"Rien n'est plus proche du Vrai ... que le Faux"

Mois : mars 2019 Page 2 of 3

Fukushima : un robot à toucher…

Fukushima : un robot est parvenu à toucher pour la première fois le cœur radioactif de la centrale

Le 11 mars 2011, nous assistions à une catastrophe nucléaire spectaculaire à la centrale de Fukushima au Japon. Presque 8 ans plus tard, les dégâts et conséquences sont encore très importants. Toutefois ce 13 février, un robot envoyé par les scientifiques a pu, pour la première fois, touché du combustible fondu issu des réacteurs et extrêmement contaminé. Explications.

EN QUOI A CONSISTÉ CETTE OPÉRATION ?

Depuis la catastrophe de 2011, des scientifiques cherchent tous les jours des moyens de décontaminer la zone hautement radioactive de Fukushima. En 2017 déjà, ils avaient réussi à envoyer un robot réparer les parties fondues du réacteur 3.

Mais cette fois, la nouveauté c’est que le robot a pu toucher et manipuler le combustible fondu. Développé par Toshiba, l’IRID (International research Institute for nuclear decommisioning) et Tepco (opérateur de la centrale de Fukushima), la machine mesure 30 centimètres de long et 10 centimètre de diamètre.

L’opération a duré 5 heures et d’après Tepco elle s’est bien déroulée. L’entreprise a annoncé sur Twitter : “Aucune fluctuation significative de la radioactivité n’a été détectée pendant l’opération, et il n’y a eu aucun impact sur l’extérieur”. Contrôlé à distance par les scientifiques, le robot est en fait une version 2.0 de celui de 2017. La caméra indispensable y est toujours, mais une pince a été rajoutée. Celle-ci a permis au robot de manipuler les combustibles, de connaître leur température et surtout leur niveau de radioactivité. Cette opération a été menée dans le réacteur 2, où les rayonnements radioactifs sont si élevés, qu’il pourrait tuer quasi instantanément un Homme.

Fukushima: Projection d’un film …

Nucléaire. Projection d’un film sur la catastrophe de Fukushima

La projection du film « Fukushima, le couvercle du soleil », est le fruit d’une collaboration entre l’association Sortir du nucléaire-Trégor, représentée par Laurent Lintanf, Marie-Thérèse et Alain Gatel, et Marie-Paule Péquériau, et la directrice du cinéma Les Baladins, Emilie Leroux.
La projection du film « Fukushima, le couvercle du soleil », est le fruit d’une collaboration entre l’association Sortir du nucléaire-Trégor, représentée par Laurent Lintanf, Marie-Thérèse et Alain Gatel, et Marie-Paule Péquériau, et la directrice du cinéma Les Baladins, Emilie Leroux. (Le Télégramme/Olivier Paris)

Le film « Fukushima – Le couvercle du soleil » sera projeté jeudi 21 mars au cinéma Les Baladins, à Lannion, à l’initiative de l’association Sortir du nucléaire-Trégor. Il plonge le spectateur au cœur de la catastrophe qui a secoué le Japon il y a huit ans.

Le 11 mars 2011, le Japon était frappé par un séisme, suivi d’un tsunami, qui entraînait un accident majeur à la centrale nucléaire de Fukushima. « Un accident nucléaire, on en parle au passé, alors qu’il est toujours en cours. Les méfaits de la pollution radioactive sur l’eau, l’air, les sols, vont s’étaler dans un temps extrêmement long, avec de lourdes conséquences sur la santé des populations », martèle Laurent Lintanf. Le porte-parole de l’association Sortir du nucléaire (SDN)-Trégor n’est pas près d’oublier cette date. « On était quelques-uns à préparer un événement pour commémorer la catastrophe de Tchernobyl, quand celle de Fukushima s’est produite. On a alors pris la décision de créer Sortir du nucléaire-Trégor ».

Projection suivie d’un échange avec un journaliste japonais

Un film de fiction, « Fukushima – Le couvercle du soleil », vient de sortir en salle. SDN-Trégor s’associe au cinéma Les Baladins pour le projeter le jeudi 21 mars, à 20 h 30. Le réalisateur Futoshi Sato revient sur la catastrophe et sur la gestion de la crise par les autorités politiques et administratives japonaises. La projection sera suivie d’un échange avec le journaliste japonais et francophone Kolin Kobayashi. Ce dernier collabore régulièrement avec l’ancien Premier ministre japonais Naoto Kan, au pouvoir à l’époque et devenu depuis, un antinucléaire convaincu.PUBLICITÉ

Pour les militants de SDN-Trégor « cette commémoration constitue une nouvelle occasion d’interpeller le gouvernement français ». « A-t-il vraiment besoin d’un accident nucléaire made in France pour enfin reconnaître que le nucléaire, c’est vraiment une folie ? », s’interrogent-ils.
Pratique
Projection du film « Fukushima – Le couvercle du soleil », jeudi 21 mars à 20 h 30, au cinéma Les Baladins à Lannion. Entrée : 7,90 € ; tarif réduit, 6,70 €. Contact : Sortir du nucléaire-Trégor, tél. 06 86 22 58 88 ; courriel : sdn-tregor@laposte.net
© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/lannion/nucleaire-projection-d-un-film-sur-la-catastrophe-de-fukushima-le-21-mars-17-03-2019-12234053.php#yGdiIyFoELCVmLZy.99

Fukushima : le retour

Fukushima : le retour des surfeurs

JT 20H – Au Japon, les plages de Fukushima renaissent et peuvent à nouveau accueillir les surfeurs.16 mars 20:16 – 

Le 11 mars 2019, le Japon avait commémoré l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima, une zone longtemps interdite aux habitants. Huit ans après, le surf recommence à revenir petit à petit dans la région. Certaines plages ont été rouvertes et les autorités locales misent sur ce sport pour relancer l’économie.

Ce sujet a été diffusé dans le journal télévisé de 20H du 16/03/2019 présenté par Anne-Claire Coudray sur TF1. Vous retrouverez au programme du JT de 20H du 16 mars 2019 des reportages sur l’actualité politique économique, internationale et culturelle, des analyses et rebonds sur les principaux thèmes du jour, des sujets en régions ainsi que des enquêtes sur les sujets qui concernent le quotidien des Français.

Fukushima: Investigation dans…

Investigation dans le réacteur 2 de Fukushima Daiichi

Le 13 février 2019, les techniciens de Tepco ont continué à explorer l’espace situé sous la cuve du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Pour cela, ils ont utilisé un nouveau robot de 30 cm de long, développé par Toshiba, qui possède à lui seul une lampe, une caméra, un dosimètre, un thermomètre et une pince articulée à deux doigts crantés. Il est relié par un câble de 4 mètres qui lui permet d’être alimenté en énergie, d’être contrôlé, de rapatrier en direct les informations relevées et de se déplacer dans l’enceinte de confinement en étant poussé ou tiré. 

Envoi du robot vers la plateforme sous la cuve du réacteur 2 (Capture d’écran vidéo Tepco)

Envoi du robot vers la plateforme sous la cuve du réacteur 2 (Capture d’écran vidéo Tepco)

Dans un premier temps, Tepco a fourni une série de photos prises par l’engin, mais ces photos sont plus spectaculaires qu’autre chose. Elles sont d’abord diffusées pour montrer que Tepco travaille. Aucun prélèvement n’a été effectué, on n’a pas diffusé les chiffres de la radioactivité, mais on en parle, c’est l’essentiel. Une fois que ces informations lacunaires ont été diffusées en masse, avec une technique bien rôdée, Tepco a fourni ensuite des informations plus intéressantes mais de manière plus confidentielle ; comme on ne va pas parler de Fukushima tous les jours, les médias ne les reprennent pas, peut-être pour ne pas lasser les lecteurs. 

Quelques grains de corium saisis par les pinces du robot (Capture d’écran vidéo Tepco)

Quelques grains de corium saisis par les pinces du robot (Capture d’écran vidéo Tepco)

Ainsi, Tepco a diffusé 15 jours plus tard une vidéo en japonais. On y apprend, grâce à un technicien pédagogue qui explique l’investigation dans le détail, que le robot est passé dans un trou (fait par le passage du corium ?) de la plateforme d’accès aux barres de contrôle pour visiter le fond du piédestal, ce support en béton qui supporte la cuve. L’engin a mesuré la radioactivité à différentes hauteurs (mais on ne connaît pas la distance par rapport au fond de la cuve), de 6,4 à 7,8 Gy/h. Eh oui, Tepco utilise maintenant le Gray (Gy), alors qu’elle avait toujours utilisé le Sievert (Sv). Ce sont des unités quasi équivalentes sauf que le Sievert prend en compte l’absorption moyenne par le corps humain… Hum, pas très clair tout ça pour le commun des mortels. Changer d’unité est une vieille technique de l’industrie nucléaire pour égarer les curieux. On ne conseillera jamais assez aux novices de s’informer sur ce sujet en lisant le vademecum sur le nucléaire de Georges Magnier. Mais revenons aux mesures ; on remarquera que Tepco a pris soin de ne pas donner une mesure trop proche du corium, à la base de l’enceinte. Il ne s’agirait pas de refaire la même erreur qu’en février 2017 où la mesure effrayante de 530 Sieverts avait été divulguée pour ce même réacteur… 

Mesures de radioactivité dans l’enceinte de confinement du réacteur 2 (Capture d’écran vidéo Tepco)

Mesures de radioactivité dans l’enceinte de confinement du réacteur 2 (Capture d’écran vidéo Tepco)

Par ailleurs, Tepco fournit également des températures aux mêmes points, fluctuant autour de 23 °C (contre 21°C un an plus tôt, sans doute à cause d’un débit d’eau de refroidissement moins élevé aujourd’hui). 

La vidéo montre aussi une animation sur le meltdown, vous savez, cet évènement tant redouté qui signifie la fonte du combustible et la formation du corium. A ce propos, on a appris récemment que les trois meltdowns de Fukushima Daiichi avaient produit en tout une masse de corium d’environ 880 tonnes

Le meltdown selon Tepco (Capture d’écran vidéo Tepco)

Le meltdown selon Tepco (Capture d’écran vidéo Tepco)

Quand on sait qu’il aura fallu attendre 8 ans après le début de la catastrophe pour ne déplacer que quelques grammes de cette matière, on peut imaginer que les 40 années données par Tepco pour récupérer les 880 tonnes qui se sont répandues dans les sous-sols de la centrale ne suffiront pas… Il faudra plutôt plusieurs siècles avant de régler le problème, si on peut le régler un jour.

On n’en saura pas plus pour le moment. Anniversaire oblige, gloire aux robots et surtout, pas de vague avant les JO ! Mais si, avant de se préoccuper de 2020, on prenait soin des enfants qui vivent en territoire contaminé ?

Pour finir, place aux images, aux captures d’écran pour les pressés et aux vidéos en bas de page pour ceux qui ont plus le temps !

Pierre Fetet

Trou dans la plateforme par lequel le robot est passé (Capture d’écran vidéo Tepco)

Trou dans la plateforme par lequel le robot est passé (Capture d’écran vidéo Tepco)

Emplacement prospecté par le robot au fond de l’enceinte de confinement (Capture d’écran vidéo Tepco)

Emplacement prospecté par le robot au fond de l’enceinte de confinement (Capture d’écran vidéo Tepco)

Descente du robot dans le fond de l'enceinte (Photo Tepco)

Descente du robot dans le fond de l’enceinte (Photo Tepco)

Matériel brûlé dans l’enceinte de confinement (Capture d’écran vidéo Tepco)

Matériel brûlé dans l’enceinte de confinement (Capture d’écran vidéo Tepco)

Mer de corium figé sous le réacteur 2 (Capture d’écran vidéo Tepco)

Mer de corium figé sous le réacteur 2 (Capture d’écran vidéo Tepco)

Grain de corium (Capture d’écran vidéo Tepco)

Grain de corium (Capture d’écran vidéo Tepco)

Poteau métallique soutenant la plateforme sous le réacteur 2 (Capture d’écran vidéo Tepco)

Poteau métallique soutenant la plateforme sous le réacteur 2 (Capture d’écran vidéo Tepco)

Vue du dessous du réacteur 2 (Capture d’écran vidéo Tepco)

Vue du dessous du réacteur 2 (Capture d’écran vidéo Tepco)

Techniciens de Tepco observant les données du robot à distance (Capture d’écran vidéo Tepco)

Techniciens de Tepco observant les données du robot à distance (Capture d’écran vidéo Tepco)

Techniciens de Tepco gérant le robot en milieu radioactif (Photo Tepco)

Techniciens de Tepco gérant le robot en milieu radioactif (Photo Tepco)

Techniciens de Tepco dans le bâtiment réacteur 2 manipulant le cable du robot (Photo Tepco)

Techniciens de Tepco dans le bâtiment réacteur 2 manipulant le cable du robot (Photo Tepco)

Extrait du rapport d'opération de Tepco : situation du robot dans l'enceinte et prises de vue

Extrait du rapport d’opération de Tepco : situation du robot dans l’enceinte et prises de vue

Extrait du rapport d'opération de Tepco : situation des ouvriers et du robot

Extrait du rapport d’opération de Tepco : situation des ouvriers et du robot

Fukushima: quels risques…

Podcast

Fukushima: quels risques, 8 ans après la catastrophe nucléaire?

Par  Loïc BussieresDiffusion : mardi 12 mars 2019

Fukushima: quels risques, 8 ans après la catastrophe nucléaire?
Des laborantins découpent du poisson pour des tests de radiation dans le port de Matsukawaura à Soma, dans la préfecture de Fukushima, le 20 février 2019.
 © REUTERS/Issei Kato

Pour la 8ème fois depuis 2011, le Japon a retenu son souffle, en ce début mars 2019, et en souvenir de ce jour funeste. Quand un séisme, puis un tsunami, ont frappé le nord de l’archipel, entraînant une explosion dans la centrale de Fukushima Dai Ichi. Un accident nucléaire dont on sait depuis qu’il est le plus important, après celui de Tchernobyl en 1986. Huit ans après, que reste-t-il de cette catastrophe qui laisse derrière elle près de 19 000 morts ?

Avec :
– Christine Fassert, docteur en socio-anthropologie, chercheure au Laboratoire de Sciences humaines et sociales de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et auteure du Rapport Shinrai
– Bruno Chareyron, ingénieur en Physique nucléaire et directeur du Laboratoire de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD).

Fukushima : les travaux de décontamination loin d’être achevés

Fukushima : 8 ans après, les travaux de décontamination loin d’être achevés

Selon des experts français, il faudra sans doute plus de deux siècles pour décontaminer le site des déchets radioactifs.

Virginie Garin

C’est notre Planète Virginie Garin00:0301:45 Fukushima : 8 ans après, les travaux de décontamination loin d’être achevés Crédit Image : JIJI PRESS / AFP | Crédit Média : Virginie Garin | Durée : 01:46 | Date : 12/03/2019

PUBLIÉ LE 12/03/2019 À 05:29

Il y a 8 ans jour pour jour explosait le réacteur numéro 1 de la centrale de Fukushima au Japon, submergée par un violent tsunami. 8 ans après, les travaux de décontamination avancent à pas de fourmi.

Contrairement à Tchernobyl, où il a été décidé de mettre un couvercle un acier sur la centrale pour emprisonner la radioactivité, les Japonais, eux, ont promis de tout nettoyer et de décontaminer le site en 40 ans, mais c’est mal parti. Aujourd’hui, les 3 réacteurs qui ont explosé sont encore aspergés d’eau, il faut les refroidir. Une eau qui devient radioactive et qui s’accumule… 1 million de m³ sont entreposés dans des citernes et les Japonais ne savent pas quoi en faire. Ils envisagent de la reverser petit à petit dans l’océan pour que la radioactivité se dilue, ce qui met en colère les écologistes.

L’autre gros problème, c’est la récupération du combustible fondu. Pour l’instant, seul des petits robots ont pu aller jusqu’au cœur des réacteurs et aucun n’est revenu entier. Pour récupérer ces déchets, il va falloir beaucoup plus que 40 ans estiment les experts français, sans doute plus de 2 siècles.

Les évacués de Fukushima

Évacués de Fukushima : des ONG dénoncent la dangerosité potentielle du retour

 11h24, le 11 mars 2019

fukushima
Compte tenu des efforts de décontamination et de reconstruction, dans 97,3% de la préfecture de Fukushima, « il est possible de mener une vie normale »,
estiment les autorités locales. © JIJI PRESS / AFP

Alors que les autorités assurent qu’un retour dans la préfecture de Fukushima est sans danger, plusieurs ONG dénoncent le fait qu’une vie sur place présente des risques. 

Huit ans après l’accident nucléaire de Fukushima, le gouvernement du Japon assure que les habitants n’encourent aucun risque en revenant vivre dans les zones où l’ordre d’évacuation a été levé. Plusieurs ONG dénoncent cependant une mise en danger des populations en certains endroits.

« Possible de mener une vie normale », selon les autorités. « La préfecture de Fukushima n’est qu’une des 47 préfectures du Japon, et seulement 2,7% de cette région fait encore l’objet d’un ordre d’évacuation », a insisté devant quelques journalistes le ministre de la Reconstruction, Hiromichi Watanabe, en amont des commémorations du tragique tsunami du 11 mars 2011 à l’origine du désastre de Fukushima. Compte tenu des efforts de décontamination et de reconstruction, dans 97,3% de la préfecture, « il est possible de mener une vie normale », ajoute-t-il.

Pour les ONG, des vies bridées. Faux, rétorquent entre autres les organismes Greenpeace et Human Rights Now, emboîtant le pas à plusieurs rapports des Nations unies. Selon Greenpeace, les personnes qui rentrent tendent d’elles-mêmes à brider leur vie pour minimiser les risques, ce qui ne s’appelle pas « vivre une vie normale » : « elles peuvent changer leur comportement, par exemple éviter de rester longtemps à l’extérieur », note l’organisme dans un rapport.

L’exposition aux radiations au cœur du débat. Il estime, mesures à l’appui, qu’en certains endroits de localités où l’ordre d’évacuation a été levé, « l’exposition aux radiations tout au long d’une vie peut largement excéder le niveau acceptable du point de vue de la santé publique ». Divers rapporteurs et instances des Nations unies ont à plusieurs reprises critiqué la décision du gouvernement japonais d’élever à 20 millisieverts/an l’exposition acceptable et d’en faire le niveau de référence pour la levée des ordres d’évacuation, alors qu’en temps normal c’est 1 msV qui est retenu. Pour les ONG, cette largesse avec les chiffres combinée à l’arrêt progressif des subventions pour les évacués prend en étau les ex-habitants qui, pour des raisons financières, se sentent contraints au retour.

Une situation préoccupante pour les enfants. La situation des enfants est jugée très préoccupante par les ONG et l’ONU. En octobre, dans un communiqué, un expert des droits de l’Homme des Nations unies avait demandé au gouvernement « de cesser de faire revenir les enfants et femmes en âge de procréer dans les zones où les niveaux de radioactivité restent supérieurs à ceux considérés comme sûrs avant le désastre ». Le gouvernement répond notamment que ces propos nuisent à l’image de la région. Publié lundi, un rapport de l’Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) regrette que « la question des conséquences des radiations sur la santé soit rendue taboue parce qu’elle risque de diviser la population » entre ceux qui font confiance aux autorités et les autres.

Fukushima : le difficile retour…

Fukushima : le difficile retour des habitants

Il y a huit ans, un tsunami s’abattait sur les côtes japonaises et la centrale nucléaire de Fukushima, provoquant le plus grave accident depuis la catastrophe de Tchernobyl. Désormais, le gouvernement nippon assure que les habitants peuvent rentrer chez eux.

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France2
FranceTélévisions

Mis à jour le 11/03/2019 | 21:32 publié le 11/03/2019 | 21:3212

Depuis la catastrophe nucléaire, une partie de la ville est toujours interdite d’accès. Namie (Japon) était une ville fantôme où beaucoup pensaient que la vie ne reprendrait jamais, mais depuis un an, l’espoir renaît. Certains quartiers sont décontaminés et des habitants autorisés à revenir s’installer, comme Toyotaka Kanakura. Depuis 2011, beaucoup ont tourné la page, mais lui voulait rentrer coûte que coûte. Il était fleuriste. Dans cette ville de 21 000 habitants, ses affaires marchaient bien, jusqu’à l’ordre d’évacuation.

Attirer des habitants et des entreprises

Namie a subi une triple catastrophe : tremblement de terre, tsunami et accident nucléaire. La centrale de Fukushima n’est qu’à 6 km. Le nettoyage prend du temps. Aujourd’hui, seulement 1/5 de Namie est décontaminé, et des appareils de mesure de radioactivité sont toujours là pour rassurer. À la mairie, les 200 employés, qui ont eux aussi fait le choix de revenir, travaillent d’arrache-pied pour faire renaître Namie. Il faut attirer des gens et surtout des entreprises. Il y a quand même des signes de reprise qui ne trompent pas. Mitsuhiro Hirosaka, promoteur immobilier né à Namie, court de chantier en chantier. Et dire que le gouvernement avait fait une croix sur cette commune deux fois plus grande que Paris. Aujourd’hui, la vie reprend. 

Les riverains de Fukushima…/

Les riverains de Fukushima n’osent pas revenir dans les zones officiellement décontaminées

Par Loïc Chauveau le 11.03.2019 à 15h57

Depuis la catastrophe du 11 mars 2011, l’IRSN suit les évolutions de l’opinion des citoyens directement impactés. Revenir dans son ancienne ville après la décontamination n’est pas une décision simple à prendre.

Fukushima
La centrale de Fukushima photographiée le 11 mars 2016, 5 ans après la catastrophe.
© NEWSCOM/SIPA

CONFIANCE. Ce programme qui allie l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et l’université japonaise Tokyo Tech s’appelle « Shinrai » soit « confiance » en japonais. Depuis 2014, il s’attache à comprendre les rapports qui se nouent entre les autorités en charge des conséquences de l’explosion des réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima et les habitants. Officiellement, tout se déroule au mieux. Selon la Préfecture de Fukushima, la zone d’évacuation totale n’est plus que de 371km² soit 2,7% de la surface de la Préfecture. De 165.000 évacués en 2012, on est tombé en décembre 2018 à près de 43.000 personnes qui ne peuvent toujours pas retrouver leur maison.

Au huitième anniversaire de la catastrophe, Shinrai publie un nouveau rapport qui montre combien le retour des populations dans leur ancien lien de vie est dans la réalité difficile. Les chercheurs suivent pas à pas 120 personnes via des entretiens personnalisés et recueillent leurs réactions aux décisions des autorités. Ils constatent ainsi que les retours vers la ville d’origine sont peu nombreux. En moyenne, 15% seulement des habitants sont revenus après la décontamination de leur quartier et l’autorisation des pouvoirs publics. À l’exception de la ville de Tamura qui a vu 80% de retour, d’autres agglomérations comme Kawauchi (28,5%) ou Naraha (31,8%) ont des taux bien plus faibles et dans des villes partiellement évacuées comme Tomokia et Namie, 4% seulement des habitants se sont réinstallés bien que les autorités assurent qu’il n’y a désormais plus de danger pour la santé.

Les anciens reviennent, pas les jeunes

MEDECINS. Le rapport Shinrai confirme ce que le gouvernement japonais redoutait. Le taux de retour des enfants des 9 municipalités concernées est de 8,6% seulement. La tendance est clairement identifiée par l’Agence publique de reconstruction : plus la personne concernée est jeune, moins elle a envie de revenir. Dans les entretiens, les maires semblent ne plus se faire d’illusions : les familles avec des enfants en bas âge ne se réinstalleront probablement pas. Le portrait du « revenant » est donc celui d’un homme d’environ 50 à 60 ans, en bonne santé, autonome, ayant une voiture, capable d’entretenir des relations de voisinage et dont les enfants sont adultes et vivent ailleurs.

Fukushima : huit ans…/

Fukushima : huit ans après, le coût astronomique de la décontamination de l’eau

Première publication : 11/03/2019 – 16:53

Des employés de la compagnie exploitante Tepco près du réacteur numéro 3 de la centrale de Fukushima, le 31 janvier 2018.
Des employés de la compagnie exploitante Tepco près du réacteur numéro 3 de la centrale de Fukushima, le 31 janvier 2018. Behrouz Mehri, AFP

Texte par :Stéphanie TROUILLARDS

Huit ans après l’accident nucléaire de Fukushima, au Japon, le site regorge toujours d’eau contaminée. Les opérations de décontamination sont en cours et pourraient durer des dizaines d’années pour un coût exorbitant.PUBLICITÉ

11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 frappe au large des côtes de l’île de Honshu. Il provoque un puissant tsunami qui déferle sur près de 600 kilomètres de côtes au Japon. Une vague atteint la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, mettant hors service le système de refroidissement principal et provoquant la plus grande catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl.

Huit ans plus tard, le site reste un énorme chantier. Le gouvernement japonais et la compagnie d’électricité Tokyo Electric Power (Tepco), chargée du démantèlement de la centrale nucléaire, ont déclaré que la décontamination pourrait durer entre 30 et 40 ans et coûter près de 180 milliards d’euros, comme le rapporte le Washington Post.

Mais en 2015, Akira Ono, le chef de la centrale de Fukushima, estimait de son côté auprès du Times que ces opérations pourraient prendre jusqu’à 200 ans. Le Japan Center of Economic Research envisage également que la facture de la décontamination pourrait atteindre de 400 à 570 milliards d’euros, toujours selon le Washington Post.

A lire aussi : À Fukushima, même les robots ne survivent pas à l’intensité des radiations

Que faire de l’eau contaminée ?

Le chantier le plus problématique est celui de l’eau contaminée. L’eau, c’est au départ celle du tsunami qui a ravagé les installations, eau qu’il a fallu pomper, assainir et stocker. C’est ensuite celle qui sert à refroidir les réacteurs et enfin celle qui tombe du ciel et descend de la montagne en amont et se contamine au passage. 

Cette eau contaminée, qui réprésente au total 1,12 million de m3, est conservée dans des citernes sur le site, mais la capacité maximum (1,37 million de m3) sera atteinte fin 2020. L’eau est traitée par un système de décontamination qui élimine les éléments radioactifs, à l’exception du tritium. Mais Tepco a reconnu en fin d’année dernière que 85 % de l’eau était en fait toujours porteuse d’une teneur trop élevée concernant les 62 radionucléides censés être supprimés. La société a donc décidé de la filtrer une deuxième fois.

Un mur de glace souterrain faisant barrière et des pompes sont censés limiter la quantité d’eau contaminée par les installations. « Elle a diminué à 220 m3 en moyenne par jour en 2017-2018, contre 470 m3 quatre ans plus tôt, et nous pensons la faire descendre à 150 m3/jour en 2020 », a ainsi indiqué Akira Ono. Mais en 2016, Tepco a aussi reconnu que ce mur de glace ne faisait que ralentir la contamination, mais ne l’empêchait pas.

Que faire ensuite de cette eau encore contaminée ? « Cette eau est traitée pour en réduire la radioactivité, mais il n’en reste pas moins qu’elle est encore radioactive, et on ne sait pas quel sera le devenir de ces eaux. Les locaux comme les pêcheurs n’ont pas envie de voir de nouveaux rejets de déchets radioactifs provenir de la centrale », a expliqué à France Inter Thierry Charles, le directeur adjoint chargé de la sûreté à l’IRSN, l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. « La solution la plus logique serait donc d’aboutir à un rejet maîtrisé et contrôlé dans l’environnement. Mais pour cela, il faut que Tepco démontre que cette solution est celle qui serait la plus raisonnable compte tenu des possibilités existantes », précise cet expert.

Rejeter l’eau dans l’océan ?

D’après Yumiko Hata, directrice de la gestion des déchets de Fukushima au ministère japonais de l’Industrie, cité par l’AFP : « Plusieurs solutions (injection dans les couches profondes de la Terre, rejet en mer, évaporation dans l’air, etc.) sont examinées par un groupe d’études constitué d’experts, mais nous n’avons encore rien décidé ».

Le rejet dans l’océan serait la meilleure solution, a estimé Toyoshi Fuketa de l’Autorité japonaise de régulation du nucléaire (ARN) auprès du Japan Times. Mais cette option suscite bien entendu l’inquiétude de la population locale, notamment des pêcheurs, qui se remettent à peine de la catastrophe nucléaire. Si Tepco rejette cette eau contaminée, « tout le monde va tomber en dépression », a ainsi affirmé un capitaine de pêche au quotidien japonais.

Avant la tragique date du 11 mars 2011, la ville de Fukushima était également connue pour ses plages. Elle était même un endroit prisé par les surfeurs et avait été envisagé pour accueillir les épreuves de surf lors des Jeux olympiques de 2020. Huit ans après la catastrophe, les amateurs de ce sport ont déserté ces plages, comme le décrit au Japan Times, Yuichiro Kobayashi, qui tient un magasin de surf. Si l’on rejette cette eau, « cela finira par éloigner la prochaine génération d’enfants de l’océan », conclut avec tristesse cet habitant de la région.

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