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Catégorie : Japon 2018 Page 2 of 5

Fukushima : un premier décès

Fukushima : un premier décès reconnu dû aux radiations

Un salarié sur le site de Fukushima en 2017.
Un salarié sur le site de Fukushima en 2017. | REUTERS/TOMOHIRO OHSUMI/POOL

Les autorités japonaises ont reconnu pour la première fois qu’un employé de la centrale nucléaire de Fukushima était mort des suites d’une exposition aux radiations. L’accident nucléaire faisait suite au Tsunami du 11 mars 2011.

Un salarié de la centrale nucléaire de Fukushima est mort des suites d’une exposition aux radiations. Son décès est le premier reconnu par les autorités japonaises.

Le ministère de la Santé, du Travail et de la Sécurité sociale a décrété que des indemnités devraient être versées à la famille d’un employé mort d’un cancer du poumon, a déclaré à Reuters un responsable japonais.

Le quinquagénaire décédé avait passé sa carrière à travailler dans diverses centrales nucléaires du pays, et ilétait intervenu à la centrale accidentée de Fukushima Daiichi à au moins deux reprises après l’accident de mars 2011.

Le cancer au poumon avait été diagnostiqué en février 2016, a précisé le responsable.

Quatre malades reconnus

Le même ministère avait précédemment reconnu que l’exposition aux radiations était responsable de la maladie de quatre employés de Fukushima. Le cas en question est le premier concernant un décès, a souligné le responsable.

Des centaines de décès ont été attribuées au chaos des évacuations durant la période de crise en 2011 et auxdifficultés et au traumatisme endurés par les personnes déplacées, mais le gouvernement nippon a estimé que les radiations n’étaient nullement en cause. Plus de 160 000 habitants de la région ont dû quitter leurs maisons après l’accident de la centrale.

La Statue et l’enfant

Japon: La ville de Fukushima retire la statue d’un enfant en combinaison anti-radiations

POLEMIQUE Selon ses détracteurs, la statue baptisée «Sun child» nuisait à l’image de la région durement touchée par l’accident nucléaire de mars 2011…

20 Minutes avec AFP

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La statue « Sun child » ne fait pas l’unanimité à Fukushima. Photo du 3 août 2018. — Handout / Fukushima City Public Information Division / AFP

Exit « Sun child ». Face aux critiques, Fukushima a décidé de retirer la statue d’un enfant revêtu d’une combinaison de protection contre la radioactivité. « Il m’est apparu impossible de continuer à exposer une statue censée être « un symbole de reconstruction » alors que les citoyens sont divisés à son propos », a expliqué le maire Hiroshi Kohata dans un communiqué, tout en s’excusant si cette statue a pu « blesser les sentiments de certains ».

« Sun child » porte un casque dans une main, signifiant que l’air est désormais sain, et un soleil dans l’autre, symbole d’espoir. Sur son torse, un écran affiche « 000 » pour souligner l’absence de radiations. Mais cette oeuvre haute de plus de six mètres, placée début août près de la gare de la tristement célèbre ville japonaise, sera « enlevée dès que possible ».

L’artiste a dit « regretter » la décision de retirer la statue

Fukushima est le chef-lieu de la préfecture éponyme, qui abrite la centrale dévastée par un tsunami le 11 mars 2011. L’accident nucléaire, le pire depuis Tchernobyl en avril 1986, a entraîné l’évacuation de centaines de milliers d’habitants. Et sept ans après, les agriculteurs sont encore confrontés à la suspicion des consommateurs même si leurs produits sont soumis à de stricts contrôles de radioactivité.

Alors si tôt « Sun child » dévoilé, des internautes ont jugé que la statue, « sinistre », n’aidait pas à restaurer la réputation de Fukushima. L’artiste Kenji Yanobe a, lui, expliqué avoir voulu transmettre un message positif en créant cet enfant aux grands yeux tournés vers le ciel. Sur son site internet, il a dit « regretter » la décision de retirer la statue, mais ne plus vouloir que son travail soit source de polémique.

Fukushima: des billes de césium

Fukushima : du césium en forme de billes

Fukushima : du césium en forme de billes

Chaque accident nucléaire est spécifique. Et celui de la centrale de Fukushima, provoqué après le tsunami du 11 mars 2011 au large du Japon, continue de révéler ses secrets. La plus grande partie du césium radioactif relâché dans l’environnement après l’accident l’a été sous forme de microbilles de verre qui ont concentré les radioéléments.

Les mesures prennent en compte les deux principaux isotopes radioactifs: le césium 137, dont la radioactivité est divisée par deux tous les 30 ans, et le césium 134, tous les 2 ans. De ce fait, ces microparticules affichent un rayonnement nucléaire très élevé: certaines plus de 1000 Becquerels (plus d’un millier de décompositions radioactives par seconde) par gramme. Ces microparticules sous forme de billes de verre représentent «au moins 78 % des émissions totales de césium», explique Satoshi Utsunomya, professeur associé au département de chimie de l’université de Kyushu (Japon).

Ce résultat se fonde sur une nouvelle méthode de comptage, …

Le typhon Cimaron

Trois disparus au Japon après le passage du typhon Cimaron

Le typhon a déversé de fortes pluies dans l’ouest de l’archipel et a provoqué des retards dans les transports, mais sans faire de gros dégâts.

LE MONDE | • Mis à jour le

Une éolienne renversée par les vents à Awaji, dans la province de Hyogo, dans l’ouest du Japon, après le passage du typhon Cimaron, le 24 août.

Le typhon Cimaron a déversé de fortes pluies dans l’ouest du Japon, vendredi 24 août, avant de repartir en mer et de se diriger vers Hokkaido, l’île du nord de l’archipel. Trois étudiants ont été emportés par les vagues sur une plage de Shizuoka (île de Honshu), a annoncé la chaîne de télévision publique NHK. Leurs sandales, sacs à dos, smartphones et portefeuilles ont été retrouvés sur la plage.

Malgré des retards importants dans les transports et quelques dégâts, la région semble avoir échappé aux ravages qui étaient redoutés. Les vents, qui ont atteint plus de 200 km/h sur un large rayon, ont été ressentis jusque dans la région pourtant éloignée de Tokyo toute la nuit et encore vendredi matin.

Les trains circulaient à peu près normalement dans la capitale et alentour, mais dans l’ouest de l’archipel, les compagnies ferroviaires et aériennes avaient décidé par précaution de suspendre de nombreuses liaisons.

Circonstances exceptionnelles

Dans cette région, où au vent se sont ajoutées des pluies diluviennes, les autorités locales avaient demandé à de nombreux foyers, notamment ceux de personnes âgées et invalides, de rejoindre pour la nuit des refuges aménagés dans des bâtiments publics.

Quelques toits ont été emportés, des rideaux de magasin arrachés et autres dégâts matériels constatés, mais pas de crues exceptionnelles ni coulées de boue ravageuses. En revanche, près de 45 000 foyers restaient encore, vendredi matin, privés d’électricité.

Le Japon subit tous les ans le passage de typhons parfois meurtriers mais, cette année, l’arrivée de ces perturbations s’inscrit dans un contexte exceptionnel qui incite, désormais, les autorités à prendre davantage de précautions. Il y a un mois et demi, des pluies records dans le Sud-Ouest ont provoqué des inondations inédites et des éboulements terribles qui ont tué quelque 220 personnes.

En juillet, une étouffante vague de chaleur humide s’est abattue ensuite sur le Japon, tuant plus de 119 personnes dans le mois, tandis que 49 000 autres ont dû être hospitalisées.

Discussion sur le nucléaire au Japon

Après Fukushima, quatre entreprises du nucléaire discutent d’une alliance au Japon

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Quatre exploitants et constructeurs de centrales nucléaires japonais négocient en vue d’une éventuelle alliance. Le quotidien Nikkei a révélé le 22 août que Tepco, Hitachi, Toshiba et Chubu Electric Power envisagent un partenariat pour démanteler les anciens réacteurs.

Au Japon, Tokyo Electric Power Company Holdings (Tepco), Hitachi, Toshiba et Chubu Electric Power négocient en vue d’une éventuelle alliance dans le nucléaire.
© DR

Au Japon, Tokyo Electric Power Company Holdings (Tepco), Hitachi, Toshiba et Chubu Electric Power négocient en vue d’une éventuelle alliance dans le nucléaire. Le quotidien Nikkei a révélé le mercredi 22 août que les sociétés avaient engagé des discussions pour un partenariat, dont le premier objectif serait de démanteler les anciens réacteurs. Les quatre entreprises font partie des plus grands exploitants et constructeurs de centrales nucléaires.

Selon une source de Reuters, Tepco, Hitachi, Toshiba et Chubu Electric Power ont déjà signé un accord préliminaire dont le contenu doit être précisé au cous des discussions.

L’accord pourrait s’étendre à la construction et à l’entretien de centrales nucléaires, une telle initiative étant susceptible d’initier une vaste réorientation stratégique de l’industrie nucléaire au Japon, selon le Nikkei.

Le nucléaire peine à rebondir au Japon depuis Fukushima

Le secteur nucléaire peine à rebondir au Japon après la catastrophe de Fukushima. La filière du nucléaire japonaise fournissait environ 30% de l’électricité du pays avant le tsunami de mars 2011. Tous les réacteurs ont dû obtenir une nouvelle licence de la part du nouveau régulateur, la catastrophe ayant mis en lumière les déficiences réglementaires et opérationnelles du secteur. Neuf d’entre eux ont obtenu le feu vert des autorités pour redémarrer, après avoir engagé des dépenses importantes pour répondre aux nouvelles normes de sécurité. Chubu et Tepco n’ont redémarré aucun réacteur à ce jour.

Partager les risques

« Il est maintenant impossible pour une compagnie privée de s’en sortir dans le secteur toute seule », explique un responsable du ministère de l’Economie au Nikkei. « Il y a une logique à coopérer sur la scène nationale. Quatre bilans sont mieux qu’un quand il s’agit des risques liés au nucléaire », ajoute Tom O’Sullivan, fondateur du cabinet de consultation dans le domaine de l’énergie, Mathyos Japan.

Contactés par Reuters, les quatre groupes ont dit qu’ils avaient des discussions régulières entre eux. Hitachi a démenti les détails de l’article du Nikkei en ce qui concerne les projets de démantèlement et construction de nouveaux réacteurs.

Le Japon disposait de 54 réacteurs en activité avant la catastrophe, mais les entreprises du secteur ont annoncé depuis lors des projets de démantèlement de neufs d’entre eux, en plus des six réacteurs de Fukushima où le processus de nettoyage du site devrait prendre des dizaines d’années.

Avec Reuters (Osamu Tsukimori, Taro Fuse et Aaron Sheldrick, Juliette Rouillon pour le service français)

Souvenirs … à vendre

Souvenirs de Fukushima… à vendre

Les photos souvenirs des installations détruites par le séisme de 2011 servaient à communiquer sur l’avancée des travaux, selon la compagnie d’électricité japonaise. Une opération vivement critiquée sur les réseaux sociaux et dans la presse.

Le Monde | |Par Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)

Okuma, ville désormais fantôme où le niveau de radioactivité est 50 fois supérieur aux normes françaises.

L’initiative n’a pas duré bien longtemps. Certains visiteurs de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima seront peut-être déçus mais, confrontée à de vives critiques, la compagnie d’électricité de Tokyo (Tepco) a mis fin mercredi 8 août à la vente, commencée une semaine auparavant, d’un souvenir de la centrale. L’entreprise était très fière de proposer un lot de trois pochettes transparentes figurant des photos des quatre réacteurs détruits par le séisme et le tsunami de mars 2011 et du bus électrique assurant les navettes sur le site. Le tout pour la modique somme de 300 yens (environ 2,30 euros). Le set était en vente uniquement dans les deux supérettes de l’enseigne Lawson installées à Fukushima Daiichi.

« ON PEUT SE DEMANDER S’IL EST CONVENABLE DE PROPOSER UN “SOUVENIR” ALORS QUE CE DÉSASTRE NUCLÉAIRE RESTE SANS PRÉCÉDENT ET OBLIGE TOUJOURS DES HABITANTS À VIVRE EN RÉFUGIÉS ». LE QUOTIDIEN « KAHOKU SHIMPO »

Tepco voulait ainsi répondre à une demande des sous-traitants venant travailler sur le site de la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl, en 1986, et qui souhaitaient conserver un souvenir de leur passage. « C’est aussi pour les familles et les amis des employés de la compagnie,expliquait Tepco, qui y voyait un moyen de transmettre par le bouche-à-oreille le message que des progrès ont été accomplis sur les réacteurs endommagés. »

Tout le monde n’a pas été convaincu. Les critiques ont rapidement fusé sur Twitter et dans la presse locale. « On peut se demander s’il est convenable de proposer un “souvenir” alors que ce désastre nucléaire reste sans précédent et oblige toujours des habitants à vivre en réfugiés », estimait, dans son édition du 1er août, le Kahoku Shimpo, quotidien de la région du Tohoku, où est établi le département de Fukushima. Tepco a finalement mis fin à cette vente en raison des nombreuses critiques qui lui ont été adressées.

Pour les 73 000 personnes évacuées depuis la catastrophe, 49 500 viennent des zones directement voisines de la centrale. Nombre d’entre elles n’ont toujours pas regagné leur domicile car leur maison se trouve au plus près du site, à Futaba ou à Okuma, communes encore soumises à une « interdiction d’accès sauf exception » car le débit de dose de rayonnements ionisants y dépasse 50 millisievert par an (en France, la limite d’exposition du public est de 1 mSv/an).

Un démantèlement sur quarante ans

Dans les zones où les ordres d’évacuation ont été levés, de nombreux habitants, essentiellement des familles avec enfants, ne veulent pas revenir. Ils ont refait leur vie ailleurs ou ne sont pas convaincus des affirmations des autorités selon lesquelles les niveaux de radiation ne représentent plus de danger. Sept ans et demi après la catastrophe, Tepco travaille toujours au démantèlement de la centrale, une opération qui devrait durer plus de quarante ans, en raison des difficultés rencontrées, notamment pour localiser et extraire le combustible fondu de trois des quatre réacteurs détruits. Le site lui-même reste à la merci d’une nouvelle catastrophe.

Lire aussi :   Sept ans après Fukushima, le Japon reprend le chemin du nucléaire

L’entreprise énergétique est la cible de différentes plaintes, dont celle d’un groupe de 15 700 habitants de Namie, ville côtière proche de la centrale évacuée au moment du drame, qui attend des dédommagements. Une action criminelle est également en cours. Le tout alors que l’avenir de Tepco reste incertain. Avant 2011, la compagnie était numéro quatre mondial de l’électricité, derrière le groupe public chinois State Grid, EDF et l’italien Enel. Aujourd’hui, elle accumule les pertes, après avoir déjà dépensé plus de 7 030 milliards de yens (près de 55 milliards d’euros) pour le démantèlement de la centrale de Fukushima. L’opération est financée grâce à des prêts accordés par une structure étatique, mais nul ne sait comment l’entreprise pourra rembourser.

APPARENCE DE NORMALITÉ À FUKUSHIMA

COMME UNE APPARENCE DE NORMALITÉ À LA CENTRALE DE FUKUSHIMA

Comme une apparence de normalité à la centrale de Fukushima
POOL/AFP/Kimimasa MAYAMA

Bâtiment administratif flambant neuf, décombres dissimulés aux regards et possibilité d’arpenter les lieux avec une protection minimale: la centrale de Fukushima cherche à offrir un autre visage à deux ans des jeux Olympiques de Tokyo, mais la tâche reste herculéenne.

Sur les lieux de la pire catastrophe nucléaire depuis l’accident de Tchernobyl en avril 1986, qui a entraîné il y a sept ans l’évacuation de centaines de milliers d’habitants, l’employé de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) se livre à un impossible exercice de promotion, au cours d’une visite organisée pour des journalistes étrangers.

En faisant visiter le site dévasté en mars 2011 par un tsunami, Kenji Abe se réjouit des progrès accomplis, saluant au passage « ces cerisiers qui fleurissent au printemps » au risque de choquer certains.

Un peu plus loin, on s’arrête en haut d’une petite colline avec vue sur les réacteurs endommagés et une mer si calme qu’il est difficile d’imaginer ce jour où elle se déchaîna. La marque a été inscrite sur un mur, à 14 mètres de hauteur.

– « Equipement très léger » –

Inondée, la centrale se retrouva privée de courant et les coeurs non refroidis de trois des six réacteurs entrèrent en fusion, provoquant des explosions d’hydrogène qui firent voler plusieurs bâtiments.

Loin des scènes de désolation post-désastre, ils ont été retapés, sécurisés, préparés pour les délicates étapes à venir, même si les stigmates demeurent, telles ces ossatures métalliques tordues.

Depuis mai 2018, il est possible de s’aventurer au pied des réacteurs avec un « équipement très léger », souligne le porte-parole de Tepco: pantalons et manches longues, un simple masque jetable, des lunettes, des gants, deux paires de chaussettes, des chaussures spéciales et un inévitable dosimètre.

Seule une toute petite portion du site, où fourmillent 3.000 à 4.000 ouvriers, requiert le port d’une combinaison spéciale. Et Tepco accepte désormais les demandes de visites de groupes de résidents locaux, de diplomates et d’élèves, amenées à s’intensifier à l’approche de JO placés sous le signe de « la reconstruction ». Symboliquement la flamme partira de la région.

Dans cette même volonté de normalisation, la compagnie s’est offert mi-juillet, pour la première fois depuis l’accident, une campagne publicitaire à la télévision. Elle prévoit aussi de construire un nouveau réacteur dans le nord du Japon.

– Citernes par milliers –

La visite se poursuit par une halte autour du mur de glace souterrain de 1,5 km, autre motif de satisfaction pour l’exploitant. Objectif: éviter que l’eau venant de la montagne et descendant vers la mer ne coule dans les sous-sols des réacteurs où elle est contaminée par les débris radioactifs.

Auparavant, jusqu’à 400 mètres cubes d’eau passaient chaque jour à travers les installations, une quantité réduite à une centaine de m3 en moyenne, selon le représentant de l’entreprise qui n’a pas pour autant résolu le casse-tête du devenir de ce liquide contaminé.

Pour l’instant, l’eau est pompée puis épurée de 62 radionucléides à l’exception du tritium, avant d’être stockée dans des citernes.

Ces imposants réservoirs sont partout: il y en a près de 900 contenant 1 million de m3 d’eau.

« Il est possible de la rejeter dans la mer », avance M. Abe, une solution préconisée par les experts internationaux. « Ce n’est pas quelque chose d’inhabituel, les centrales nucléaires le font en temps normal, mais les pêcheurs ont des inquiétudes », dit-il.

Déjà durement touchés par la catastrophe, ils refusent ce qu’ils voient comme un coup fatal à leur activité.

– Pas de précédent –

La compagnie devra ensuite s’attaquer à une opération qui n’a jamais été réalisée ailleurs dans le monde: extraire le combustible fondu des réacteurs, non seulement dans la cuve sous pression mais aussi au fond de l’enceinte de confinement.

« Il y a eu l’accident de Tchernobyl, mais ils n’ont pas enlevé les débris (le réacteur a été recouvert d’un sarcophage). Donc pour ce qui est de notre travail ici, nous ne pouvons nous y référer », note Katsuyoshi Oyama, chargé de la communication des risques chez Tepco.

Il s’agit d’imaginer des moyens techniques inédits pour réussir cette tâche d’autant plus complexe qu’elle nécessitera l’intervention de robots télécommandés, compte tenu des niveaux mortels de radioactivité régnant dans les trois réacteurs.

La compagnie espère toujours accomplir l’assainissement du site « en 30 à 40 ans à compter de la date du désastre ». « Mais si on devait démanteler complètement la centrale, cela prendrait beaucoup plus de temps », reconnaît le représentant de Tepco.

Fukushima: des « apprentis » étrangers…

Japon : des entreprises ont utilisé des « apprentis » étrangers pour décontaminer Fukushima

Plusieurs entreprises ont contourné les règles stipulant que les travaux de nettoyage ne doivent pas être réalisés par des immigrés en formation.

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

Quatre entreprises ont fait participer des étrangers, venus au Japon dans le cadre d’un programme d’apprentissage, au travail de décontamination de la région de Fukushima à la suite de la catastrophe nucléaire de 2011, a confirmé le gouvernement, vendredi 13 juillet.

Le ministère de la justice a mené l’enquête auprès de 182 sociétés de construction après la découverte, en mars, des cas de trois Vietnamiens qui avaient dû effectuer des tâches de décontamination, a expliqué un porte-parole, confirmant des informations de presse.

« Ils étaient censés manipuler des engins de construction, mais ils ont en fait été assignés à des travaux de nettoyage, consistant par exemple à déblayer la terre » à la main, a-t-il précisé. Le ministère avait alors souligné qu’un tel travail ne pouvait convenir à la formation des immigrés qui entrent dans l’archipel grâce à un dispositif lancé en 1993.

Ces révélations risquent de relancer les critiques sur ce programme controversé, accusé d’avoir servi de cadre à l’exploitation d’une main-d’œuvre bon marché.

Parmi les quatre entreprises concernées, l’une d’elles a été sanctionnée par une interdiction d’employer de nouveaux apprentis pour une durée de cinq ans. Le nombre de travailleurs affectés n’a pas encore été déterminé.

Après le violent séisme du 11 mars 2011, survenu au large de la côte nord-est du Japon, un gigantesque raz de marée avait ravagé la centrale Fukushima Daiichi, provoquant l’accident atomique le plus grave depuis celui de Tchernobyl, en 1986.

Le gouvernement encourage l’accueil de travailleurs étrangers

D’ici à la fin de septembre, 820 autres entreprises doivent faire l’objet d’une inspection. Le Japon comptait un peu plus de 250 000 de ces apprentis à la fin de 2017. Ils sont cependant de plus en plus nombreux à quitter leurs employeurs de manière précipitée (7 089 l’an dernier, contre 2 005 en 2012), selon l’étude du ministère. Beaucoup ont justifié leur départ par la faible rémunération perçue.

Cette enquête se déroule au moment même où le gouvernement japonais a décidé d’encourager l’accueil de travailleurs étrangers pour combler en partie la pénurie de main-d’œuvre due au vieillissement de la population et au faible taux de natalité du pays.

Un nouveau statut de visa va être créé, ouvert en théorie à des immigrés ayant des qualifications inférieures à celles habituellement requises pour entrer sur le territoire japonais pour y travailler. Il autorisera les demandeurs à rester pendant cinq ans au Japon sans toutefois leur permettre de faire venir leur famille.

Selon les statistiques officielles, l’archipel comptait en 2017 1,28 million de travailleurs étrangers sur une population de 128 millions d’habitants.

Mais plus d’un tiers (459 000 personnes) est constitué d’époux ou épouses de personnes de nationalité japonaise, de Sud-Coréens présents de très longue date au Japon mais ayant gardé leur nationalité d’origine, ou encore de descendants de nationalité étrangère de Japonais ayant émigré.

Fukushima : évolution des concentrations…

Fukushima : évolution des concentrations de plutonium dans les sols et les rivières

Posté le 10 juillet 2018 par La rédaction dans Environnement

Des chercheurs ont montré que la distribution spatiale des dépôts de plutonium dans les sols de la région de Fukushima suit globalement celle du radiocésium également émis lors de l’accident de 2011. De plus, l’analyse des sédiments de rivière au fil des années a mis en évidence une diminution de moitié de la concentration en plutonium entre 2011 et 2014.

Grâce à des méthodes et des instruments de pointe permettant de mesurer de très faibles concentrations de plutonium dans les sols, des chercheurs du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE, CEA/CNRS/Université de VersaillesSt-Quentin-en-Yvelines) et leurs collègues du CEA/DAM et de l’Université de Tsukuba (Japon) ont pu montrer que la distribution spatiale des dépôts de plutonium dans les sols de Fukushima était globalement similaire à celle du radiocésium. Par contre, lorsque les sols de la région sont érodés par les puissants typhons auxquels le Japon est fréquemment exposé, le plutonium issu de la centrale accidentée de Fukushima est exporté préférentiellement par les rivières jusqu’à l’Océan Pacifique, car il est concentré à la surface des sols. Les traces infimes de plutonium issu des essais thermonucléaires des années 1960 ont, au contraire, été homogénéisées à travers l’ensemble de la couche labourée des rizières par les pratiques agricoles lors des dernières décennies.

Globalement, les concentrations de plutonium ont diminué de moitié dans les sédiments de rivière entre 2011 et 2014 (passant d’un maximum de 95 fg/g (fg = femtogramme, 10-15 gramme) à 45 fg/g). De plus, la contribution de plutonium issu de la centrale accidentée de Fukushima diminue passant d’un maximum de 30 % du plutonium contenu dans l’échantillon à un maximum de 10 %. Une baisse similaire est observée pour la contamination en radiocésium qui peut s’expliquer par l’érosion importante et l’export sédimentaire générés par les typhons, les glissements de terrain et les travaux de décontamination menés dans la région. Ces opérations consistent à décaper l’horizon superficiel des sols sur 5 cm, qui concentre 95 % à 99 % du radiocésium, et à l’entreposer au sein de sites de stockage temporaires.

La seule exception à cette baisse générale est observée à l’aval de la première zone de la région à avoir été décontaminée, pour laquelle on observe bien une très forte baisse des teneurs en radiocésium (jusqu’à 90 %) mais aussi une augmentation de la part du plutonium émis en 2011 passant de 12 à 39 %, ce qui reste inférieur à la contribution des essais de 1960. Ces résultats montrent qu’une fraction du plutonium peut être remobilisée par des processus différents de ceux qui gouvernent les transferts de radiocésium, et qu’il est probablement véhiculé par des microparticules transportées par des processus éoliens. Il convient désormais d’identifier et de caractériser ces microparticules au vu de la longue demi-vie de certains de ces isotopes et de leur rémanence potentielle dans l’environnement.

L’accident de la centrale de Fukushima Dai-ichi de mars 2011 a conduit à l’émission d’une quantité importante de radionucléides et à leur dépôt sur les sols du Nord-Est du Japon. En plus du radiocésium (134Cs et 137Cs) qui a été émis en abondance, des ultra-traces de plutonium ont été trouvées dans les sols et sédiments de la région. L’étude du plutonium est importante car le comportement de cet élément dans 2/2 CONTACTS PRESSE CEA tuline.laeser@cea.fr Tél. : +33 1 64 50 20 11 DEPRESSE PARIS, LE 24 MAI 2018 COMMUNIQUÉ l’environnement peut différer notablement de celui du radiocésium. De plus, les périodes radioactives de la plupart des isotopes du plutonium (jusqu’à 376 000 ans) étant globalement plus longues que celles du radiocésium (jusqu’à 30 ans), le plutonium permet d’étudier le marquage environnemental de l’accident sur une durée plus importante.

Une première étude réalisée en 2014 (Evrard et al., 2014) a permis de montrer que les concentrations de plutonium dans les sols ou les sédiments de rivières de la région de Fukushima sont de l’ordre de quelques dizaines de femtogrammes par gramme d’échantillon. Ce plutonium provient de deux sources : (1) les essais thermonucléaires atmosphériques des années 1960 et (2) l’accident de Fukushima. Pour déterminer la contribution relative de ces deux sources de plutonium qui se trouve dans les sols et les sédiments de cette région du Japon, il faut analyser leur composition isotopique. Pour y parvenir, il est nécessaire de concentrer et purifier le plutonium des échantillons par des méthodes de séparation et purification radiochimiques, puis de réaliser des mesures isotopiques avec un spectromètre de masse par plasma à couplage inductif de haute sensibilité et équipé d’un dispositif de multi-collection des ions. Ces techniques sont maîtrisées par le Département Analyse, Surveillance, Environnement (DASE) de la Direction des Applications Militaires (DAM) du CEA sur le site de Bruyères-le-Châtel (Essonne).

Ces résultats ont été obtenus dans le cadre du projet AMORAD (Amélioration des modèles de prévision de la dispersion et d’évaluation de l’impact des radionucléides au sein de l’environnement) financé par le programme des investissements d’avenir en radioprotection et sûreté nucléaire (projet ANR-11-RSNR-0002).

Source : cnrs

Fukushima : le Japon veut miser …

Fukushima : le Japon veut miser sur le nucléaire et construire un nouveau réacteur d’ici 2030

Alors que le démantèlement de la centrale Fukushima Daiichi devrait encore prendre plusieurs décennies, le gouvernement japonais entend relancer le nucléaire, notamment en construisant une nouvelle centrale.

La centrale numéro 1 de Fukushima à Okuma, en avril 2018.

La centrale numéro 1 de Fukushima à Okuma, en avril 2018.

HIROTO SEKIGUCHI / YOMIURI / THE YOMIURI SHIMBUN / AFP

Fukushima, déjà de l’histoire ancienne au Japon ? Le gouvernement japonais a en tout cas confirmé un plan ambitieux visant à remonter la part du nucléaire dans le mix électrique à hauteur de 20 à 22% à l’horizon 2030. En 2015, sur les 1041 TWh d’électricité produite  par l’archipel, seulement 9 TWh étaient d’origine nucléaire (soit moins d’1%), une faible part qui s’explique en partie par le tsunami à Fukushima en 2011, qui a entraîné l’arrêt de l’utilisation de plusieurs réacteurs. La compagnie d’électricité Tepco a également annoncé vouloir relancer la construction d’un réacteur atomique, un projet qui avait également été mis en pause après la catastrophe.

Relancer le nucléaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre

Le 3 juillet 2018, les ministres nippons ont approuvé ce plan énergétique, qui devrait courir jusqu’à 2050. La proportion visée d’énergie nucléaire à horizon 2030 est maintenue à 20-22% (contre 25-30% avant la catastrophe de Fukushima), tandis que celle de l’énergie renouvelable est fixée à 22-24%. Les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) resteront majoritaires (56%). Le Japon s’est toutefois engagé à réduire de 80% ses émissions de gaz à effet de serre entre 2013 et 2050, ce qui nécessite des efforts massifs. En ce sens, de même que pour des questions d’indépendance énergétique, le gouvernement considère qu’un cinquième de son électricité doit être produite dans les centrales nucléaires, « une ressource indispensable », tout en voulant réduire cette part tant que faire se peut.

Or, pour que cette proportion soit atteinte en 2030, selon les experts du secteur, il faut non seulement relancer plus de réacteurs qu’actuellement (seuls 6 sont en fonctionnement) mais aussi en construire de nouveaux, car plusieurs, parmi le parc restant de 39 unités (54 avant l’accident de Fukushima) atteindront la limite d’âge avant cette échéance.

La construction d’une nouvelle centrale à Higashidori en question

« Nous allons concrètement lancer l’étude géologique pour la construction d’une nouvelle unité à Higashidori » et« étudier de nouvelles mesures pour la sûreté », a déclaré le vendredi 29 juin 2018 le patron de Tokyo Electric Power (Tepco), Tomoaki Kobayakawa, lors d’une conférence de presse. « Tout en ayant des obligations fortes découlant de l’accident de Fukushima, nous pensons qu’il est de notre devoir de garantir un approvisionnement suffisant en électricité afin d’éviter les coupures », a-t-il justifié.Ce projet de réacteur à Higashidori avait été stoppé après la catastrophe de Fukushima en mars 2011.

L’intention de Tepco de construire un nouveau réacteur irrite au plus haut point les antinucléaires, qui jugent insupportable une telle initiative alors que l’accident de Fukushima n’est pas encore résolu. Il faudra des décennies pour venir à bout de cette catastrophe qui a forcé des dizaines de milliers de personnes à quitter leur domicile et rendu inhabitable une partie de la région.
Réduire le stock de plutonium 

Par ailleurs, dans le plan adopté le 3 juillet 2018, le gouvernement a indiqué, pour la première fois, envisager des dispositions pour « réduire le stock de plutonium », afin de répondre aux inquiétudes émises par l’allié américain. Le Japon dispose de 47 tonnes de plutonium, dont 36 conservées en France et Grande-Bretagne.

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