défense. En cas de catastrophe, surtout dans les pays possédant l’arme nucléaire, la réputation du secteur nucléaire a justifié et justifiera tous les abus de droit et tous les dénis, comme en 1986 (8), au mépris de la santé de la population (9).

Et le pire qui puisse arriver, mais il nous faut envisager cette possibilité, ce serait un accident nucléaire sérieux en période d’épidémie. Les ressources médicales et les services de secours seraient soumis à un stress encore plus sévère et peut-être fatal, car nous devrions
combattre sur deux fronts !

 

Philippe Looze

FUKUSHIMA: FLAMME OLYMPIQUE EXPOSÉE

LA FLAMME OLYMPIQUE SERA EXPOSÉE À FUKUSHIMA

olympic torch relay fukushima2020 GETTY IMAGES
01 AVR. 2020

 

LA FLAMME SERA EXPOSÉE AU CENTRE NATIONAL D’ENTRAÎNEMENT DU J-VILLAGE À FUKUSHIMA PENDANT LE MOIS D’AVRIL. CONSIDÉRÉE COMME UN SYMBOLE DE LA RECONSTRUCTION DU PAYS APRÈS LE TREMBLEMENT DE TERRE ET LE TSUNAMI DE 2011, LA FLAMME OLYMPIQUE DE TOKYO 2020 DEVIENT UN NOUVEAU SYMBOLE ET UNE LUEUR D’ESPOIR POUR TOUS LES PAYS DU MONDE EN CES TEMPS TRÈS DIFFICILES.


Le président du Comité International Olympique, Thomas Bach, a déclaré que « la flamme olympique pourrait devenir la lumière au bout du tunnel dans lequel le monde se trouve actuellement ».

La flamme olympique de Tokyo 2020 a été allumée en Grèce et est arrivée au Japon le 20 mars à la base aérienne de l’armée japonaise (JASDF) de Matsushima, dans la préfecture de Miyagi. La flamme olympique sera exposée du 2 avril au 30 avril 2020, avec un accès limité au public.

Fukushima : un retour sous …

Fukushima : un retour sous haute surveillance

Publié le 31 mars 2020
 

​Quelques 160 000 personnes ont été évacuées suite à l’accident de la centrale de Fukushima Daiichi, après le tremblement de terre et le tsunami qui frappèrent le Japon le 11 mars 2011, il y a neuf ans. Mitate Lab., un programme de recherche international de 5 ans accueilli par l’université Nihon de Tokyo et auquel participent le CNRS et le CEA, vient d’être mis en place pour étudier la réouverture de la zone d’évacuation.

 

​Le 26 mars 2020, la flamme olympique aurait dû passer par la zone évacuée autour de Fukushima suite aux tremblement de terre et tsunami du 11 mars 2011 et à l’accident de la centrale nucléaire qui en a découlé. Ce n’est que partie remise, les Jeux ayant été reportés au plus tard à l’été 2021. Un symbole fort pour les premiers Jeux olympiques organisés au Japon depuis cette catastrophe. « Cette initiative illustre parfaitement notre projet, assure Cécile Asanuma-Brice, chercheuse en sociologie urbaine au CNRS et co-responsable du projet Mitate Lab1. Car la question sous-jacente à notre travail est : comment administre-t-on un désastre dans la société industrielle actuelle qui rentabilise jusqu’au risque lui-même ? »

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Le projet Mitate Lab. a été créé au premier janvier 2020, afin d’étudier la réouverture de la zone d’évacuation qui entoure la centrale accidentée. Le gouvernement japonais a en effet levé dès 2017 l’ordre d’évacuation dans la plupart des 12 communes de la zone, appelant la population à revenir. Une vingtaine de scientifiques, principalement français et japonais, mais aussi américains, de divers domaines rassemblent donc « toute une série de compétences complémentaires pour comprendre ce qui se passe dans cette situation unique », explique Olivier Evrard, également co-responsable du programme, géochimiste CEA au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement2.

Une coopération internationale

Car c’est la première fois dans le monde qu’une zone d’évacuation est rouverte après une telle catastrophe. Il s’agit donc d’analyser ce qui s’y passe sous les aspects les plus divers : physiques, chimiques, biologiques, humains (droit, sociologie, urbanisme, anthropologie, etc.). « Cet environnement doit être abordé dans toute sa complexité », insiste la sociologue. « Croiser nos recherches sur les contaminants avec le travail de Cécile Asanuma-Brice et de son équipe sur les effets sociaux relatifs à la réouverture à l’habitat est intéressant pour comprendre ce que les gens reprennent comme pratiques et pourquoi. Cela permet également d’évaluer l’évolution des taux de contamination des endroits où le retour est promu et d’évaluer les solutions proposées », confirme Olivier Evrard.
 
« Mitate Lab. officialise des collaborations effectives depuis l’accident de Fukushima et nous permet de réunir sous le même toit toutes les équipes des divers domaines de la recherche qui travaillent sur le sujet en France et au Japon », détaille Cécile Asanuma-Brice. C’est le rôle des « international research projects », cet outil de coopération internationale destiné à consolider des collaborations déjà établies à travers des échanges scientifiques de courte ou moyenne durée pour des réunions de travail, des activités de recherche communes (y compris des recherches de terrain), l’encadrement d’étudiants ou l’organisation de séminaires entre des laboratoires du CNRS et des laboratoires d’au plus deux pays. Soutenu par l’Institut national des sciences de l’Univers du CNRS, cet « international research project », accueilli par l’université de Nihon à Tokyo, réunit le CEA, le CNRS avec divers organismes de recherche japonais dont l’université de Fukushima, le NIES, et l’université préfectorale de Kyôto, pour une première période de 5 ans. « Au-delà des moyens financiers obtenus3, Mitate Lab. nous permet de consolider notre réseau dans une réelle pluridisciplinarité et nous donne l’assise nécessaire pour postuler à d’autres financements français et japonais ». 
 
Un sujet pluridisciplinaire
 
Installée au Japon depuis vingt ans, Cécile Asanuma-Brice a vécu personnellement la catastrophe de Fukushima. Au cours de ces dix dernières années, elle se rend tous les mois dans les différentes communes de la préfecture touchées par le désastre. Elle y a mené de nombreux entretiens, tant auprès des populations durant les différentes phases de leur refuge (logements provisoires, refuge, retour) que des institutions en charge de la gestion de la catastrophe. Son analyse se concentre sur les politiques d’habitat qui permettent le contrôle des mouvements de population dans ou hors de la zone touchée par le désastre. Une étude « qualitative » qui s’appuie sur une première évaluation quantitative (étude démographique de la population rentrante et sortante, nature de la relance économique, structure des services présents en activité, etc.). « C’est un travail à la pince à épiler », plaisante la chercheuse qui effectue également un travail d’analyse de la presse au quotidien depuis 2011 et des publications scientifiques japonaises « auxquelles peu de scientifiques ont accès », grâce à par sa parfaite maîtrise de la langue japonaise.
 
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Mitate Lab., une équipe internationale © C. Asanuma-Brice

Ainsi, sur les 12 communes de la zone d’évacuation, seulement deux d’entre elles, excentrées par rapport aux retombées principales de contamination, enregistrent un retour de 80 % de leur population. La majorité des autres communes enregistrent moins de 20 % de retour. « Pour le moment, ceux qui rentrent sont principalement des personnes âgées pour qui il est impensable de recommencer à zéro dans un appartement de ville. Les fermiers ont des difficultés à revenir car on ne leur propose que des logements publics collectifs. Malgré les incitations financières, les familles avec enfants refusent de rentrer, car les infrastructures – écoles, hôpitaux – ne fonctionnent pas, et en raison du niveau de radioactivité encore élevé à certains endroits du territoire. », résume Cécile Asanuma-Brice.
 
De nombreuses questions
 
Olivier Evrard travaille, lui, principalement sur l’érosion des sols et les transferts de contaminants dans les cours d’eau, qui sont principalement déclenchés au Japon par les typhons et d’autres événements pluvieux intenses. Il s’appuie pour cela sur le suivi de substances radioactives, naturelles ou artificielles, mais aussi sur la mesure d’autres traceurs comme l’ADN des plantes ou la couleur des sols. « La région de Fukushima est montagneuse et forestière : elle est très exposée aux typhons et aux processus d’érosion, indique le scientifique. Or les zones habitées et cultivées ont été décontaminées, mais pas les forêts ni la montagne. Il y a donc des phénomènes de redistribution des dépôts de contamination initiaux, des montagnes vers les parties basses habitées, que nous voulons continuer à étudier ». Et le retour de la population complexifie la situation. « Les activités des populations qui sont revenues ont un impact sur le transfert de la radioactivité résiduelle : les sols décontaminés sont-ils toujours aussi fertiles, que vont planter les agriculteurs, quelles sont les pratiques à éviter et à privilégier pour limiter la diffusion des contaminants ? ».
 
Les réponses seront également utiles pour mieux gérer les conséquences d’éventuels accidents industriels, où les mêmes problématiques de redistribution de la contamination se retrouvent. En attendant, la crise du Covid-19 retarde les recherches sur le terrain : « Pour les prélèvements du printemps, nous avons les relais sur place pour permettre de faire face à la crise sanitaire actuelle, mais nous rendre sur place à temps pour étudier les conséquences de la prochaine saison des typhons, c’est-à-dire en novembre, serait très important », espère Olivier Evrard.
 
1 Mesure irradiation tolérance humaine via tolérance environnementale. En japonais, mitate signifie « construire par le regard ». Ce programme, accueilli par l’université Nihon de Tokyo, réunit le CNRS, le CEA, le NIES, l’université de Fukushima et l’université préfectorale de Kyôto.
2 CNRS/CEA/Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.
3 Le montant classique pour un international research project est de 15 000 euros par an sur 5 ans.

JO de Tokyo ouverture 23 juillet 2021

Les JO de Tokyo reportés ouvriront le 23 juillet 2021

Par © 2020 AFP Par Hiroshi HIYAMA

Le nouveau décompte de jours avant les JO de Tokyo, après le report d'un an, le 30 mars 2020 dans la capitale nippone
Le nouveau décompte de jours avant les JO de Tokyo, après le report d’un an, le 30 mars 2020 dans la capitale nippone PHOTO – AFP – PHILIP FONG
 
 

Tokyo – Les Jeux olympiques de Tokyo 2020, reportés en raison de la pandémie de coronavirus, ouvriront le vendredi 23 juillet 2021, soit quasiment un an pour jour pour jour après la date initialement prévue, ont annoncé lundi les organisateurs.

« Les Jeux olympiques se tiendront du 23 juillet au 8 août 2021. Les Paralympiques se dérouleront du 24 août au 5 septembre », a déclaré le président du comité d’organisation japonais Yoshiro Mori lors d’une conférence de presse à Tokyo annoncée en dernière minute.

 

Quelques heures auparavant, M. Mori avait déclaré qu’il prévoyait que le Comité international olympique (CIO) annonce les nouvelles dates des Jeux dans le courant de cette semaine. Cependant la date du 23 juillet 2021 avait déjà fuité dans les médias japonais.

Cette annonce intervient moins d’une semaine après la décision du report historique des Jeux, – qui devaient initialement s’ouvrir le 24 juillet 2020 -, à la suite d’inquiétudes et de pressions grandissantes de la part d’athlètes et de fédérations sportives face à la crise sanitaire mondiale.

– « Situation constamment changeante » –

Les organisateurs avaient alors exprimé leur volonté d’organiser les Jeux d’ici à l’été 2021 au plus tard, mais n’avaient pas encore fixé les dates.

Certains médias avaient spéculé que les organisateurs pourraient profiter du report pour faire en sorte que la compétition se tienne plutôt au printemps, nettement plus propice que l’été, très chaud et humide à Tokyo.

Les fortes chaleurs estivales dans la capitale japonaise avaient poussé l’an dernier le CIO à délocaliser l’une des épreuves-phare, le marathon, à Sapporo, à l’extrême nord du Japon, afin de limiter les risques pour les participants.

Le report des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo en raison de la pandémie en cours est sans précédent dans l’histoire des JO modernes en temps de paix, et représente un défi logistique colossal pour les organisateurs.

Plus tôt dans la journée de lundi, M. Mori avait insisté sur la nécessité de régler rapidement la question des nouvelles dates des JO afin de pouvoir ensuite avancer sur tout le reste.

« Nous nous sommes accordés sur l’organisation de l’événement en été comme prévu initialement, en raison du coronavirus (…) et du temps nécessaire pour les préparatifs, la sélection et la qualification des athlètes », a-t-il déclaré.

De son côté le CIO a estimé que ces nouvelles dates donneraient aux autorités sanitaires et aux organisateurs « le maximum de temps pour faire face à une situation constamment changeante et aux perturbations provoquées par la pandémie de Covid-19 ».

– Mondiaux d’athlétisme repoussés –

Ce choix causera un « minimum » de chamboulements dans le calendrier sportif international, a également affirmé le CIO dans un communiqué.

Le report fait peser sur les épaules des organisateurs la tâche « sans précédent » de réorganiser un événement préparé depuis sept ans et le patron de Tokyo 2020, Toshiro Muto a admis que les coûts supplémentaires seraient « massifs ».

Exemple d’un des casse-tête en vue: le village olympique censé être transformé en logements, dont plusieurs centaines ont déjà été vendus.

Les Jeux, qui devaient être ceux de la reconstruction du nord-est du Japon après le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011, suivis de la catastrophe nucléaire de Fukushima, s’affichent à présent comme la victoire promise de l’humanité sur le coronavirus.

« L’humanité se trouve à présent dans un noir tunnel », a déclaré le président du CIO Thomas Bach dans son communiqué annonçant les nouvelles dates. « Ces JO seront la lumière au bout du tunnel ».

M. Mori a évoqué le « défi sans précédent » qui attend les organisateurs.

« Mais je pense qu’il en va de la mission du comité d’organisation de Tokyo 2020 d’organiser les Jeux olympiques et paralympiques l’an prochain comme preuve de la victoire de l’humanité » contre le virus, a-t-il dit.

Comme pour illustrer immédiatement le puzzle compliqué qui s’annonce, la Fédération internationale d’athlétisme (World athletics), a indiqué peu après l’annonce du Japon et du CIO, que les Championnats du monde prévus à Eugene (Etats-Unis) en août 2021 auront lieu en 2022.

Fukushima: Séoul préoccupé

Séoul préoccupé par le projet de déversement d’eau radioactive à Fukushima

Write: 2020-03-27 11:08:49Update: 2020-03-27 13:44:36

Séoul préoccupé par le projet de déversement d’eau radioactive à FukushimaPhoto : YONHAP News
 
Alors que le Japon examine actuellement un plan de rejet dans l’océan des eaux polluées de sa centrale nucléaire de Fukushima, Séoul a appelé Tokyo à s’assurer que ce projet ne nuise pas à la santé et à la sécurité des sud-Coréens et de l’écosystème maritime. Et d’ajouter qu’il allait une nouvelle fois transmettre officiellement cette position aux autorités nippones.

Le gouvernement de Moon Jae-in en a fait part, hier, à l’issue d’une réunion de la cellule interministérielle chargée de faire face à cette éventualité. A cette occasion, les participants ont examiné le plan de rejet des eaux contaminées présenté avant hier par Tokyo Electric Power, l’opérateur de la centrale atomique désaffectée.

Environ 1,1 million de tonnes de ces eaux seraient temporairement stockées dans la centrale de Fukushima, dévastée par un tsunami en 2011.

En octobre dernier, la Corée du Sud a demandé au Japon d’obtenir un consensus des pays voisins sur la gestion de l’eau radioactive, lors d’une réunion de l’Organisation maritime internationale.

Japon: … simple report !

Jeux olympiques. Au Japon, les opposants ne veulent pas se contenter d’un simple report

Pour une immense majorité de Japonais, le report des Jeux olympiques de Tokyo 2020 était une mesure nécessaire, mais douloureuse. Mais une minorité hétéroclite farouchement opposée à l’événement enrage, regrettant que les JO n’aient pas été purement et simplement annulés.

Les opposants aux Jeux olympiques 2020 continuent de faire entendre leurs voix après le report en 2021.
Les opposants aux Jeux olympiques 2020 continuent de faire entendre leurs voix après le report en 2021. | AFP

Bon sang ! Nous rejetons totalement le report. Les Jeux doivent être annulés et abolis, a ainsi réagi mardi sur Twitter un groupe japonais d’activistes anti-Jeux olympiques, peu après l’annonce du report des JO de Tokyo à 2021.

Quelques minutes après la décision du Comité international olympique (CIO), une poignée de militants anti-JO se sont retrouvés dans le centre de Tokyo, où ils manifestent chaque mois contre les Jeux.

PERFORMANCE. Claude Onesta : « Il fallait mettre un terme à cette agitation mais on n’a rien réglé »

Ce qui me gêne le plus, c’est le mercantilisme autour de l’événement, explique Toshio Miyazaki, 59 ans, parmi d’autres manifestants brandissant des pancartes exprimant leur courroux : Nous sommes contre les JO de Tokyo.

 

Bien qu’il soit employé par le gouvernement métropolitain de la capitale, l’un des principaux organisateurs des Jeux, M. Miyazaki n’hésite pas à clamer haut et fort son opposition à l’événement.

Avis très minoritaire

Le coronavirus oblige les organisateurs à repousser les Jeux, mais je pense que les Japonais devraient se demander s’il est vraiment nécessaire d’accueillir les Jeux olympiques, insiste-t-il.

Un avis très minoritaire : d’après les enquêtes d’opinion au Japon, à peine une personne sur dix environ pense que les JO doivent être annulés, quand bien même la pandémie de Covid-19 continue à s’étendre partout dans le monde.

Autre signe de la popularité des JO au Japon, 4,5 millions de billets pour Tokyo 2020 ont déjà été vendus dans le pays via un système de tirage au sort qui a été pris d’assaut, forçant les organisateurs à en remettre sur le marché.

REGRET. Les Tokyoïtes, déçus mais compréhensifs…

Les opposants aux JO de Tokyo ont divers motifs d’indignation, au-delà de l’aspect commercial de l’événement montré du doigt par M. Miyazaki.

Si Kumiko Sudo est venue à la manifestation mardi soir, c’est à cause de la petite musique nationaliste des Jeux selon elle, qui la met mal à l’aise.

Quand Tokyo s’est lancé dans la course pour accueillir l’édition 2020, les autorités locales avaient la volonté de stimuler le sentiment nationaliste, assure-t-elle.

Elle critique également des mesures prises par la ville à l’approche des Jeux, comme le démantèlement de camps de sans-abri.

Pour le Japon, les Jeux de 2020 devaient être ceux de la reconstruction, l’occasion de montrer comment le pays se remettait du tremblement de terre, du tsunami dévastateur et de la catastrophe nucléaire de Fukushima, en mars 2011.

Mais dans cette région sinistrée, certaines voix se sont aussi élevées pour dire que l’argent public dépensé dans l’organisation de la compétition aurait été mieux utilisé pour soutenir les personnes évacuées des zones de la catastrophe.

« Discours fallacieux »

« Tokyo a obtenu le droit d’accueillir les Jeux en jouant la carte de la « reconstruction »mais c’est un discours fallacieux », insiste Hiroki Ogasawara, professeur de sociologie à l’université de Kobe (ouest) et coauteur d’un livre critique à l’égard des Jeux de Tokyo.

Accueillir les Jeux ne va pas aider en soi à reconstruire la zone dévastée, mais on tente de faire croire aux gens ce scénario, ajoute-t-il.

La grande région du Tohoku (nord-est du Japon), la plus touchée par la catastrophe, devait à l’origine être mise à l’honneur en accueillant le départ du relais de la flamme olympique, initialement prévu jeudi, avant que le report des JO ne vienne tout bouleverser.

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Le point de départ du relais devait être le J-Village, un vaste complexe sportif qui a longtemps servi de base opérationnelle aux milliers d’ouvriers travaillant sur le site de la centrale ravagée de Fukushima, située à une vingtaine de kilomètres plus au nord.

Le relais, dont la devise était l’espoir éclaire notre chemin, devait par la suite poursuivre sa route à travers tout l’archipel, avant d’arriver à Tokyo peu avant la cérémonie d’ouverture, initialement prévue le 24 juillet.

La flamme doit désormais rester dans la région de Fukushima jusqu’à nouvel ordre.

Le Japon « de retour à la case départ » après le report des JO

A Tokyo, où l'on s'apprêtait à accueillir le monde, la déception est palpable.
A Tokyo, où l’on s’apprêtait à accueillir le monde, la déception est palpable. XINHUA /
 
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Médias et athlètes japonais réagissent avec déception ce mercredi 25 mars au report d’un an des Jeux olympiques de Tokyo 2020, mais expriment aussi leur soulagement de voir que les Jeux n’aient pas été tout simplement annulés face à la pandémie de coronavirus.

Ce report, sans précédent en temps de paix, a été décidé mardi par le Comité international olympique (CIO) en concertation avec les autorités japonaises, après une intense pression venue d’athlètes et d’instances sportives du monde entier.
Le choc et la déception étaient palpables au Japon, où l’événement avait été présenté par le gouvernement comme les « Jeux de la reconstruction » après le séisme, le tsunami et la catastrophe nucléaire de 2011.

Le Japon a certes évité le pire scénario, celui de l’annulation. Mais « c’est comme si on était de retour à la case départ après tous les efforts des sept dernières années », a écrit le quotidien économique Nikkei, évoquant les « dépenses supplémentaires conséquentes » qui semblent désormais « inévitables ».

« Surprise et embarras », a titré le journal Tokyo Shimbun, reconnaissant néanmoins que le contexte mondial n’avait guère laissé de choix aux organisateurs.
« La décision de reporter les Jeux d’un an a été prise par élimination », analyse le journal, estimant qu’organiser l’événement cette année aurait été trop risqué et qu’un report plus long à 2022 aurait certainement été trop coûteux.

Le quotidien a également déploré la manière dont le CIO a géré la crise, en répétant pendant des semaines que les Jeux pourraient commencer comme prévu le 24 juillet, avant de faire volte-face. Les instances olympiques n’ont pas « montré les qualités dirigeantes fortes que nous espérions », selon le Tokyo Shimbun.
Les athlètes japonais se disaient déçus du report, mais résolus à s’entraîner en vue de la nouvelle échéance.

« Honnêtement, je suis encore sous le choc », a écrit la championne d’escalade Akiyo Noguchi sur son compte Instagram. « Mais je vois les choses de manière positive car j’aurai plus de temps pour pratiquer le sport que j’aime », a ajouté la trentenaire, dont Tokyo 2020 devait être les derniers JO. « Je vais mettre à profit ce temps supplémentaire pour devenir plus forte à la fois physiquement et mentalement », a-t-elle assuré. « Dans l’immédiat, j’espère que le monde va surmonter cette situation aussi vite que possible, et que les JO auront lieu à Tokyo ».

« Meilleur scénario »

Le pongiste japonais Jun Mizutani, 30 ans, qui a déjà participé aux Jeux de Pékin, Londres et Rio, a choisi de faire contre mauvaise fortune bon coeur, en partageant sur Twitter une photo de son visage vieilli par ordinateur, avec la légende: « Je peux le faire ».

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Des athlètes et fédérations sportives du monde entier avaient plaidé pour un report de Tokyo 2020, au vu des conséquences du coronavirus sur tous les aspects des Jeux, des qualifications aux entraînements en passant par les risques sanitaires.
« Nous étions prêts car le mouvement en faveur d’un report prenait de plus en plus d’ampleur », a cependant déclaré Toshihisa Tsuchihashi, responsable de la fédération japonaise de tennis au quotidien Nikkan Sports. « Je pense que c’est une sage décision. Les joueurs auront sûrement des sentiments ambivalents mais, à mon avis, ils vont repartir du bon pied et donner le meilleur d’eux-mêmes. Je les soutiendrai », a-t-il ajouté.

« Je pense aussi que c’est une bonne chose de ne pas avoir annulé (les JO, ndlr) face à la gravité de la situation », a renchéri Ichiro Hoshino, un responsable de la fédération japonaise de tennis de table, cité dans le même journal. « C’est même bien pour les athlètes car les choses sont devenues un peu plus prévisibles », a-t-il dit.

MIDI LIBRE (AVEC AFP)

 

 

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