Le plan particulier d’intervention élargi à 26 communes du Saumurois
CO – Mélanie MAROIS
L’État établit le Plan particulier d’intervention (PPI) qui a vocation à protéger la population et l’environnement en cas d’incident dans une centrale nucléaire. Le périmètre d’intervention a été élargi de 10 à 20 km en 2019.
Les 57 000 habitants des 26 communes concernées dans le département ont reçu cette semaine un courrier de l’État, les informant de l’extension du Plan particulier d’intervention (PPI) autour de la centrale nucléaire de Chinon. En septembre, ils pourront retirer leurs pastilles d’iode.
Ingénieur en prévention des risques industriels, passé par tous les échelons hiérarchiques des services de secours et d’incendie, Samuel Gesret est un expert reconnu en sécurité civile. Avant de prendre ses fonctions de sous-préfet de Saumur le 20 mai 2019, il a assumé le même rôle dans l’arrondissement de Chinon.
Pourquoi les périmètres des Plans particuliers d’intervention (PPI) autour des centrales nucléaires ont-ils été élargis à 20 km ?
Après Fukushima en 2011, on a constaté que les zones significatives étaient à 20 km. On a trouvé de la radioactivité plus loin, évidemment, mais sur des seuils faibles. L’idée est d’associer un maximum de population. Communiquer en amont, savoir ce qu’il faut faire en cas d’incident. C’est très pertinent. J’ai passé ma vie à gérer des crises. Tout ce qui peut être fait en amont, il faut le faire. Tout ça, c’est du temps de gagné le jour J, s’il y a un incident un jour.
Le risque nucléaire a-t-il augmenté ?
Clairement, non. Il a même baissé. Après Fukushima, où il y avait eu une rupture d’alimentation électrique, des travaux ont été réalisés dans les centrales nucléaires françaises pour augmenter la sécurité et les contrôles. L’avantage du nucléaire, c’est que les installations sont particulièrement contrôlées, par EDF, l’État et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Mais il n’y a pas de risque zéro.
Le nouveau PPI impose aux communes de penser une nouvelle organisation ?
On leur demande d’ajouter le risque nucléaire à leur Plan communal de sauvegarde (PCS). Ici, toutes les communes en ont un, avec le risque inondation lié à la Loire et le risque d’effondrement des cavités souterraines. En cas d’incident, l’État et les collectivités travaillent ensemble.
Quelles mesures sont prises ?
Il y a une partie évacuation et une partie mise à l’abri. Les choix sont faits en fonction de la gravité et du temps qu’on a pour intervenir.
Comment les habitants vont-ils être informés ?
Ils ont reçu cette semaine un premier courrier. Ils en recevront un autre en septembre, avec la marche à suivre et un flashcode pour retirer ses pastilles d’iode dans les pharmacies équipées. Les établissements recevant du public sont aussi concernés, les écoles, les entreprises, les hôtels, les hôpitaux, etc. Il faut qu’ils puissent fournir des pastilles d’iode au public se trouvant dans leurs locaux.
Quelle est l’utilité de la pastille d’iode ?
L’iode se fixe sur la thyroïde. La pastille d’iode permet de saturer sa thyroïde afin que l’iode radioactif ne s’y fixe pas. Si cela arrive, le risque pour la santé n’est pas immédiat. Le risque, c’est de développer un cancer. Il peut y avoir un incident sans émission d’iode. Il faut utiliser la pastille d’iode si la consigne en est donnée.
Que se passe-t-il pour la population qui vit à plus de 20 km ?
La préfecture du Maine-et-Loire prépare un plan Orsec pour intervenir au-delà des 20 km. Si c’est nécessaire, d’autres pastilles d’iode seront distribuées.
Les six réflexes à adopter
En cas de problème, le signal d’alerte de la sirène est utilisé. Six réflexes sont à adopter.
• Premièrement, se mettre rapidement à l’abri dans un bâtiment. Fermer les portes et les fenêtres, couper la ventilation.
• Ensuite, se tenir informé des consignes de protection données par les pouvoirs publics, via la radio, la télé ou le site Internet de la préfecture.
• Troisièmement, ne pas aller chercher ses enfants à l’école. Ils sont pris en charge dans l’établissement et il faut éviter les déplacements afin de rester à l’abri au maximum.
• Quatrièmement, ne pas saturer les réseaux de communication, donc limiter l’usage du téléphone.
• Cinquièmement, prendre l’iode dès qu’on en reçoit l’instruction. La dose doit être prise uniquement et immédiatement à la demande du préfet.
• Enfin, se préparer à une éventuelle évacuation. Préparer le kit d’urgence : papiers personnels, traitements médicaux, vêtements, nourriture et boisson.
Plus d’infos sur le site Internet : www.distribution-iode.com.
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