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Jour : 12 mars 2019

Fukushima : les travaux de décontamination loin d’être achevés

Fukushima : 8 ans après, les travaux de décontamination loin d’être achevés

Selon des experts français, il faudra sans doute plus de deux siècles pour décontaminer le site des déchets radioactifs.

Virginie Garin

C’est notre Planète Virginie Garin00:0301:45 Fukushima : 8 ans après, les travaux de décontamination loin d’être achevés Crédit Image : JIJI PRESS / AFP | Crédit Média : Virginie Garin | Durée : 01:46 | Date : 12/03/2019

PUBLIÉ LE 12/03/2019 À 05:29

Il y a 8 ans jour pour jour explosait le réacteur numéro 1 de la centrale de Fukushima au Japon, submergée par un violent tsunami. 8 ans après, les travaux de décontamination avancent à pas de fourmi.

Contrairement à Tchernobyl, où il a été décidé de mettre un couvercle un acier sur la centrale pour emprisonner la radioactivité, les Japonais, eux, ont promis de tout nettoyer et de décontaminer le site en 40 ans, mais c’est mal parti. Aujourd’hui, les 3 réacteurs qui ont explosé sont encore aspergés d’eau, il faut les refroidir. Une eau qui devient radioactive et qui s’accumule… 1 million de m³ sont entreposés dans des citernes et les Japonais ne savent pas quoi en faire. Ils envisagent de la reverser petit à petit dans l’océan pour que la radioactivité se dilue, ce qui met en colère les écologistes.

L’autre gros problème, c’est la récupération du combustible fondu. Pour l’instant, seul des petits robots ont pu aller jusqu’au cœur des réacteurs et aucun n’est revenu entier. Pour récupérer ces déchets, il va falloir beaucoup plus que 40 ans estiment les experts français, sans doute plus de 2 siècles.

Les évacués de Fukushima

Évacués de Fukushima : des ONG dénoncent la dangerosité potentielle du retour

 11h24, le 11 mars 2019

fukushima
Compte tenu des efforts de décontamination et de reconstruction, dans 97,3% de la préfecture de Fukushima, « il est possible de mener une vie normale »,
estiment les autorités locales. © JIJI PRESS / AFP

Alors que les autorités assurent qu’un retour dans la préfecture de Fukushima est sans danger, plusieurs ONG dénoncent le fait qu’une vie sur place présente des risques. 

Huit ans après l’accident nucléaire de Fukushima, le gouvernement du Japon assure que les habitants n’encourent aucun risque en revenant vivre dans les zones où l’ordre d’évacuation a été levé. Plusieurs ONG dénoncent cependant une mise en danger des populations en certains endroits.

« Possible de mener une vie normale », selon les autorités. « La préfecture de Fukushima n’est qu’une des 47 préfectures du Japon, et seulement 2,7% de cette région fait encore l’objet d’un ordre d’évacuation », a insisté devant quelques journalistes le ministre de la Reconstruction, Hiromichi Watanabe, en amont des commémorations du tragique tsunami du 11 mars 2011 à l’origine du désastre de Fukushima. Compte tenu des efforts de décontamination et de reconstruction, dans 97,3% de la préfecture, « il est possible de mener une vie normale », ajoute-t-il.

Pour les ONG, des vies bridées. Faux, rétorquent entre autres les organismes Greenpeace et Human Rights Now, emboîtant le pas à plusieurs rapports des Nations unies. Selon Greenpeace, les personnes qui rentrent tendent d’elles-mêmes à brider leur vie pour minimiser les risques, ce qui ne s’appelle pas « vivre une vie normale » : « elles peuvent changer leur comportement, par exemple éviter de rester longtemps à l’extérieur », note l’organisme dans un rapport.

L’exposition aux radiations au cœur du débat. Il estime, mesures à l’appui, qu’en certains endroits de localités où l’ordre d’évacuation a été levé, « l’exposition aux radiations tout au long d’une vie peut largement excéder le niveau acceptable du point de vue de la santé publique ». Divers rapporteurs et instances des Nations unies ont à plusieurs reprises critiqué la décision du gouvernement japonais d’élever à 20 millisieverts/an l’exposition acceptable et d’en faire le niveau de référence pour la levée des ordres d’évacuation, alors qu’en temps normal c’est 1 msV qui est retenu. Pour les ONG, cette largesse avec les chiffres combinée à l’arrêt progressif des subventions pour les évacués prend en étau les ex-habitants qui, pour des raisons financières, se sentent contraints au retour.

Une situation préoccupante pour les enfants. La situation des enfants est jugée très préoccupante par les ONG et l’ONU. En octobre, dans un communiqué, un expert des droits de l’Homme des Nations unies avait demandé au gouvernement « de cesser de faire revenir les enfants et femmes en âge de procréer dans les zones où les niveaux de radioactivité restent supérieurs à ceux considérés comme sûrs avant le désastre ». Le gouvernement répond notamment que ces propos nuisent à l’image de la région. Publié lundi, un rapport de l’Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) regrette que « la question des conséquences des radiations sur la santé soit rendue taboue parce qu’elle risque de diviser la population » entre ceux qui font confiance aux autorités et les autres.

Fukushima : le difficile retour…

Fukushima : le difficile retour des habitants

Il y a huit ans, un tsunami s’abattait sur les côtes japonaises et la centrale nucléaire de Fukushima, provoquant le plus grave accident depuis la catastrophe de Tchernobyl. Désormais, le gouvernement nippon assure que les habitants peuvent rentrer chez eux.

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FranceTélévisions

Mis à jour le 11/03/2019 | 21:32 publié le 11/03/2019 | 21:3212

Depuis la catastrophe nucléaire, une partie de la ville est toujours interdite d’accès. Namie (Japon) était une ville fantôme où beaucoup pensaient que la vie ne reprendrait jamais, mais depuis un an, l’espoir renaît. Certains quartiers sont décontaminés et des habitants autorisés à revenir s’installer, comme Toyotaka Kanakura. Depuis 2011, beaucoup ont tourné la page, mais lui voulait rentrer coûte que coûte. Il était fleuriste. Dans cette ville de 21 000 habitants, ses affaires marchaient bien, jusqu’à l’ordre d’évacuation.

Attirer des habitants et des entreprises

Namie a subi une triple catastrophe : tremblement de terre, tsunami et accident nucléaire. La centrale de Fukushima n’est qu’à 6 km. Le nettoyage prend du temps. Aujourd’hui, seulement 1/5 de Namie est décontaminé, et des appareils de mesure de radioactivité sont toujours là pour rassurer. À la mairie, les 200 employés, qui ont eux aussi fait le choix de revenir, travaillent d’arrache-pied pour faire renaître Namie. Il faut attirer des gens et surtout des entreprises. Il y a quand même des signes de reprise qui ne trompent pas. Mitsuhiro Hirosaka, promoteur immobilier né à Namie, court de chantier en chantier. Et dire que le gouvernement avait fait une croix sur cette commune deux fois plus grande que Paris. Aujourd’hui, la vie reprend. 

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