Accident nucléaire de Fukushima : le Japon publie les taux de radiations

La Corée du Sud voisine s’est récemment inquiétée des conséquences de la catastrophe de 2011.

 Le site de l’ancienne centrale nucléaire de Fukushima, au Japon.
Le site de l’ancienne centrale nucléaire de Fukushima, au Japon. Reuters/Issei Kato

Par Le Parisien avec AFPLe 30 septembre 2019 à 09h44

L’ambassade du Japon à Séoul a commencé à publier les niveaux quotidiens de radiations dans la région de Fukushima. Cette décision intervient dans la foulée d’un regain d’inquiétudes en Corée du Sud sur les effets de la catastrophe nucléaire de 2011.

Le site de l’ambassade japonaise montre les niveaux de radiations quotidiennement enregistrés dans deux villes de la région de Fukushima, ainsi qu’à Tokyo, la capitale, et Séoul, en Corée, comme base de comparaison. «L’intérêt pour les niveaux de radiations au Japon a augmenté récemment, en particulier en Corée du Sud», justifie l’ambassade.

Une radioactivité qui serait plus basse à 30 km de la centrale qu’à Séoul

Selon le dernier bulletin publié qui compile des données provenant d’autorités de contrôle des deux pays, le niveau de radiations enregistré dans la ville de Fukushima (à 70 km de la centrale) est de 0,135 microsievert par heure, quasiment comme à Séoul (0,120). A Tokyo, le taux est encore plus faible qu’à Séoul (0,036 microsievert), tout comme celui de la ville d’Iwaki (0,060), située à 30 kilomètres seulement du site nucléaire Fukushima Daiichi, ravagé par le tsunami du 11 mars 2011.

Pour le grand public, la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) fixe à 1 millisievert la limite de dose annuelle, en dehors des expositions médicales et naturelles, sachant que la moyenne annuelle de radiation d’origine naturelle dans le monde est de 2,4 millisieverts. Par dérogation, dans la zone évacuée, le gouvernement japonais a autorisé le retour des habitants dans des zones où la dose annuelle peut atteindre les 20 millisieverts.

Contrôle renforcé sur les importations japonaises

«Le gouvernement japonais espère que la compréhension par les Sud-Coréens des niveaux de radiations au Japon va s’améliorer, comme nous continuons de fournir des informations précises, basées sur des preuves scientifiques et clairement expliquées», ajoute la représentation diplomatique dans un texte publié à la fois en japonais et en coréen.

Les relations entre les deux pays voisins sont brouillées en raison d’un profond différend historique sur les travailleurs coréens enrôlés de force par des entreprises nippones durant l’occupation de la péninsule coréenne par le Japon (1910-1945). Les deux pays se sont mutuellement imposés des restrictions commerciales depuis cet été. La Corée du Sud a aussi renforcé ses contrôles de radiations sur ses importations de produits alimentaires nippons. Certains députés sud-coréens ont aussi plaidé pour une interdiction de voyager dans certaines régions du Japon et pour un boycott des Jeux olympiques de Tokyo l’an prochain, en invoquant les risques supposés de radioactivité.