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Hakihito: La cérémonie d’abdication

La cérémonie d’abdication de l’empereur du Japon aura lieu ce mardi

Ce mardi en fin de journée, l’empereur du Japon Akihito abdiquera, mettant un terme à l’ère Heisei, longue de trois décennies. Son fils, le prince héritier Naruhito, montera ensuite sur le trône.

Mardi matin, l’empereur s’est rendu dans les sanctuaires du Palais impérial pour rendre hommage à la déesse du soleil, aux âmes de ses ancêtres et à diverses déités.

L’empereur a lu un texte composé en japonais ancien pour leur annoncer la cérémonie d’abdication à venir.

Celle-ci aura lieu au Palais impérial en début de soirée. Le premier ministre transmettra à l’empereur les vœux du public. L’empereur prononcera ensuite ses dernières paroles à l’attention de la population dans l’exercice de ses fonctions. Ce sera la première fois en plus de 200 ans qu’un empereur abdique.

Dans un discours inhabituel il y a trois ans, l’empereur Akihito avait exprimé la crainte que son âge avancé ne rende difficile pour lui la poursuite de ses activités officielles. Ces paroles avaient été perçues comme le désir de se retirer.

Mais aucun cadre légal n’était en place pour qu’il puisse le faire et la Constitution interdit à l’empereur d’avoir une quelconque influence politique.

Pourtant, de nombreux Japonais ont exprimé leur sympathie et le Parlement a promulgué une loi pour lui permettre d’abdiquer.

L’empereur Akihito est monté sur le trône à l’âge de 55 ans, après le décès de son père. C’est le premier empereur intronisé sous la Constitution de l’après-guerre qui définit son rôle comme « symbole de l’État ».

Hakihito: Le dernier discours

L’empereur du Japon remercie le peuple pour son soutien

L’empereur Akihito s’apprête à abdiquer, tournant la page de 30 années passées sous l’ère Heisei. Une cérémonie organisée pour marquer l’occasion a eu lieu au Palais impérial.

Le premier ministre nippon Shinzo Abe s’est exprimé au nom de tout le peuple japonais.

M. Abe a déclaré : « En ce jour d’abdication de votre majesté, nous nous souvenons des années durant lesquelles votre altesse s’est toujours tenue aux côtés du peuple pour partager ses joies et ses souffrances. Nous renouvelons l’expression de notre plus profond respect et de notre gratitude à l’égard de votre majesté. »

Le premier ministre a ajouté : « Nous garderons à l’esprit les actions de votre majesté et continuerons à faire notre possible pour que le Japon reste un pays en paix, plein d’espoir et dont nous pouvons être fiers. Nous souhaitons longévité et bonne santé à l’empereur et l’impératrice. »

L’empereur Akihito a ensuite prononcé son dernier discours en tant que tel.

Il a déclaré : « Aujourd’hui, je remplis mes obligations d’empereur pour la dernière fois. Je voudrais exprimer ma plus profonde gratitude pour les mots prononcés au nom du peuple japonais par le premier ministre Shinzo Abe. »

« Depuis ma montée sur le trône il y a 30 ans, j’ai rempli mes obligations en tant qu’empereur avec un sens profond de confiance et de respect pour le peuple et je me considère chanceux d’avoir pu le faire. Je remercie sincèrement les personnes qui m’ont soutenu dans mon rôle de symbole de l’État » a-t-il poursuivi.

L’empereur a ajouté : « Nous souhaitons sincèrement, l’impératrice et moi-même, que la nouvelle ère Reiwa, qui commencera demain, soit une ère de stabilité et de prospérité, et je prie de tout mon cœur pour la paix et le bonheur de tous les Japonais et des gens du monde entier. »

C’est la première fois en plus de 200 ans qu’un empereur abdique. Alors que la cérémonie se terminait, l’empereur s’est tourné vers le public et s’est incliné.

Il y a trois ans, l’empereur Akihito avait exprimé la crainte que son âge avancé ne rende difficile pour lui la poursuite de ses activités officielles. La Diète avait alors voté une loi spécialement pour l’autoriser à se retirer.

Il est le premier empereur intronisé sous la Constitution de l’après-guerre qui définit son rôle comme « symbole de l’État ».

Son fils, le prince héritier Naruhito montera sur le trône mercredi. Il deviendra le 126ème empereur du Japon.

Japon : le Takizakura …/

Japon : le Takizakura, cerisier géant de plus de 1000 ans, est en fleurs

Au Japon, dans la préfécture de Fukushima, se trouve un arbre millénaire devenu un symbole de résilience pour la région. Voici le Miharu Takizakura.Par Harold Paris – Publié le 24 avril 2019 à 10:30 – Mis à jour le 24 avril 2019 à 18:34

Il est régulièrement considéré comme l’arbre préféré au Japon. Le Miharu Takizakura (cascade de cerises de Miharu en Japonais) est actuellement en fleurs dans la région de Miharu, préfecture de Fukushima, au nord du pays… et les photographes enthousiastes nous livrent des images de toute beauté.

Photo : Shutterstock

Cet arbre magnifique de la famille des cerisiers pleureurs serait âgé de plus de mille ans. Sa période de floraison se situe sur la deuxième partie du mois d’avril.

Classé trésor national depuis 1922, il culmine à 12 mètres de haut avec un tour de tronc de 9,5 mètres. Une fois en fleurs, le Miharu Takizakura déploie son envergure de 22 mètres et offre un spectacle magnifique à ceux qui savent l’apprécier.- Publicité –

Des touristes se regroupent pour admirer le Miharu Takizakura. – Photo : Shutterstock

Un cerisier géant hors norme qui a notamment survécu au séisme qui a frappé la région en 2011 et était à l’origine de la catastrophe qui a mené à l’accident nucléaire de Fukushima. La résilience et la robustesse du Miharu Takizakura en a fait un symbole de renaissance perpétuelle de la région, comme le précise Mr Japanization.

Aujourd’hui, ce trésor naturel et local est visité chaque année par plus de 300 000 touristes, ce qui en fait l’une des sources principales de revenus pour la ville autrement plutôt orientée vers l’agriculture. Des ressources qui servent ensuite à protéger ce monument naturel témoin des siècles qui passent, ainsi que le parc où celui-ci se situe.

Photo : Shutterstock

L’écoulement du temps, les pires catastrophes, la main de l’homme… rien ne semble pouvoir gêner ce colosse en fleurs. Pourtant, son ennemi existe bel et bien : la météo. En janvier 2005, d’importantes chutes de neige ont amené plusieurs branches de cet arbre millénaire à se briser sous le poids. Les habitants de la région se sont alors attelés à retirer la neige mais aussi à concevoir des supports en bois pour aider l’arbre à supporter la charge qui pouvait s’accumuler sur ses branches.

Photo : Shutterstock
Photo : Shutterstock
Photo : Shutterstock

Magnifique, n’est-ce pas ?

Le Miharu Takizakura est illuminé. – Photo : Shutterstock
Photo : Shutterstock

Fukushima : Une opération risquée

Fukushima : le Japon commence à extraire le combustible nucléaire d’un réacteur endommagé

Fukushima : le Japon commence à extraire le combustible nucléaire d’un réacteur endommagé

SCIENCES 0 21 h 49 min 19 avril 2019

L’exploitant de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima a commencé à retirer le combustible nucléaire de l’un des réacteurs qui ont fondu après le séisme et le tsunami dévastateurs de 2011.

Une opération risquée

Un équipement télécommandé essaie actuellement de retirer des barres de combustible d’une piscine de stockage à l’intérieur du réacteur numéro trois.

Les travaux délicats sur le site contaminé devraient durer deux ans.

La prochaine phase de l’énorme nettoyage dans le réacteur 3 consistera à éliminer le combustible nucléaire en fusion qui reste profondément enfoui.

Une porte-parole de la Tokyo Electric Power Company (Tepco) a déclaré que l’opération de retrait du combustible avait été retardée par des débris sismiques à l’intérieur du bâtiment, ainsi que par d’autres problèmes techniques.

Les bâtiments du réacteur de la centrale de Fukushima Daiichi ont été endommagés par des explosions d’hydrogène causées par le séisme et le tsunami. Trois réacteurs ont fondu.

Plus de 500 bouteilles radioactives doivent être placées dans des fûts, qui sont ensuite remontés à la surface du compartiment inondé et transportés par camion vers une autre piscine d’eau pour le stockage.

Des gaz radioactifs peuvent être libérés si les bouteilles se brisent ou sont exposées à l’air.

Fukushima: aucun mort???

Est-il vrai que l’accident nucléaire de Fukushima n’a causé aucun mort ?

Par Olivier Monod 20 avril 2019 à 09:18

Vue aérienne de la centrale de Fukushima le 20 mars 2011.
Vue aérienne de la centrale de Fukushima le 20 mars 2011.Photo AFP

Depuis l’accident nucléaire de Fukushima, il y a sept ans, la question du bilan est la source de beaucoup de commentaires et d’interprétations

Question posée par Clément le 08/04/2019

Bonjour,

Le 11 mars 2011, un séisme suivi d’un tsunami entraînait un accident nucléaire à la centrale de Fukushima au Japon (explosions et rejets radioactifs). Depuis, tout et son contraire a été écrit sur le bilan humain de cette catastrophe.

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En 2016, Libération reprenait les chiffres de la police nationale japonaise sur le bilan global de la catastrophe : «15 894 personnes sont mortes et 2 561 sont toujours portées disparues. Plus de 6 100 autres ont été blessées. Sur les 470 000 personnes qui ont été évacuées à la suite du tsunami et des menaces radioactives, 174 000 résident toujours hors de chez elles dont 100 000 pour la seule préfecture de Fukushima.»

La même année, Capital évoquait les mêmes ordres de grandeurs mais semblait les attribuer au seul accident nucléaire : «Des villes entières rasées dans le nord-ouest du pays qui encore aujourd’hui demeurent inhabitables, près de 160 000 habitants délogés, plus de 15 000 morts, des risques de cancers avérés… cinq ans après la catastrophe nucléaire reste un traumatisme pour tous les Japonais.»

En 2017, Le Point évoquait «1 700 cancers mortels directement liés à la catastrophe nucléaire».

La Revue générale nucléaire affirmait, elle, que «l’accident de Fukushima n’est en rien responsable des 18 000 décès qu’on lui attribue : il n’en a fait aucun». Cette dernière affirmation étant à mettre en regard avec la tribune de 2014 publiée par Libération et signée par Cécile Asanuma-Brice, chercheuse associée au centre de recherche de la Maison franco-japonaise de Tokyo, qui dénonçait vivement cette «légende du zéro mort».

En fait, le bilan dépend de ce dont on parle. Victimes du séisme, du tsunami,  des radiations ? Victimes des travaux sur la centrale, de l’évacuation des populations ? Sans compter que le nombre de victimes change selon le périmètre géographique retenu : la seule préfecture de Fukushima ou toute la zone côtière touchée.

19 630 morts suite aux catastrophes

Interrogé par CheckNews, l’ambassade du Japon donne un bilan global de la catastrophe, sept ans après : au 1er mars 2018, il s’élève à 19 630 décès et 2 569 disparus. La préfecture de Fukushima, sur son site Internet, évoque, elle, 4 097 victimes sur son territoire. Ces bilans agrègent les victimes quelles que soient les causes. La majeure partie sont mortes en raison du tsunami et du séisme.

L’affirmation de la Revue générale nucléaire selon laquelle «l’accident de Fukushima n’est en rien responsable des 18 000 décès qu’on lui attribue et n’en a fait aucun» doit se comprendre en se limitant au seul accident nucléaire. Est-elle fondée?

Il faut considérer à la fois le personnel de la centrale, et la population.

Penchons-nous d’abord sur le cas des professionnels en poste sur site. Parmi les effectifs de la centrale, 16 travailleurs ont été blessés lors des explosions de la centrale entre le 12 et le 15 mars, mais aucun décès n’est à déplorer.

Depuis, des milliers de personnes ont travaillé sur la zone, étant exposés aux rejets radioactifs. Encore aujourd’hui, 7 000 personnes travaillent tous les moissur la centrale. Interrogé par CheckNews, la société d’exploitation Tepco affirme «s’assurer qu’ils ne dépassent pas la dose limite d’exposition de 50 milliSiverts par an et 100 mSv sur cinq ans». Ces précautions n’ont pas pu être respectées pour les premières équipes sur place après l’accident. Selon les données de Tepco, 173 travailleurs ont reçu plus de 100 mSv et 6 plus de 250 mSv.

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Ces expositions ont-elles eu une incidence sur la santé des salariés ? Sur les quelque 50 000 travailleurs qui se sont relayés sur le site depuis 2011, 16 ont déposé un dossier de demande de reconnaissance de maladie professionnelle. Cinq demandes ont été rejetées, six acceptées et les autres sont en cours d’étude. Un des six travailleurs dont la demande de compensation a été acceptée est décédé d’un cancer du poumon.

Par ailleurs, une dizaine de décès ont été observés parmi les travailleurs mais sans lien avec une exposition aux rayonnements ionisants (des arrêts cardiaques, des accidents ou autres).

En résumé pour les travailleurs dans la centrale : un mort et cinq malades ont été associés aux rayonnements, 10 morts ne sont pas associées aux rayonnements et 16 blessés en raison des explosions. 

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La population 

Qu’en est-il de la population? L’accident a eu deux conséquences : l’exposition à des radionucléides émis par la centrale, et l’évacuation des zones les plus touchées, qui a pu indirectement entraîner des décès. 

Sur le volet sanitaire, et l’éventuelle exposition des populations, les autorités japonaises effectuent un suivi de la population de Fukushima au travers de plusieurs enquêtes sur la santé de la population, sa santé mentale, la santé des femmes enceintes et enfin le suivi de la thyroïde, l’accident de Tchernobyl ayant démontré que cet organe était particulièrement à risque en cas d’exposition à des composés iodés radioactif.

«Dans la population générale, il n’y a pas de décès attribué à l’exposition aux rayonnements ionisants», explique Dominique Laurier, chef du service de recherche sur les effets biologiques et sanitaires des rayonnements ionisants de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.

Si aucun décès n’est donc à déplorer, y a-t-il une recrudescence des cancers de la thyroïde? Une enquête a été lancée dès 2011, visant une population de 360 000 résidents âgés de 0 à 18 ans. Les résultats de ces enquêtes sont traduits et suivis par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) sur son site. La campagne de détection donne 165 cancers avérés sur 202 cas suspects. «Il s’agit de nodules détectés en l’absence de signes cliniques», précise Dominique Laurier.

Comment interpréter ces chiffres bruts ? Le cancer de la thyroïde est un défi pour les épidémiologistes car son incidence dépend beaucoup de la méthode de diagnostic utilisé. Pour faire simple, plus on en cherche, plus on en trouve. Et encore, son incidence peut fortement varier d’une région à l’autre.

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Les autorités japonaises ont lancé quatre campagnes de dépistage dans d’autres régions pour comparer les résultats. L’IRSN conclut qu’«il est encore prématuré de se prononcer sur une éventuelle augmentation des cancers de la thyroïde consécutive à l’accident» mais ajoute que «plusieurs éléments indiquent que la fréquence élevée de nodules tumoraux thyroïdiens observés dans la préfecture de Fukushima est liée à l’effet du dépistage plutôt qu’à un effet des rayonnements ionisants».

En résumé pour la population exposée : il n’y a pas eu de décès ni de maladie dont l’origine radioinduite ait été démontrée, pour le moment.

Les évacuations

Reste le bilan humain liés aux évacuations. Au total, 470 000 personnes ont été évacuées. 53 000 étaient toujours hors de chez eux en janvier 2018 dont 4 000 dans des bâtiments préfabriqués temporaires. Il faut différencier celles consécutives au séisme, au tsunami et donc à l’accident nucléaire.

La population évacuée en raison de l’accident nucléaire vient uniquement de la préfecture de Fukushima, qui comptait 164 865 évacués en mai 2012 et encore 43 214 en décembre 2018.

Les fuites de la centrale ont très vite entraîné l’évacuation de 70 000 personnes provenant du premier cercle de 20 kilomètres autour de la centrale évacué dès le début de la catastrophe. Ensuite des nouvelles zones d’évacuation volontaire ou obligatoire ont été tracées entraînant un nouveau mouvement de population, dont l’estimation varie selon les sources.

L’évacuation peut entraîner des baisses de qualité de vie et fragiliser les populations. Elle est particulièrement sensible dans les hôpitaux et les maisons de retraite médicalisées. Selon un suivi réalisé sur certains établissements le taux de mortalité était trois fois plus élevé les trois mois suivants la catastrophe.

Sur les trois premières années, un article de recherche estime à environ 1600 le nombre de décès attribuables à l’évacuation. En 2018, la chercheuse Cécile Asanuma-Brice parle de 2 211 le nombre de décès «en raison de la mauvaise gestion du refuge».

L’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest, qui suit les conséquences de la catastrophe, évoque en 2019 un bilan de «2 267 décès indirects dus à des suicides ou à une dégradation des conditions de santé suite à l’évacuation».

En effet, le taux de suicide a augmenté tout de suite après l’accident chez les hommes évacués et trois ans après l’attentat chez les femmes, selon un article de recherche de 2018.

Notes. Changes in suicide rates (per 100,000 people) in the evacuation and non-evacuation areas. The solid and dotted lines show the transition of suicide rates in the evacuation areas and non-evacuation areas, respectively. The light gray line shows the transition of the national average. The arrows indicate the occurrence of the nuclear disaster following the Great East Japan Earthquake.

Annualized suicide rate: Monthly suicide number/population × 100,000 × 12

Evacuation areas: Tamura, Minami-Soma, Kawamata, Hirono, Naraha, Tomioka, Kawauchi, Okuma, Futaba, Namie, Katsurao, and Iitate

Non-evacuation areas: Other municipalities in Fukushima Prefecture

La prise en compte de ces décès imputables aux déplacements de population (environ 2200, donc) est un des principaux arguments des opposants à la thèse selon laquelle l’accident nucléaire n’aurait fait aucun mort.

Cordialement,Olivier Monod

Paris Notre Dame

Notre Dame Incendie du 15 avril 2019

Résumé en image des événements du 15 avril et suivant à Notre Dame de Paris

En première partie, un résumé des médias et en seconde partie, des photos prises sur place, au plus proche des lieux le vendredi matin .

A suivre, deux résumés des quotidiens « Le Monde » et « Le Parisien »

Fukushima: Tepco autorise…

Fukushima: Tepco autorise ses sous-traitants à engager de la main-d’oeuvre étrangère

  • Par  Le Figaro avec AFP 
  • Publié le 18/04/2019 à 09:50
(Photo by Kimimasa MAYAMA / POOL / AFP)

Tepco, opérateur de la centrale nucléaire accidentée Fukushima Daiichi dans le nord-est du Japon, a annoncé qu’il allait autoriser ses sous-traitants à employer des étrangers dans le site ravagé, en exploitant un nouveau statut de visa.

Officiellement, jusqu’à présent, à part des ingénieurs de haut niveau présents de façon temporaire dans la centrale détruite par le tsunami du 11 mars 2011, les étrangers n’étaient pas engagés dans le démantèlement.

Environ 4000 personnes travaillent en moyenne chaque jour sur le site, affectées à de nombreuses tâches effectuées par une myriade de sous-traitants qui eux-mêmes sous-traitent.

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14 secteurs concernés

Le nouveau statut de visa, entré en vigueur ce mois-ci, permet une plus large ouverture du Japon aux travailleurs étrangers, à condition qu’ils aient des aptitudes en langue nippone.

En tout, pour le moment, 14 secteurs peuvent recourir à ce dispositif, dont celui de la construction.

Tokyo Electric Power (Tepco) dit insister sur le fait que les personnes candidates soient capables de comprendre les instructions en japonais, notamment pour éviter qu’elles ne s’exposent aux radiations très fortes en certains endroits du site.

Au travers de ce nouveau programme, le gouvernement prévoit d’attirer quelque 345 000 travailleurs étrangers pour une période de cinq ans dans des secteurs précis dont le bâtiment, les services de restauration, les soins aux personnes âgées.

Fukushima: opération délicate

Début d’une nouvelle opération délicate à la centrale de Fukushima

  • Par  Le Figaro avec AFP 
  • Mis à jour le 15/04/2019 à 10:03 
  • Publié le 15/04/2019 à 06:46

C’est la deuxième fois qu’une telle manipulation sera entreprise à Fukushima. Ce lundi, la compagnie japonaise d’électricité Tokyo Electric Power (Tepco), en charge du démantèlement de la centrale nucléaire japonaise, accidentée à la suite d’un tsunami le 11 mars 2011, a commencé le retrait du combustible stocké dans la piscine du réacteur 3, l’un des plus endommagés, après avoir plusieurs fois reporté l’opération. Cela prendre deux ans environ.

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La piscine du réacteur 4 avait déjà été vidée entre fin 2013 et fin 2014, mais l’état général du réacteur en question était différent: le cœur du numéro 4, contrairement au numéro 3, n’était pas entré en fusion puisqu’il était vide.

Le bassin de désactivation et refroidissement du réacteur 3 contient 566 assemblages de combustible nucléaire, pièces volumineuses de plusieurs mètres de long qui doivent être sorties avant que ne puissent se poursuivre les autres tâches dans le bâtiment qui a subi une importante explosion. Le bâtiment du réacteur 3, qui fonctionnait en partie au combustible recyclé Mox, avait été transformé après l’accident en une forêt de ferraille en vrac. Il a fallu d’abord tout dégager et la piscine, située en hauteur, était aussi pleine de déchets divers.

Des équipements spéciaux, notamment une grue, ont été installés ensuite pour pouvoir sortir un à un les assemblages. Toutefois, les préparatifs ont pris beaucoup plus de temps que prévu initialement. «Nous pensions au départ pourvoir débuter le retrait fin 2014, mais il y avait beaucoup de détritus et nous avons dû agir prudemment en raison de la radioactivité», a expliqué une porte-parole de Tokyo Electric Power (Tepco).

FUKUSHIMA: Opération délicate

JAPON : POURQUOI L’OPÉRATION QUI DÉBUTE À FUKUSHIMA EST-ELLE PARTICULIÈREMENT DÉLICATE ?

Par Julien Da Sois, avec AFP –  Mis à jour le 15/04/2019 à 16:58Publié le 15/04/2019 à 16:57

Les opérateurs de la centrale nucléaire de Fukushima retirent le combustible nucléaire de la piscine du réacteur numéro 3 à distance, à l'aide d'une grue télécommandée.

Les opérateurs de la centrale nucléaire de Fukushima retirent le combustible nucléaire de la piscine du réacteur numéro 3 à distance, à l’aide d’une grue télécommandée. [JAPAN POOL VIA JIJI PRESS / POOL / AFP]

Le démantèlement continue. Au Japon, l’opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima a commencé lundi 15 avril à retirer le combustible radioactif, stocké dans l’un des trois réacteurs détruits par un tsunami en 2011. Une opération particulièrement délicate, qui devrait prendre environ deux ans.

Pas moins de 566 assemblages de combustible nucléaire, pièces volumineuses de plusieurs mètres de long, doivent être sortis de la piscine du réacteur numéro 3 par les ouvriers de l’exploitant Tokyo Electric Power (Tepco). La même opération avait eu lieu entre fin 2013 et fin 2014 dans l’unité numéro 4, mais elle avait été facilitée par le fait que le coeur de ce réacteur, contrairement au numéro 3, n’était pas entré en fusion lors de la catastrophe de mars 2011, consécutive à un puissant séisme de magnitude 9.

Fukushima : 8 ans après, le danger de l'eau contaminée

Comme les niveaux de rayonnements radioactifs sont encore élevés dans le bâtiment abritant le réacteur 3, c’est une grue télécommandée – gérée depuis une salle de contrôle située à 500 mètres – qui est chargée d’extraire les combustibles du bassin et de les placer dans d’immenses fûts. Toute l’opération se déroule sous l’eau pour éviter les fuites de radiations. Les ouvriers doivent faire très attention lors de la manipulation des combustibles, car il peuvent libérer des gaz radioactifs s’ils se brisent.

CINQ ANNÉES DE RETARD

Initialement, ces travaux devaient débuter il y a cinq ans, fin 2014.«Mais il y avait beaucoup de détritus et nous avons dû agir prudemment en raison de la radioactivité», a déclaré une porte-parole de Tepco. Une présence de déchets qui s’explique par l’explosion survenue au moment de la fusion du réacteur en 2011. La chute d’un équipement dans la piscine a également retardé le début de l’opération.Voir l’image sur Twitter

TEPCO@TEPCO_English

Prime Minister Shinzo Abe visited Fukushima Daiichi. After being given a tour the Prime Minister presented letters of gratitude to contractor employees, and said, “Let’s continue to work together until we have enabled Fukushima to completely recover.” http://twme.jp/teng/00nT 411:04 – 15 avr. 2019Voir les autres Tweets de TEPCOInformations sur les Publicités Twitter et confidentialité

Mais la partie la plus difficile du nettoyage devrait débuter après cette phase, donc pas avant 2021. Elle consistera à éliminer le combustible nucléaire qui a fondu après le tsunami. Quant aux deux autres réacteurs dont le coeur est entré en fusion il y a huit ans (les 1 et 2), qui contiennent plus de 1 000 barres de combustible, les travaux de retrait ne devraient pas commencer avant 2023.

Fukushima, le drame du retour…

A Fukushima, le drame du retour

Par Rédacteur  le 12.04.2019 à 17h28

Sous la contrainte, 23% de la population réfugiée après la catastrophe du 11 mars 2011 est rentrée dans les communes de l’ancienne zone d’évacuation… Une tribune de Cécile Asanuma-Brice, chercheuse en sociologie urbaine, auteure de « Un siècle de banlieue japonaise. Au paroxysme de la société de consommation », aux éditions Métispresses,  2019.

Le retour à Fukushima

Le retour à Fukushima.© CÉCILE ASANUMA-BRICE

En septembre 2019, l’un des matchs de la coupe du monde de rugby dont le Japon est organisateur, se tiendra au nord de Fukushima, dans le département d’Iwate, dans la région du Tohoku. En 2020, ce sera au tour du département de Fukushima d’accueillir le relais d’ouverture des jeux olympiques qui se dérouleront au Japon.

La décision d’accueil de ces évènements sportifs par le Japon a été décidée par les institutions internationales en 2013, alors que le 1er Ministre Abe déclarait, non sans bruit, que la centrale de Fukushima était  » under control « . Depuis lors, il s’est lancé le défi de rouvrir l’ensemble de la zone d’évacuation autour de la centrale endommagée après le séisme, suivi du tsunami qui a fait plus de 20.000 morts, le 11 mars 2011.

Un véritable bras de fer

Pourquoi une telle politique de contrainte au retour sur des territoires ruraux, en proie au déclin démographique avant l’évacuation ? La gestion de l’accident nucléaire de Fukushima est l’occasion, pour les autorités internationales de gestion du nucléaire (AIEA, UNSCEAR, OMS, ICRP) omniprésentes sur le territoire japonais depuis les évènements, de montrer au monde qu’un accident de cette taille peut être surmonté. La prise en charge de l’évacuation des habitants est jugée comme trop coûteuse par ces organismes, qui avaient annoncé la couleur dès leur 3e symposium des  » experts  » les 8 & 9 septembre 2014. En grande partie infiltrés par les lobbys nucléaires qui rationalisent leur réflexion en terme de coûts-bénéfices (1). Si la sécurité du nucléaire est leur affaire, c’est en ce qu’elle permet l’acceptabilité de sa continuité. C’est la raison pour laquelle le seuil de radioactivité jugé  » raisonnable  » (2) pour le citoyen moyen, est passé de 1 à 20 msv/an depuis la catastrophe. Grâce à cette mesure, la réouverture d’une bonne partie de la zone d’évacuation a pu être effective à Fukushima. Il est fort à parier que cette zone d’évacuation ne sera plus, lors d’un prochain accident, où qu’il soit.

C’est donc un véritable bras de fer qui se poursuit actuellement entre les partisans et les opposants à la reconstruction dans le département de Fukushima, question liée à la relance ou non du nucléaire. La réouverture d’une partie de la zone d’évacuation reste un sujet extrêmement controversé, relativement à la retombée de spots radioactifs inégalement répartis dans les territoires évacués. Pourtant le gouvernement continue dans la trajectoire des directives annoncées qui accompagnent sa politique de relance d’une partie du parc nucléaire soit 9 des 54 réacteurs actifs avant l’accident.

Cela se traduit en premier lieu par la fermeture des cités de logements provisoires dans l’ensemble des trois départements touchés par la catastrophe et du relogement d’une partie des habitants dans des cités de logements collectifs.

La fermeture des logements provisoires

La politique de réouverture d’une partie des territoires contaminés de la zone d’évacuation autour de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi s’est accompagnée de la coupure des aides financières aux réfugiés ainsi que de la fermeture progressive de l’ensemble des logements provisoires présents sur les trois préfectures touchées par la catastrophe : Iwate, Miyagi et Fukushima.

Déni ? Dans la gare de Fukushima, un compteur égrène les jours qui séparent des Jeux olympiques. Crédit Cécile Asanuma-Brice.

Sur l’ensemble des trois départements, en janvier 2019 il ne reste plus que 3418 personnes dans 1756 logements provisoires répartis sur 209 sites sur les 53.000 logements provisoires construits dans les trois départements au moment des faits. L’évacuation contrainte et mal accompagnée se traduit par des situations souvent dramatiques. Certaines cités de logements provisoires ne comptent plus qu’un ou deux habitants, laissés pour compte du relogement.

Les associations chargées du suivi sanitaire des habitants sont de moins en moins nombreuses et des voix s’élèvent sur l’abandon complet dans lequel se trouvent ces personnes. La fermeture des cités de logements provisoires est d’autant plus problématique pour les évacués de l’accident nucléaire contraints, pour partie, de rentrer dans des territoires encore pollués.

Le relogement en cités d’habitat collectif fixe les désagréments acceptés parce qu’on les croyait momentanés

Mais peu de personnes rentrent dans ces territoires encore hautement contaminés par endroit. Ainsi, dans la ville de Namie, la dernière a avoir été réouverte, et l’une des plus controversées en raison du taux de contamination encore extrêmement élevé (nous avons relevé des taux à 5 microsieverts /heure dans une voiture sur une route qui relie Namie à la ville de Fukushima le 22 mars 2019), seul 6,1% de la population initiale est rentrée. 9% de la population pour la ville de Tomioka et 18,5% pour le village d’Iitate. En moyenne, sur l’ensemble des territoires rouverts à l’habitat, seulement 23 % de la population est rentrée (3).

Une partie limitée des habitants a pu investir dans la construction d’un nouveau logement ailleurs. Ce n’est malheureusement pas le cas de la grande majorité de la population, relogée dans des logements collectifs publics construits à cet effet. Si les logements provisoires étaient particulièrement mal adaptés à la population évacuée (4), ces logements collectifs ne le sont guère plus. Les habitants de cette région étaient pour la plupart d’entre eux issus de la campagne et vivaient dans de vastes fermes avant la catastrophe. La vie dans ces espaces extrêmement confinés a été insoutenable pour beaucoup de ceux que nous avons interviewés (5).

Les personnes, souvent âgées, qui ne peuvent pas rentrer et qui ont dû accepter d’être relogées en logement collectif, voient leur calvaire se fixer pour aboutir à une situation désormais sans solution. Ils sont contraints de payer le loyer de ce nouveau logement et les charges qui lui incombent. Ce à quoi vient s’ajouter l’achat d’une alimentation qu’ils produisaient avant.

Ils se retrouvent isolés, sans lien avec la nature qu’ils côtoyaient au quotidien avant le désastre, sans leurs animaux interdits dans ces cités, et cela de façon désormais pérenne. En quelques mois, pour le seul département de Fukushima, ce sont 21 cas de morts en solitaire qui ont été dénombrées au sein des logements publics issus de la reconstruction (6).

Mesure des vies et des morts induites

Parmi les 2267 décès classés comme induits par le désastre nucléaire, 200 personnes seraient décédées du fait de la mauvaise gestion du refuge. L’espoir infiniment cultivé par les autorités d’un retour potentiellement possible dans les territoires d’origine n’a pas permis l’établissement d’une réelle politique du refuge. Dans l’attente, les familles ou individus n’ont pas déménagé pour refaire leur vie ailleurs, mais sont partis en transhumance d’hébergement en hébergement.

Les 200 décès recensés sont tous des personnes qui ont déménagé plus de six fois en huit années. Parmi elles 11 se sont volontairement donné la mort. Pendant ce temps, dans la gare de Fukushima, un compteur affiche les jours restant avant l’ouverture des jeux olympiques, qui s’ouvriront à grands frais, sur les lieux du désastre.

1) Cf. C. Asanuma-Brice (2014), La légende Fukushima, Libération.

2) Voir le principe A.L.A.R.A. As Low As Reasonably Achievable

3) 避難指示解除地域に今日中は23%, NHK Fukushima News, 1er mars 2019.

4) C. Asanuma-Brice (2019), Un siècle de banlieue japonaise : Au paroxysme de la société de consommation, Métispresses.

5) C. Asanuma-Brice (2018), Fukushima, l’impossible retour dans les villages de l’ancienne zone d’évacuation : l’exemple d’Iitate.

6) 災害住宅「孤独死」21件、NHK福島のニュース, 27 février 2019.

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